Arsenal-Monaco : L'éclosion inattendue de Coquelin
Ça aurait pu être l'histoire du petit "frenchie" impatient de pousser les portes d'un grand club anglais pour, finalement, se brûler les ailes. Dans un championnat aussi rugueux que spectaculaire, l'histoire récente en a vu plus d'un se casser les dents : Sinama-Pongolle, Le Tallec, N'Gog (Liverpool), Obertan (Newcastle), et bien d'autres. Tous, en leur temps, étaient considérés comme de futurs cracks de la gonfle, décidés à marcher dans les pas de Thierry Henry, Robert Pirès, et autres glorieux ainés. Il s'en est fallu d'un rien pour que Francis Coquelin ne rejoigne le camp des jeunes "frog-eater", conviés à voguer vers d'autres cieux, puisqu'incapables de se rompre à l'apreté de la Premier League. Mais il eut été surprenant qu'Arsène Wenger se plante à ce point. Depuis son arrivée dans le club londonien en 1996, le manager alsacien a recruté précisément 25 joueurs français, et tous - ou presque - ont confirmé les espoirs placés en eux (excepté peut-être Lassana Diarra, Jérémy Aliadière, et Abou Diaby, pour d'autres raisons). Alors oui, Francis Coquelin a mis le temps. Mais il prouve aujourd'hui à son entraîneur, 7 ans après son arrivée chez les Cannoniers, qu'il était tout sauf une erreur de casting.
Indiscutable depuis décembre
L'éclosion soudaine de Francis Coquelin a quelque chose de cocasse. En novembre, il rallie Charlton et la Championship (D2 Anglaise), avant d'être aussi-sec rapatrié chez les Gunners un mois plus tard, à la demande d'Arsène Wenger. Arteta, Diaby, Ozil, Ramsey, Rosicky et Wilshere blessés, l'ancien Lorientais (25 matches en 2010) voit dans le malheur des uns l'opportunité de montrer ce dont il est capable. Dès son arrivée en décembre, le boss d'Arsenal est stupéfait par la progression du jeune français. Et si Coquelin, initialement voué à jouer les "bouches-trous" avait enfin le niveau pour s'imposer durablement dans l'entre-jeu des Gunners ? Wenger y croit, mais couve son poulain. En décembre, alors qu'Arsenal affronte Newcastle (4-1), Liverpool (2-2) et QPR (2-1), le natif de Laval débute systématiquement sur le banc, mais signe des entrées en jeu prometteuses. Satisfait par les caméos du Français, Wenger le titularise face à West Ham, lors du Boxing Day. Il ne sera pas déçu. Coquelin réalise un match plein, ratisse, casse les lignes, et joue proprement. Sur le moment, le jeune milieu de terrain n'en a certainement pas conscience. Mais ce jour du 28 décembre vient de donner l'élan tant attendu à sa carrière.
Prétendant à l'équipe de France ?
Contre Manchester City (2-0), puis Aston Villa (5-0), le joueur passé par Fribourg reste sur sa lancée, réalisant deux prestations de haute volée dans l'entre-jeu londonien. Contre le club de Birminghan, Coquelin touche 71 ballons et réussit 93% de ses passes, un ratio impressionnant pour un type perdu dans l'antichambre de la Premier League il y a encore quelques semaines de ça. A l'issue de la victoire probante des Gunners à Villa, Aaron Ramsey déclare même à son sujet :"il est à cet âge aujourd'hui où il comprend le jeu beaucoup plus et il a vraiment bien fait aujourd'hui". Suprême consécration, l'ancien international Espoirs (7 sélections en 2012) est félicité par Thierry Henry "himself", subjugué par la progression du français :"Arsenal ne donne plus l'impression d'être fragile défensivement. Il assure la protection dont tout le monde parlait et qui manquait à Arsenal. Il a gagné en maturité".
Preuve de la confiance accordée par son club, Francis Coquelin a prolongé, le 6 février dernier, son contrat de 4 ans (jusqu'en 2019). Le timing est parfait pour le jeune français. Diaby et Arteta arrivent en fin de contrat, et Mathieu Flamini, vieillissant, éprouve les pires difficultés à enchaîner les matches. L'horizon londonien de Coquelin s'éclaircit peu à peu, et pourrait, s'il continue sur sa lancée, à terme, se teinter de bleu.
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