Adebayor, du placard aux filets
En football, le malheur des uns a toujours fait le bonheur des autres. Lorsqu'André Villas-Boas est remercié de son poste de manager du club londonien, Emmanuel Adebayor sent bien que les cartes vont être redistribuées. Mis à l'écart dès l'arrivée du dit "The Special Two", l'épervier a retrouvé ses ailes sous l'impulsion de Tim Sherwood, ex-adjoint de l'ancien entraîneur du FC Porto, propulsé à la tête de l'équipe première. Un peu à la manière de Franck Lampard et de Didier Drogba, mis au placard sous la coupe de Villas-Boas à Chelsea, avant de retrouver le onze titulaire avec Di Matteo. Sherwood, en redonnant sa chance à l'international togolais, a eu le nez creux : sur les cinq derniers matches de Tottenham, "Manu" a inscrit... quatre buts.
Manu l'amulette
Depuis son retour sur les pelouses de Premier League contre Southampton le 15 décembre dernier (3-2), Tottenham n'a plus perdu. Le Togolais, dans une forme physique étincelante, présente un profil bien particulier d'attaquant, de ceux qui, en dépit de leur silhouette longiligne, ne sont pas les plus peintres avec leurs pieds. Capable de dribbler, remiser et reprendre des balles de volée à plus de 25 mètres (on se souvient de quelques buts ahurissant inscrits sous les couleurs d'Arsenal), Adebayor est un attaquant complet. En théorie le parfait pendant de Soldado, plus renard, ou de Defoe, plus vivace.
"Villas-Boas m'a manqué de respect"
Le Togolais sait qu'il n'aurait probablement pas eu de seconde chance sans l'arrivée de Tim Sherwood. L'ancien international anglais, prié par la direction de redorer le blason sali par deux énormes claques assénées par City (0-6) et Liverpool (0-5), a su redonner confiance à l'ancien Messin. Mais "Manu" a la dent dure, et la cible de ses griefs est toute trouvée : AVB. "La vie sous Villas-Boas était difficile, a expliqué l’international togolais. Quand je viens à l’entraînement et que je vois la photo de l’équipe où je ne suis pas, je ressens du non-respect. J’ai dû garder la tête haute et faire ce qu’ils m’ont demandé de faire".
Contre Arsenal, Adebayor est annoncé titulaire. Arsène Wenger, qui avait fait le forcing auprès de ses dirigeants pour l'enrôler en 2006 (il sortait d'une saison très moyenne à Monaco avec 1 but en 13 apparitions) ne doit pas dormir sur ses deux oreilles. Car lui sait, mieux que personne, de quoi est capable son ancien poulain lorsqu'il est en pleine possession de ses moyens.
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