Ligue 1 : quatre questions autour du nouveau Lyon de Peter Bosz

À Lyon, c'est une nouvelle ère qui va débuter samedi 7 août face à Brest (17 heures) au Groupama Stadium. Nouvel entraîneur, nouveau capitaine, mercato en suspens... L'Olympique lyonnais plonge dans l'inconnu, mais avec un objectif bien défini. Comme à chaque début de saison, le but est de se qualifier pour la prochaine Ligue des champions. Rudi Garcia, qui a échoué à mener le club en C1 ces deux dernières saisons, en a fait les frais. Peter Bosz, nouvel entraîneur du club, est celui qui doit raviver la flamme du côté de l'OL.

Qu'attendre de Peter Bosz ?

Depuis l'officialisation de l'arrivée de Peter Bosz fin mai, Lyon vit une révolution. Le pari sera-t-il payant ? Il y a deux ans, Jean-Michel Aulas avait fait confiance à Juninho, son directeur sportif, pour recruter le néophyte Sylvinho au poste d'entraîneur. Un échec cuisant. En recrutant Bosz, encore un entraîneur étranger, ce qui est loin d'être une habitude à l'OL, Aulas a donc décidé de donner une deuxième chance à Juninho.

Si l'ancienne gloire de l'OL fait confiance à Bosz, c'est que ce dernier a les idées bien claires. Depuis plusieurs saisons, Lyon propose à ses supporters un jeu aseptisé, sans ligne directrice. En arrivant, l'entraîneur néerlandais a fait table rase du passé. Ancien manager de l'Ajax Amsterdam et du Borussia Dortmund, Bosz est un éducateur, capable de faire émerger des jeunes joueurs. Un profil qui colle bien à la prolifique pépinière lyonnaise.

Et Bosz souhaite surtout que son équipe pratique un jeu attractif, quitte à ce que les résultats soient secondaires. "On a beaucoup parlé de la façon de jouer, ce qu'on voulait de moi. Tout commence par une philosophie. La philosophie, c'est le foot offensif. (...) Je veux gagner et je veux que les fans soient contents de la manière", expliquait Bosz à L'Équipe il y a quelques semaines. Du spectacle est attendu sur la pelouse du Groupama Stadium cette saison. Mais reste à savoir si la greffe prendra, ce qui n'a pas été le cas lors de la présaison.

La défense, point faible de l'effectif ?

Dix buts encaissés lors des trois derniers matchs de préparation, la statistique fait mal. Face à Porto (3-5), le Sporting Portugal (2-3) et Villarreal (2-2), la défense lyonnaise a sombré, manqué de tout et démontré que l'adaptation aux principes de jeu de Bosz prend du temps. L'entraîneur néerlandais apprécie que son équipe récupère le ballon haut sur le terrain et sa défense s'expose donc forcément dans son dos.

Cette fin de préparation catastrophique d'un point de vue défensif pourrait faire office de piqûre de rappel avant le début de la saison. C'est en tout cas ce qu'espère Bosz, comme il l'expliquait après le match face à Porto : "Dix buts en trois matchs, c'est vraiment trop. C'est ce que j'ai dit aux joueurs. (...) Je suis content que ça arrive aujourd'hui car ça va me permettre de dire aux joueurs : 'si on fait ça, on n'arrivera pas où on veut aller'. En championnat, ça ne passera pas."

L'entraîneur de l'OL a profité de la préparation pour lancer Malo Gusto (18 ans) et Castello Lukeba (18 ans), tout en testant ses deux recrues Damien Da Silva et Henrique. Le club est encore à la recherche d'un latéral gauche et le retour de Jason Denayer, qui sera toutefois absent face à Brest, va faire le plus grand bien. Mais la défense reste le gros point d'interrogation côté lyonnais en ce début de saison. En attaque également, des incertitudes pèsent après le départ du capitaine Memphis Depay.

Qui pour succéder à Depay ?

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ? À Lyon, la question se pose depuis le départ du capitaine Memphis Depay pour le FC Barcelone. En l'absence du Néerlandais, Bosz pourrait davantage faire confiance à son collectif en attaque, travailler les automatismes au lieu de se reposer sur des exploits individuels. "Memphis est très dominant dans le jeu. Il n'est plus là, les autres joueurs ont plus de place pour eux", laisse entendre le nouvel entraîneur.

De grandes attentes entoureront tout de même certains joueurs à l'OL cette saison. Houssem Aouar, leader naturel, devra faire (beaucoup) mieux que la saison dernière alors que Lucas Paqueta, auteur d'une grande Copa America et qui n'a fait son retour à l'entraînement qu'en début de semaine, devra confirmer sa première bonne année à Lyon.

Avec Moussa Dembélé, Tino Kadewere et Karl Toko-Ekambi, le potentiel offensif de l'OL reste largement suffisant pour accrocher l'Europe. Mais pour cela, Bosz devra parvenir à faire jouer tout ce beau monde ensemble, tout en intégrant le jeune Rayan Cherki (17 ans), annoncé comme l'un des plus grands espoirs du club. Et comme le mercato lyonnais est au point mort, l'entraîneur lyonnais va peut-être devoir se contenter de son effectif actuel.

Pourquoi le mercato lyonnais est-il au point mort ?

Parmi les clubs qui visent la qualification en Ligue des champions cette saison, l'OL est sans aucun doute le moins actif sur le marché des transferts. Depuis le début du mercato, Lyon a enregistré les arrivées, sans indemnité de transfert, de Damien Da Silva et Henrique. Deux petites arrivées qui pèsent peu face aux départs (Depay, Andersen, Bard, Jean Lucas, Koné).

Si le club de Jean-Michel Aulas se montre aussi peu entreprenant, c'est que la crise financière liée à l'épidémie de Covid-19 a entamé les caisses du club. Avant d'investir, il faut vendre. Ces dernières semaines, l'OL s'était plié à la demande de Bosz de recruter en priorité son ancien gardien à l'Ajax, André Onana. Ce dernier ne rejoindra finalement pas le club lyonnais.

Après avoir été accaparé par le dossier Onana, Lyon pourrait se pencher sur d'autres recrues potentielles. Contre Brest, Bosz va devoir trouver une solution au poste de latéral gauche car Henrique et Cornet seront absents. Le néo-capitaine Léo Dubois pourrait dépanner à gauche. Ce poste pourrait être la priorité de la cellule de recrutement dans les prochaines semaines. Un attaquant est également attendu. Mais une fois encore, il faudra se montrer malin car l'objectif n'est pas d'investir à perte.