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FFF : quels scénarios possibles pour Noël Le Graët à l'issue du Comex mardi ?

Le comité exécutif de la FFF se réunit mardi pour décider de l'avenir de son président, Noël Le Graët, ébranlé par de nombreux scandales et épinglé par le rapport remis par le ministère des Sports, le 15 février.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
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Le président de la FFF Noël Le Graët, le 13 mars 2021. (FRANCK FIFE / AFP)

Le chapitre brûlant de la gouvernance se refermera-t-il enfin ? Après des mois de turbulences au sein de la Fédération française de football (FFF), le comité exécutif de la 3F (Comex) se réunit mardi 28 février pour définir l'avenir de son président Noël Le Graët, au cœur de multiples scandales, et dont le comportement a été épinglé par le rapport demandé par la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, le 15 février. Ainsi, à quoi peut-on s'attendre à l'issue du Comex ? Franceinfo: sport vous explique les différents scénarios possibles. 

Noël Le Graët annonce sa démission de lui-même 

Si Noël Le Graët venait à renoncer de lui-même à son maintien en tant que président, le vice-président délégué, Philippe Diallo, serait alors "chargé d'exercer provisoirement les fonctions présidentielles", soulignent les statuts de la FFF. L'élection d'un nouveau président devra alors intervenir "au cours de la plus proche Assemblée fédérale. Il est choisi, sur proposition du Comité exécutif, parmi les membres de ce dernier (...). Cette élection se fait, par vote secret, à la majorité absolue des suffrages exprimés". La prochaine Assemblée fédérale de la FFF aura lieu le 10 juin prochain.

Le Comex démissionne afin d'acter son départ

S'il s'accroche toujours à son fauteuil, en revanche, les discussions s'annoncent plus houleuses autour de la table. Certains se sont dit prêts à démissionner du Comex en vue de provoquer de nouvelles élections, d'autres semblent plus hésitants à l'idée de lâcher leur poste. Le président de la Ligue de Paris-Île-de-France et opposant historique à Noël Le Graët, Jamel Sandjak, a devancé tout le monde en annonçant sa démission dès jeudi 23 février, constatant "l'impuissance" de cet organe censé faire office de "gouvernement" de la Fédération.

Si ce cas de figure venait à se produire, Noël Le Graët serait contraint à la démission. Pour y parvenir, une démission collective de sept de ses 14 membres serait nécessaire, et convoquerait la tenue de nouvelles élections. Dans ce cas, les attributions du Comex seraient "exercées provisoirement par les présidents de la Haute autorité du football, de la LFP et de la LFA, une nouvelle élection du Comité exécutif devant intervenir dans un délai maximum de deux mois", précise l'article 16, paragraphe 4 des statuts de la Fédération.

Cela devancerait ainsi la prochaine assemblée générale de la FFF prévue au 10 juin prochain, dont la mission est d'élire un nouveau président choisi parmi les membres du Comex. Son mandat coulera alors jusqu'au terme du mandat actuel, fin 2024, avant de procéder à de nouvelles élections.

Si Noël Le Graët ne démissionne pas, deux recours possibles

Quoi qu'il advienne, le maintien en poste de Le Graët paraît illusoire. Mais dans ce scénario, deux recours restent possibles. "Notre levier à nous, s'il ne démissionne pas, ce sera de le traduire devant une commission de discipline", a prévenu auprès de l'AFP le président du Conseil national de l'éthique (CNE), Patrick Anton. Ce levier, mis en exergue par la mission d'audit, peut déboucher sur la "radiation" d'un licencié ou d'un dirigeant se rendant coupable d'un "comportement contraire à la morale, à l'éthique ou portant atteinte à l'honneur, à l'image ou à la considération de la FFF (...) ou, plus généralement, du football français", selon les règlements fédéraux.

Un autre recours est possible par la Haute autorité du football (HAF), organe de contrôle, qui a fait appel depuis dix jours à un avocat spécialisé "pour préparer l'éventualité d'une convocation d'une Assemblée Fédérale" élective, un "procédé qui n'est plus à exclure", selon le procès-verbal de sa dernière réunion. Selon les textes, "elle peut proposer la révocation du Comité exécutif à l'Assemblée fédérale", cette décision étant "prise à la majorité des deux tiers des suffrages exprimés".

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