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Covid-19 : face à l'explosion des cas, le football anglais hésite entre arrêt total et poursuite des matches

Depuis Noël et la mutation du coronavirus, les cas positifs explosent en Angleterre. Face à une telle recrudescence, certains entraîneurs de Premier League se prononcent en faveur de l'arrêt temporaire du championnat. D'autres, au contraire, ne veulent pas en entendre parler. Pour l'instant, les instances excluent cette possibilité et souhaitent que la saison se poursuive.
Article rédigé par Célia Sommer
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
L'entraîneur de Manchester United, Ole Gunnar Solskjær,"ne voit pas l'intérêt de faire un break". (NICK POTTS / POOL)

50 : c'est le nombre de rencontres qui ont été reportées depuis Noël en Angleterre. En cause, une trop forte augmentation du nombre de cas de coronavirus au sein des effectifs. Entre le 21 et le 27 décembre, dont cinq à Manchester City, deux à Sheffield United et à Southampton. Un record depuis le début de la saison. Selon plusieurs médias dont The Guardian en Angleterre, le derby londonien de ce mercredi soir entre Tottenham et Fulham est également menacé d'un report, après la découverte de nouveaux cas de coronavirus. Rien ne va plus Outre-Manche et la situation paraît, à ce jour, incontrôlable.

Face à cette pluie de nouveaux cas, des voix commencent à s'élever. Elles réclament une suspension temporaire du championnat, pour une durée de deux semaines. Après sa défaite 5-0 face à Leeds mardi 29 décembre, l'entraîneur de West Bromwich Albion, Sam Allardyce, n'a pas hésité à prendre position sur le sujet. "La santé de chacun est ce qu'il y a de plus important. Lorsque j'entends que la nouvelle variante du virus se transmet 70% plus rapidement, la meilleure chose à faire est de mettre en pause la saison, a-t-il déclaré au micro de la BBC.  J'ai 66 ans et la dernière chose que je souhaite est d'attraper le Covid. Je suis très préoccupé pour ma propre santé et le football en général. Si c'est ce qu'il faut faire, nous devons le faire. Nous avons eu un cas positif cette semaine et il semble se transmettre, peu importe les efforts que nous mettons en place. Alors, faisons un break et laissons la saison se prolonger plus longtemps."

L'entraîneur d'Arsenal, Mikel Arteta, s'est quant à lui prononcé en faveur "de la protection du bien-être des joueurs, du staff, et de tous ceux qui sont impliqués dans l'industrie du football", avant d'ajouter que le club soutiendra, dans tous les cas, la décision prise par le gouvernement.

"Quand allons-nous jouer les matchs ?"

Tous les entraîneurs ne sont cependant pas si prompts à militer pour un arrêt de la saison. Après avoir vu Manchester United grimper à la deuxième place du classement de la Premier League ces dernières semaines, Ole Gunnar Solskjær s'est ainsi montré moins inquiet. "Nos joueurs et le staff ont très bien respecté les règles et le protocole sanitaire. Je ne vois pas l'intérêt de faire un break, quel que soit son nom. Quand allons-nous jouer les matchs ?, s'est-il préoccupé. Nous savons tous que cette année est difficile, mais je ne pense pas que l'arrêt des matchs va faire un grand, grand changement." La Premier League s'était arrêtée pendant cinq mois au printemps en raison du Covid-19, avant de reprendre en juin et juillet avec des cadences particulièrement élevées pour les équipes. 

Ainsi, c'est la volonté de jouer au football qui prévaut pour Chris Wilder, l'entraîneur de Sheffield United. "La situation n'est pas idéale, a-t-il reconnu dans la foulée de la défaite de son club contre Burnley (0-1) ce mardi. Le virus est encore plus contagieux et il tourne dans les clubs de football (...) Mais je veux jouer au football. Nous ne cherchons pas à obtenir quoi que ce soit. Nous avons fait la bonne chose en ce qui concerne notre responsabilité envers la Premier League en les informant des joueurs malades". Wilder a toutefois confirmé la présence de deux cas Covid au sein du club. 

La Ligue souhaite que la saison se poursuive

53 135 nouveaux cas de Covid-19 ont été détectés au Royaume-Uni mardi 29 décembre, soit le chiffre le plus haut depuis le début de l'épidémie. Mais dans un communiqué, la Premier League a insisté sur le fait qu'elle continuait à avoir "pleinement confiance dans ses protocoles et ses règles, et dans la manière dont tous les clubs les appliquent".

Aussi, le Boxing Day est une tradition qui perdure depuis le 19e siècle. Difficile d'imaginer la Premier League y mettre un terme d'ici le 4 janvier. Une telle configuration viendrait remettre en question les droits télévisuels, très onéreux durant cette période, et donc tout un schéma économique.

Après le Boxing Day, les 32es de finale de la FA Cup vont très vite arriver (les 9 et 10 janvier prochain). A cette occasion, l'organisation a annoncé qu'elle sera encore plus vigilante que d'habitude. Les tests vont être multipliés, signalant potentiellement plus de cas de Covid-19, et donc... plus de reports.

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