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L'Angleterre toujours sans succès pour son premier match de l'Euro

Comme à son habitude (aucune victoire dans son histoire), l'Angleterre a été incapable de s'imposer lors de son premier match de l'Euro, concédant dans le temps additionnel le nul (1-1) face à la Russie au Vélodrome de Marseille. C'est le premier match nul de la compétition. Mais ce succès ne pèse pas lourd dans les mémoires face aux images de violences, perpétrées depuis deux jours dans la ville et qui ont encore franchi un cap cet après-midi. A la fin du match, la violence s'est aussi invitée dans le stade, au milieu de familles et d'enfants.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Comment faire oublier les images de violences dans Marseille des dernières heures ? Comment remettre au premier plan le football, la fête et l'émotion simple d'une victoire ou d'une défaite ? Pas avec des sifflets lancés par les supporteurs des deux équipes au moment des hymnes adverses.

Dans un stade Vélodrome, relativement épargné par ces scènes de guérilla, joueurs anglais et russes ont fait de leur mieux pour redonner un peu de noblesse à ce match à risques. Mais le tableau d'affichage n'a jamais varié. Pourtant, il faut bien dire que les Anglais ont multiplié les possibilités en première période, bénéficiant de 6 corners dans les 45 premières minutes. Lors des trois premiers matches de cet Euro, aucune équipe n'avait atteint ce total. Avec neuf tirs en 1re période, les hommes de Hodgson étaient partis sur de bonnes bases, alors qu'à l'opposé, la Russie n'en adressait qu'un seul.Le

Les Anglais dominateurs en 1re période

Il y a eu cette volée d'Alli dès la 2e minute, non cadrée, puis cette demi-volée de Lallana, détournée en corner par le gardien (7e), cette déviation de la tête d'Alli mais Kane était trop court au 2e poteau (9e), cette tête de Smalling sur le gardien russe (12e), cette frappe non-cadrée de Lallana (22e), ou encore cette intervention de Smolnikov in-extremis sur Sterling (24e). Bref, l'Angleterre dominait mais ne marquait pas. La Russie ne fermait pas le jeu, mais ses contres étaient bien trop timorés pour donner des sueurs froides à Joe Hart. Le portier anglais devait néanmoins hausser le ton après la pause, en détournant d'une claquette une tête piquée (58e) après avoir déjà vu Chaill dégager le ballon de Dziouba dans les 6m (49e).

Les gouttes de sueur ont même dû traverser le dos du portier de Manchester City lorsque Chatov, avec beaucoup de liberté, a enroulé sa frappe qui a frôlé son montant gauche (63e). Malmenée, c'est pourtant l'Angleterre qui se créait la plus grosse occasion avec cette reprise de Rooney, claquée d'une main ferme par Akinfeev sur sa barre transversale (71e). Et sur un coup franc en limite de l'entrée de la surface, Eric Dier propulsait magistralement le ballon au fond des filets (73e, 1-0). Jamais l'équipe anglaise n'avait réussi à remporter son premier match dans un Euro. Et l'histoire s'est répétée, avec un but arraché dans le temps additionnel par la tête de Glushakov (90e+2). La plus jeune équipe de cet Euro paye peut-être là son manque d'expérience.

Des bagarres dans le stade au milieu des enfants

Mais dans les mémoires, si les deux buts sont beaux, il ne restera sans doute que ces images de violences. Et les scènes de violence qui ont fait leur entrée dans le stade Vélodrome, à l'issue de la rencontre, n'ont rien arrangé, avec au milieu des enfants et des personnes venues simplement voir un match et faire la fête. Quelques minutes avant, le commissaire Antoine Boutonnet, chargé de la lutte contre les hooligans en France, expliquait que face à ses scènes vues dans la ville, "Il n'y a pas de constat d'échec dans la mesure où l'intervention rapide et efficace des forces de l'ordre a permis de circonscrire les incidents dans le temps et dans l'espace". Vraiment ?

Réactio​ns

Leonid Slutski (sélectionneur de la Russie): "Je veux remercier mes joueurs qui ont été très actifs à la fin. Malgré la pression, ils ont pu égaliser ce qui n'est jamais facile à faire. Mes joueurs ont sauvé le match. Ils se sont battus jusqu'au bout. L'Angleterre a dominé mais on a pu contenir leurs attaquants qui sont très dangereux. Je ne suis pas au courant de ce qu'il s'est passé autour des stades. Ce n'est pas la meilleure chose qui accompagne le foot. Je ne peux pas commenter ce dont je ne suis pas au courant. On a misé sur le mouvement même si c'est l'une des équipes les plus rapides en face. Je ne sais pas si on a réussi mais on a essayé. Au milieu, on a fait ce qu'il fallait, probablement au maximum de nos possibilités du jour".

Eric Dier (Angleterre): "C'est une grosse déception, on n'était pas loin d'une grande victoire qui aurait été méritée. Les émotions basculent finalement. Ca fait partie du jeu. Ce match est fini, il y a quand même beaucoup de points positifs. C'est un de mes meilleurs moments vécus dans le foot. J'ai pu le célébrer avec mes supporteurs mais ça aurait été plus important de remporter la victoire. Je me suis beaucoup entraîné aux coups francs depuis le début du stage. Finalement j'ai pu concrétiser cette occasion".

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