Équipe de France : le retour fracassant de Giroud, des nouveaux intéressants... Le bilan des deux matchs amicaux

Le festival face à l'Afrique du Sud terminé (5-0), le stade Pierre-Mauroy entonne le chant dont les Bleus vont pouvoir encore profiter pour au moins huit mois : "Champions du monde, champions du monde !" Les 48 120 spectateurs présents mardi 29 mars à l'occasion de la victoire des Tricolores face aux Bafana Bafana ont vu la bonne version de l'équipe de France. Celle qui n'a pas douté, comme face à la Côte d'Ivoire (2-1), contre une faible Afrique du Sud.

De cette rencontre amicale, on retiendra surtout la performance XXL de Kylian Mbappé mais d'autres enseignements sont à tirer des deux matchs amicaux dans leur ensemble. Didier Deschamps, qui voulait voir le "maximum de monde" sur ce rassemblement de mars, s'est offert plusieurs pistes de réflexion, au-delà des cadres dont la présence est assurée, avant le prochain rassemblement de juin. Déjà l'avant-dernier avant le début de la Coupe du monde.

Ils ont marqué des points

Comment ne pas évoquer en premier lieu le cas d'Olivier Giroud ? Absent de toutes les listes de l'équipe de France depuis l'Euro, le deuxième meilleur buteur de l'histoire des Bleus a probablement provoqué de futurs maux de tête à Deschamps. En deux matchs, les deux comme titulaire, Giroud a renversé la table avec deux buts et sa présence lors de la prochaine liste de juin, s'il continue de jouer aussi régulièrement avec l'AC Milan, semble d'ores et déjà acquise. 

Au début du rassemblement, le sélectionneur mettait en avant le "statut" de Giroud, encore à définir. "Il a confirmé que quand il est là, il a cette capacité à marquer. C'est bien pour le groupe", a expliqué Deschamps en conférence de presse mardi. Ce statut semble clair : l'attaquant aux 48 buts en Bleu est la solution de rechange derrière le trio Griezmann-Mbappé-Benzema. Comme à l'Euro, en somme. Plane l'impression, donc, d'avoir perdu quelques mois dans cette histoire.

Au milieu de terrain, Aurélien Tchouaméni n'a eu besoin que d'un match, où il a offert la victoire face à la Côte d'Ivoire, pour s'affirmer comme le numéro 3 derrière le duo N'Golo Kanté-Paul Pogba. "C'est du haut niveau, il a un potentiel énorme avec beaucoup de maîtrise", soulignait Deschamps après le match contre la Côte d'Ivoire. Absent face à l'Afrique du Sud en raison d'une fièvre, le Monégasque (huit sélections) est déjà indispensable.

Concernant les pistons de son 3-4-1-2, ou ses "joueurs de couloir", comme Deschamps les désigne, le sélectionneur pourra se satisfaire des performances coup sur coup de Théo Hernandez et Lucas Digne. Le premier "a fait du Théo", comme l'avait décrit Deschamps après la Côte d'Ivoire, en se montrant constamment dangereux offensivement, mais un peu en difficulté défensivement. Digne a de son côté été très propre face aux Sud-Africains, tout en apportant également dans les 30 derniers mètres, devant son ancien public.

Ils seront à revoir

Trois petits nouveaux faisaient leurs grands débuts avec l'équipe de France lors ce rassemblement du mois de mars, avec des fortunes diverses. Après une première sélection de rêve vendredi face à son public marseillais contre la Côte d'Ivoire, William Saliba a vécu une première titularisation en Bleu plutôt tranquille contre l'Afrique du Sud. Le Marseillais s'est contenté de gérer les duels, sans trop prendre de risques à la relance. Un secteur dans lequel il devra davantage se montrer pour gagner une place dans ce groupe. Deschamps a tout de même salué "son calme olympien".

Jonathan Clauss a également vécu deux premières sélections spéciales. Chahuté par le public du stade Pierre-Mauroy, sifflé puis ovationné à sa sortie de la pelouse, il s'est montré entreprenant. À tel point qu'on a vu Antoine Griezmann lui indiquer de calmer le jeu par moments. "Je lui ai dit de ne pas jouer avec le frein à main", a expliqué Deschamps. Clauss s'est exécuté, a parfois été brouillon mais a montré qu'il pouvait être une solution crédible de remplacement à Kingsley Coman. Peut-être davantage que Léo Dubois à ce poste.

Christopher Nkunku est celui qui a vécu des débuts les plus compliqués. Titulaire face à la Côte d'Ivoire, il a été trop tendre par rapport à ses performances exceptionnelles avec Leipzig. "Ça demandera d'être revu", a assuré Deschamps vendredi. À revoir également, le duel au poste de défenseur central axe gauche. Lucas Hernandez a été en difficulté face aux Ivoiriens et l'est depuis quelques temps en équipe de France. Presnel Kimpembe lui a répondu par une performance solide contre l'Afrique du Sud mardi.

Ils n'ont eu que des miettes

Et ont parfois su les mettre à profit. Ce fut le cas de Mattéo Guendouzi. Seulement 30 minutes de jeu sur les deux matchs mais le milieu marseillais a été décisif à chaque fois dans le temps additionnel. Une passe décisive à la 90e+3 pour arracher la victoire face à la Côte d'Ivoire et un joli but – son premier en sélection – à la 90e+2 face à l'Afrique du Sud. Alors que la concurrence est féroce au milieu de terrain, Guendouzi a certainement marqué des points dans la tête de Deschamps, qui a souligné sa "maturité".

Wissam Ben Yedder aussi. On s'est un peu interrogé sur son rôle chez les Bleus lorsque Giroud, appelé de dernière minute, lui est passé devant lors des deux matchs dans le onze de départ. "Wissam a légitimement le droit d'être déçu. Mais ça n'a pas d'impact, quand il rentre, c'est un joueur décisif", a expliqué Deschamps après le match face à l'Afrique du Sud. Contre les Bafana Bafana, l'attaquant monégasque a vécu une petite libération : il a marqué pour la première fois avec les Bleus en deux ans et demi, son troisième but en sélection.

Dans les tous derniers instants des 40 minutes qu'il a passées sur la pelouse lors des deux matchs, Ben Yedder a peut-être sauvé sa place pour le prochain rassemblement de juin. Car il faudra compter avec le retour de Karim Benzema dans les 23. Moussa Diaby pourrait en faire les frais. L'attaquant du Bayer Leverkusen n'a joué que 25 minutes face aux Sud-Africains – dont plusieurs comme piston droit – et hormis une accélération sur le côté, il n'a pas eu le temps de se mettre en évidence.