Liverpool proche du Graal, la peur du Covid, les Français... : Les 5 choses à savoir avant la reprise de la Premier League
• La Premier League, joyau mondial
Même sans public, la Premier League reste le championnat le plus suivi de la planète. Peu importe qu'il se tiendra à huis clos et avec des mesures sanitaires drastiques. Avec près de 5 milliards d'euros de droits tv à l'étranger pour la période 2019-2022, le foot anglais est de loin celui qui s'exporte le mieux. La volonté de finir rapidement le championnat, en entassant 92 matches à jouer en à peine six semaines, avec des rencontres presque tous les jours et des coups d'envoi en soirée les jours de semaine, obligera les inconditionnels en Asie du sud-est à mettre leur réveil très tôt pour voir les matches. Des petites contrariétés qui seront cependant vite oubliées dès que le ballon roulera à nouveau sur les pelouses anglaises.
"Personne n'attend le retour du championnat plus que les supporters de Liverpool", a assuré à Hu Zhifei, 26 ans, journaliste et membre du groupe officiel des supporters des Reds à Pékin. Hu, dont le rêve d'aller voir les Reds en action en février était tombé à l'eau à cause de la pandémie de Covid-19, sera parmi les lève-tôt qui suivront les matches via internet aux petites heures du matin. En Inde aussi, l'excitation est à son comble, surtout au sein de la jeunesse urbaine que la Premier League a su séduire malgré la place éminente qu'occupe traditionnellement le cricket. "Je vais enfin voir de la Premier League en direct ! Je me suis déjà fait un planning pour voir les matches", a expliqué à Qazi Ahmad Masood, un étudiant de 17 ans.
Les supporters devant leur écran devront se contenter d'encouragements enregistrés qui tenteront de masquer l'écho des stades vides. Mais en ayant réussi à faire redémarrer son championnat malgré l'ampleur de l'épidémie en Grande-Bretagne, pays le plus durement touché en Europe, le football anglais espère bien ne rien céder en popularité mondiale à ses voisins allemand, espagnol et italien qui ont repris avant lui (la Serie A reprendra ce week-end mais les demi-finales de Coupe d'Italie ont déjà eu lieu).
• Le Covid-19, principal adversaire
A l'instar des championnats allemand et espagnol, les dernières semaines ont été rythmées par les dépistages des joueurs et des staffs de Premier League. Près de 1200 personnes ont été testées tous les trois jours depuis la fin du mois de mai. Si un peu plus d'une dizaine de cas au total ont été recensés, la psychose a longtemps paralysé les joueurs et les instances. "Je ne parle pas de football en ce moment, je parle de la santé de ma famille. Si je sens que je ne peux pas m'occuper de ma famille, alors je ne reprendrai pas. Je ne veux pas mettre ma famille en danger", avait écrit Troy Deeney, l'attaquant de Watford, traduisant les inquiétudes de nombreux joueurs.
Adrian Mariapa, l'un des joueurs du club, avait notamment été testé positif il y a quelques jours. Eric Roy, le directeur sportif de Watford, est revenu sur cette période difficile et les propos de Deeney. "On n'a jamais obligé les joueurs à venir. Troy et d'autres gars sont restés au début chez eux. C'est un garçon charismatique et il a fait office de figure de proue dans ce mouvement. Mais progressivement c'est revenu à la normale".
Sous l'impulsion de la Premier League, les clubs ont ainsi redoublé d'effort pour permettre ce retour à la normale. "Tout se fait dans des conditions strictes. Quand je vais revenir au centre d'entraînement, je vais être testé. Les retours que j'ai des joueurs c'est qu'ils sont très contents des conditions. Ils se sentent en sécurité désormais". Si le protocole sanitaire adopté sera calqué sur l'Allemagne durant les matches avec des mesures toutes aussi drastiques, le fait que la crise ne soit pas terminée au Royaume-Unie ne devrait pas permettre un retour des spectateurs au stade avant un certain temps.
