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Mort de Pelé : génie précoce, nombre de buts, "trésor inexportable"... Le règne du roi du football en cinq chiffres

La légende du football brésilien a tiré sa révérence, jeudi, à l'âge de 82 ans. Le "roi Pelé" emporte avec lui une multitude de records, qui ont fait sa légende.
Article rédigé par franceinfo: sport - Pauline Guillou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Pelé inscrit un but en finale de la Coupe du monde 1970 face à Italie, le 21 juin 1970 à Mexico, pour l'un de ses trois sacres mondiaux. (JAN COLLSIOO / AFP)

Une légende s'est éteinte, jeudi 29 décembre, et le Brésil a perdu son roi. Edson Arantes do Nascimento, plus couramment appelé Pelé, a tiré sa révérence, à 82 ans. Monstre des terrains, génie du ballon rond et homme de tous les exploits, celui que beaucoup considèrent comme le meilleur joueur de tous les temps laisse derrière lui une série de records et de chiffres impressionnants. Nombre de buts, précocité, carrière à Santos... Franceinfo: sport retrace en chiffres la vie du "roi Pelé".

17, son âge lors de sa première Coupe du monde

En 1958, seulement âgé de 17 ans, Pelé s'envole en Suède pour disputer sa première Coupe du monde. Encore méconnu sur la scène internationale, son génie va frapper l'Europe de plein fouet. Auteur d'un doublé en finale (5-2 contre la Suède), il remporte la plus prestigieuse des compétitions, et devient le plus jeune champion du monde. Une précocité qu'il comparera lui-même à celle de Kylian Mbappé, champion du monde avec les Bleus à 19 ans en 2018.

Face à la Croatie, le Parisien était devenu le plus jeune buteur en finale d'un Mondial, depuis Pelé.  "Si Kylian continue d'égaler mes records, je vais devoir rechausser mes crampons...", écrivait alors le Brésilien sur son compte Instagram.

3, son nombre de sacres mondiaux 

Sa légende lancée avant même sa majorité, Pelé va l'asseoir dans la décennie 1960. Après un premier sacre en 1958, il part pour le Chili disputer le Mondial 1962. Le jeune Pelé débloque son compteur dès la première rencontre de la Seleçao face au Mexique (2-0), mais il en restera là. Après une blessure à l'aine lors du deuxième match de poule face à la Tchécoslovaquie, le numéro 10 restera sur le banc jusqu'à la finale, remportée par le Brésil face à ces mêmes Tchécoslovaques (3-1) avec un Garrincha en état de grâce. Le génie du dribble a perdu son partenaire pour danser à travers les défenses, mais les deux ramènent la coupe pour la deuxième fois de suite. 

Perçu comme l'homme à abattre dans la surface par les défenseurs adverses, Pelé subit lors de l'édition 1966 un traitement particulier. Les Bulgares, Hongrois et Portugais se relaient pour rouer de coups les jambes du Brésilien, profitant de l'absence d'exclusion définitive afin de l'empêcher de jouer. Pelé sur une jambe, la Seleçao tombe de haut et quitte le Mondial avant même les huitièmes de finale. Dégoûté, le "Roi Pelé" décide de se concentrer sur son club de Santos et de laisser de côté la sélection, avant de finalement changer d'avis à l'approche du Mondial 1970.

Ainsi, le Brésil part au Mexique accompagné de son "Roi" avec l'ambition de retrouver sa couronne. Pelé termine la compétition avec le statut de meilleur joueur, quatre buts au compteur et une troisième étoile accrochée au maillot jaune (victoire de la sélection brésilienne sur l'Italie, 4-1). Un an après ce sacre, le triple champion du monde prend sa retraite internationale avec 12 buts inscrits en 14 matchs de Coupe du monde.

Pelé est sacré champion du monde pour la troisième fois de son histoire, lors du mondial 1970 à Mexico, après la victoire de la Séleçao 4-1 face à l'Italie. (SVEN SIMON / PICTURE-ALLIANCE)

1 283, un nombre de buts à débattre

Selon son décompte personnel, Pelé a inscrit 1 283 buts en carrière. Un nombre impressionnant qui fait de lui le meilleur buteur de l'histoire. Mais ce que le Brésilien ne dit pas, c'est que parmi ces 1 283 buts, il compte également ceux inscrits lors de matchs dits "non-officiels". Or, en se concentrant uniquement sur les matchs officiels, le nombre de réalisations de la légende brésilienne chute à "seulement" 767, un chiffre qu'ont depuis égalé puis dépassé Cristiano Ronaldo et Lionel Messi.

Mais là encore, ce nombre de 767 fait débat, puisqu'il prend aussi en compte les dix buts inscrits en sélection militaire et avec la sélection de Sao Paulo. Pelé s'est néanmoins endormi une dernière fois dans la peau du meilleur buteur du Brésil (77 buts), à égalité avec Neymar.

18, le nombre d'années passées à Santos

Pelé n'a eu que deux amours dans sa vie de footballeur : la Seleçao et son club de (presque) toujours, le Santos FC, où il a évolué de 1956 à 1974 et avec lequel il a inscrit 643 buts en 660 matchs. Avec le club de l'état de Sao Paulo, Pelé amasse les trophées : deux Copa Libertadores, six championnats du Brésil, onze championnats de l'État de Sao Paulo et deux coupes intercontinentales. Alors hors de question pour le Santos FC et le Brésil de s'en séparer. Il devient "inexportable" ! Courtisé par de nombreux clubs européens alors qu'il est à l'apogée de sa carrière, Pelé se voit attribuer le statut de "Trésor national non exportable" par le gouvernement brésilien. Il finira pourtant par s'exiler deux petites années à New York pour y finir sa carrière, en 1977.

Pelé, après un but marqué sous le maillot de Santos, le 21 novembre 1969. (ARCHIVE / AFP)

Pendant plus de 60 ans, il a détenu le record du nombre de buts inscrits avec un seul club, avant d'être détrôné par Lionel Messi en décembre 2020, date à laquelle l'Argentin a inscrit son 644e but sous le maillot blaugrana. "Quand j'ai commencé à jouer au football, je n'ai jamais pensé que je battrais un record. Et encore moins celui que j'ai atteint aujourd'hui et que détenait Pelé", avait réagi ce dernier sur Instagram.

0 Copa América, la compétition snobée

Pendant toute sa carrière, Pelé a régné sur le monde du football mais pas sur l'Amérique du Sud. Le génie du football n'a disputé qu'une seule Copa América, en 1959. À cette époque, la coupe continentale se disputait sous forme de championnat. Sept sélections se donnaient rendez-vous en Argentine pour rencontrer une fois chaque adversaire. Le dernier match opposait le Brésil, champion du monde, à l'Argentine. Pelé, meilleur marqueur de la compétition avec huit buts, marque en finale mais ne parvient pas à offrir la victoire à la Seleçao, qui se contente de la deuxième place après un match nul. 

Dominant alors le football mondial, la Seleçao décide de snober la coupe continentale. Fort de son statut de "pays roi" de la discipline, le Brésil envoie une équipe régionale pour l'édition 1962 de la Copa América, préférant se frotter aux grandes sélections européennes (Portugal ou pays de Galles), en préparation au Mondial de la même année. La Seleçao ne fait même pas le déplacement en Uruguay pour l'édition de 1967.

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