Ligue Europa : le rêve européen brisé, gare au retour à la réalité pour l'OM
Dans un Gewiss Stadium en fusion, alors que l'Atalanta Bergame vient de se qualifier pour sa première finale européenne en balayant l'OM, eux continuent de chanter dans leur coin. Eux, ce sont les 700 supporters marseillais qui, contrairement à leurs joueurs, ont été au niveau d'une demi-finale européenne à Bergame, même si les travaux de l'enceinte ont limité leur contingent. Malgré la claque, ils chantent encore, jeudi 9 mai, alors que leurs joueurs rentrent tête basse au vestiaire.
Ces têtes, les Marseillais vont pourtant devoir vite les relever, s'ils ne veulent pas voir les chants de leur public se transformer rapidement en sifflets. Car si l'épopée phocéenne en Ligue Europa a masqué le fiasco de la saison olympienne ces dernières semaines, cela ne sera plus le cas, désormais. Battu aux portes d'une quatrième finale de C3, l'OM n'a plus que la Ligue 1 pour sauver sa saison. Ou du moins ce qui peut l'être pour une équipe qui visait une qualification en Ligue des champions et rien d’autre.
L'Europe ou rien
Ces ambitions phocéennes paraissaient bien loin jeudi, dans la nuit de Bergame, après la prestation apathique de Marseille en demi-finales retour. "C'est une grande déception. Une incompréhension aussi, car à une semaine d'intervalle, on est capable de montrer deux visages. On n'avait pas d'agressivité. Je pensais que, pour une demie de Coupe d'Europe, on allait être à la hauteur de l'événement, et on ne l'a pas été", a concédé Jean-Louis Gasset après la rencontre, au micro de Canal +.
Abattu, le regard noir et les traits tirés, l'entraîneur de l'Olympique de Marseille s'est - pour une fois - présenté face à la presse sans son sourire en coin. Mais l'expérience du septuagénaire à la casquette lui a permis de vite dresser un nouveau cap, après cette déroute en Lombardie : "On n'oubliera pas ce parcours. On a vécu des soirées magnifiques au Vélodrome, mais maintenant l'OM se doit de terminer européen pour la saison prochaine."
Alors, en commandant de bord, Jean-Louis Gasset a décrété la mobilisation générale : "Il reste trois matchs, il faut vite se remettre au travail, remettre les têtes à l'endroit. Tout en sachant qu'à l'extérieur, on doit faire plus pour se mettre à la hauteur de l'événement. Il faut l'union sacrée, de tout le monde, pour que Marseille soit européen". Car le technicien phocéen ne le sait que trop bien : le danger, après une telle déception, est de rater l'atterrissage.
Un destin en partie en main
Or, l'OM doit vite se remettre sur pied. Dès dimanche, Lorient sera à Marseille pour la dernière journée de Ligue 1 au Vélodrome de la saison, avant deux déplacements accessibles à Reims et au Havre. Trois matchs qui peuvent rapporter neuf points à l'OM, ce qui offrirait - minimum - la septième place de Ligue 1 aux Phocéens, qui sera qualificative pour la Ligue Europa Conférence en cas de victoire du PSG en Coupe de France face à Lyon.
Voilà pour la partie que l'OM maîtrise, sachant que des concurrents directs s'affronteront d'ici la fin du championnat (notamment Rennes et Lens), ce qui pourrait aider les Phocéens à faire un bond au classement pour aller, pourquoi pas, se qualifier en Ligue Europa. Mais avant de regarder ce que font les autres, l'OM devra déjà soigner ses maux à l'extérieur.
Les mêmes maux qui ont brisé le rêve européen de l'OM à Bergame, une semaine après avoir regardé l'Atalanta droit dans les yeux. "C'est l'histoire de cette saison, au Vélodrome on est des tigres, et à l'extérieur on est des chats", regrettait Jean-Louis Gasset au Gewiss Stadium. Lucide, le pompier de service sait qu'il a marqué les esprits avec cette épopée, même avortée.
Mais il sait aussi qu'avant d'achever sa mission commando sur le Vieux-Port, il doit qualifier l'OM en Europe. Dans le cas contraire, la saison prochaine serait la première sans compétition continentale depuis 2019-2020 pour l'OM. Une anomalie qui n'est arrivée que cinq fois en vingt ans. Autant dire qu'à Marseille, personne n'ose envisager ce scénario. Encore moins à l'issue d'une épopée aussi riche en émotions, malgré la frustration finale.
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