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Coronavirus : la Premier League en plein conflit entre clubs et syndicat des joueurs sur la réduction des salaires

Alors que la Juventus Turin, le Bayern Munich ou le FC Barcelone ont d'ores et déjà pris des mesures de réduction des salaires de leurs joueurs en accord avec ceux-ci, la Premier League ne bouge pas le petit doigt pour l'instant. Le championnat le plus fortuné au monde serait-il exempt de cette politique de réduction des coûts en cette période de crise sanitaire ? Pas vraiment. Ce mardi, Tottenham a tenté d'ouvrir la porte. Mais en coulisses, le conflit est bien présent entre les clubs et le syndicat de joueurs.
Article rédigé par Clément Mariotti Pons
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

"Après avoir déjà pris des mesures pour réduire nos coûts de fonctionnement, nous avons pris la difficile décision, afin de protéger les emplois, de réduire de 20% la rémunération des 550 membres du personnel n'appartenant pas au groupe de joueurs pour avril et mai".

Cette déclaration ce mardi de Daniel Lévy, le président de Tottenham, est la deuxième du genre en Premier League depuis le début de l'épidémie de Covid-19, après celle faite par Newcastle. Mais les Spurs, finalistes de la dernière Ligue des champions, entendent bien jouer les fers de lance d'une solidarité collective dans le Royaume. Même s'il faudra, pour cela, d'abord convaincre entraîneurs et joueurs d'y participer...

La crainte que certains clubs en profitent pour faire des économies

Car non, pour l'instant, aussi curieux que cela puisse paraître, aucune baisse de salaire n'a été effectuée de la même façon chez les footballeurs et leurs coachs. Une situation ubuesque qui tient d'un conflit entre la Premier League, l'EFL Championship (D2 anglaise) et le puissant PFA, le syndicat des joueurs professionnels en Angleterre.

Pas plus tard que ce mardi, le patron de ladite PFA Gordon Taylor a renouvelé son opposition à une baisse des émoluments des joueurs. Pourquoi ? Parce qu'il craint que certains clubs n'essaient de profiter de la crise sanitaire actuelle pour faire des économies. "Je pense qu'il faut d'abord connaître la situation financière précise d'un club avant d'accepter tout report ou réduction globale des salaires", expliquait-il à Sportsmail.

Pendant ce temps, de nombreux clubs, de deuxième division notamment, cherchent désespérément à mettre de l'ordre dans leur budget dans cette période d'arrêt total qui dévaste leur trésorerie... Les joueurs des leaders du championnat, Leeds United, se sont déjà portés volontaires pour bénéficier d'un report de salaire, tandis que ceux de Birmingham City qui gagnent plus de 6000 livres par semaine ont également été invités à réduire leurs salaires de 50% pour les quatre prochains mois.

Selon la BBC, un accord pourrait être trouvé rapidement entre les trois acteurs.

Tottenham veut suivre les traces du Barça, de la Juve et du Bayern

À la différence de la Juventus Turin, du Bayern Munich ou du Barça, Tottenham ou Newcastle ne sont donc pas parvenus à trouver un accord avec leurs joueurs. Mais le président des Spurs ne désespère pas. "Nous espérons que les discussions en cours entre la Premier League, le syndicat des joueurs PFA et celui des entraîneurs déboucheront sur la décision des joueurs et entraîneurs d'apporter leur contribution pour notre secteur".

"On peut être le 8e club le plus puissant du monde, tout cela n'a plus aucun sens car le virus ne connaît aucune limite"

Car malgré ses excellents résultats financiers (bénéfice de 77,3 millions d'euros lors de l'exercice 2018-2019), Tottenham n'est pas à l'abri de la crise provoquée par la pandémie de coronavirus, a prévenu Daniel Lévy. "Quand je lis ou entends des infos sur des transferts de joueurs pour cet été comme si rien ne s'était passé, je dis que les gens doivent se réveiller : ce qui se passe en ce moment est énorme. On est peut-être le 8e club le plus puissant d'un point de vue économique selon le rapport du cabinet Deloitte, mais tout cela n'a plus aucun sens, car ce virus ne connaît aucune limite", a souligné le dirigeant.

Le championnat d'Angleterre est suspendu jusqu'au 30 avril, date qui devrait être repoussée à l'issue d'une réunion entre les clubs de Premier League programmée vendredi.

Avec AFP

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