• Liverpool proche de la délivrance
La malédiction est en passe d'être levée sur les bords de la Mersey. Avec la reprise de la Premier League ce mercredi, Liverpool peut enfin se remettre à espérer. Largment en tête à la mi-mars avant l'arrêt du championnat, les hommes de Jürgen Klopp ont l'occasion de finir le travail dès ce week-end face à Everton. Alors que leur dauphin Manchester City ouvre les festivités en prime time face à Arsenal ce soir après la rencontre entre Sheffield et Aston Villa, les Reds peuvent voir venir sereinement. Avec 82 points au compteur et 25 pions d'avance sur les Citizens, le titre pourrait être bouclé d'ici la semaine prochaine.
Un titre qui marquerait la fin de 30 années de disette en Premier League pour Liverpool. Un gouffre pour l'un des clubs les plus titrés de l'histoire du pays avec 18 championnats remportés. L'occasion aussi de tordre le cou à l'histoire et ses rebondissements malheureux. Vice-champion à cinq reprises depuis 1990, le club du nord de l'Angleterre est souvent passé près. Une glissade de Steven Gerrard en 2014 face à Chelsea permettant l'ouverture du score de ces derniers (2-0 score final) avait notamment entraîné la chute du club, alors premier à deux journées de la fin. Un mauvais souvenir bientôt effacé.
• L'Europe à tout prix
Alors que le titre de Premier League semble désormais acquis à la cause de Liverpool, le podium final semble aussi dessiné. Manchester City et Leicester tiennent ainsi la corde. Derrière, un petit trou s'est formé avec cinq point de différence entre les Foxes et Chelsea, 4e. Alors que seules les cinq premières places sont européennes, le dernier spot pour la Ligue des champions sera notamment l'un des feuilletons à suivre de cette fin de saison de Premier League.
Le club londonien devra batailler pour garder son sésame. Entre Manchester United, Arsenal, Tottenham ou encore Wolverhampton, huit points séparent la 4e place de la 9e. Et avec un match tous les trois jours et une coupure forcée de plusieurs semaines, gare à ceux qui auraient décidé de la jouer diesel sur cette fin de saison. La course sera intense et les enjeux sont énormes. Une non-qualification en Coupe d'Europe pour les trois gros encore à la traîne serait synonyme de séisme sportif et de désastre financier après cette crise sanitaire.
• Les Français en ordre dispersé
Entre les retours de blessures de certains, ceux qui sont en instance de départ et les autres qui ont été particulièrement marqués par la crise du covid-19, il ne fait pas bon d'être français cette saison en Premier League. Après avoir manqué la première partie de saison, Hugo Lloris et Aymeric Laporte sont revenus peu avant l'arrêt de la saison et seront attendus pour permettre à leur club respectif de Manchester City et Tottenham de se qualifier pour la Ligue des champions.
Face à lui, Lloris pourrait retrouver dès son retour un certain Paul Pogba, dans le camp d'en face. La rencontre entre le club de Londres et les Red Devils se tiendra vendredi, mais le milieu français pourrait débuter sur le banc malgré son retour dans l'effectif après de nombreuses blessures. Le terrain, Olivier Giroud devrait lui aussi le voir ce week-end si Franck Lampard daigne lui accorder un peu de temps de jeu. Second, voire troisième dans la hiérarchie des buteurs, l'attaquant tricolore a pourtant resigné il y a quelques semaines jusqu'en 2021. Une prolongation avant un départ en août ? Ce ne sera pas le cas de son coéquipier N'Golo Kanté qui retrouve enfin la lumière. Après avoir connu des jours difficiles, certains de ses proches ont été touchés par le Covid-19, le milieu de terrain enchaîne les rencontres amicales et devrait être titulaire face à Aston Villa ce week-end.
Dans les autres clubs, Alexandre Lacazette et Matteo Gendouzi vont tenter de redresser la tête pour permettre à leur club d'Arsenal de se qualifier pour l'Europe mais ce sera difficile. Ils débuteront face à Manchester City dès ce soir. De leur côté, Kurt Zouma, Tanguy Ndombélé ou encore Mamadou Sakho pourraient connaître leurs dernières rencontres ces prochaines semaines dans leur club respectif. En instance de départ ou en délicatesse avec leur coach dans le cas de l'ancien lyonnais, la fin de saison risque d'être délicate.
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