Démission de Noël Le Graët : ce que contient l'audit du ministère des Sports
Le foot français n'en a pas fini du feuilleton autour de la démission de Noël Le Graët, qui a définitivement quitté la présidence de la Fédération française de foot (FFF) mardi 28 février. Le Breton de 81 ans, accablé par un audit pointant notamment des faits de harcèlement moral et sexuel, a lancé la contre-attaque.
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Par le biais de ses avocats, Noël Le Graët s'en est pris mercredi 1er mars directement à la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra. Il l'accuse d'avoir mené une "cabale politico-médiatique" contre lui et d'avoir menti sur le contenu de l'audit, qui n'a pas été rendu public, pour le faire partir. Le président démissionnaire va donc attaquer la ministre pour diffamation et demander l'annulation du rapport par la justice. "Je ne vais pas me laisser intimider", a réagi la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, sur franceinfo mercredi 1er mars.
"Bonne nuit sans moi!"
Cet audit a été mené pendant quatre mois et demi auprès de plus de 100 personnes, notamment des salariés et ex-salariés de la FFF, par la mission de l'inspection générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche (IGÉSR). Il a été lancé par le ministère des Sports à la suite des enquêtes du magazine So Foot et de Radio France en septembre dernier.
L'audit contient des témoignages anonymes de femmes employées de la FFF pointant des messages, des appels, des gestes à caractère sexuel de Noël Le Graët. Au bout de mois d'auditions, les enquêteurs relèvent non seulement des propos et des SMS émanant de Noël Le Graët, ambigus pour certains et à caractère clairement sexuel pour d'autres. C'est sur ce point précis que les avocats du président démissionnaire attaquent la ministre Amélie Oudéa-Castéra. Il n'y a pas de mention de SMS à caractère clairement sexuel dans le rapport des enquêteurs. Parmi les éléments retenus, on retrouve seulement un message avec la mention "Bonne nuit sans moi !".
Peu de SMS mais une ambiance toxique, connue de tous
Il n'y a donc rien d'écrit noir sur blanc mais de nombreux témoignages oraux, protégés par l'anonymat. La cellule investigation de Radio France a tout de même pu les consulter. Certains témoignages mentionnent une caresse répétée à la cuisse, la demande faite à une collaboratrice de voyager en jupe ou encore la proposition explicite d'un plan à trois avec deux collaboratrices. Les enquêteurs pointent d'ailleurs une méthode dans le comportement de Noël Le Graët qui envoyait peu de SMS. Ils confirment "l'existence d'agissements ou de comportements de M. Le Graët susceptibles d'être définis comme comportant une connotation sexuelle ou sexiste".
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Il s'agissait d'un comportement et d'une ambiance toxique, connue de tous, mais excusée par l'âge, 81 ans, du président démissionnaire de la FFF. Cette atmosphère était visiblement entretenue aussi par l'ancienne directrice générale, Florence Hardouin, et empêchait la libération de la parole au sein de l'instance.
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