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Manchester City – Chelsea, le tenant défie le prétendant

Manchester City, c’est un peu Chelsea avec 10 ans de moins. Avec un budget légèrement supérieur et deux des trois derniers championnats remportés, le club mancunien devrait bicher. Mais le leader Chelsea s’est armé jusqu’aux dents pour reprendre le leadership local, et les Blues se sont forgés un palmarès récent sans commune mesure avec ce nouveau riche qui lui ressemble tant. Le match de dimanche (17h) mettra aux prises les deux grands ambitieux du foot anglais.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
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Le budget : avantage City

Avec respectivement les 5e et 6e budgets continentaux, Manchester City et Chelsea peuvent voyager sereinement malgré le fair play financier instauré par l’UEFA. Le budget de City est passé de 316 à 322 millions d’euros entre la saison 2013-14 et celle-ci, et celui de Chelsea de 303 à 308 millions, ce qui situe les deux clubs juste derrière le Real, le Barça, le PSG et le Bayern dans la hiérarchie européenne, et devant les concurrents locaux, Arsenal, Liverpool et Manchester United. Il est à noter que Chelsea supporte à lui seul un tiers de la dette des clubs de Premier League (1,1 milliard d’euros sur 2,9).  Comme Chelsea avant lui, Manchester City a vu son budget exploser depuis qu’il a changé de propriétaire en 2008. Le cheikh des Emirats Mansour bin Sazed Al-Nahyan a réussi à faire de son club le numéro 1 en Angleterre comme Roman Abramovich l’avait fait auparavant dans l’ouest londonien.

Le palmarès : avantage Chelsea

Classés 10e en 2009 puis 5e, 3e, 1er, 2e et 1er, les Ciel et Blanc s’affirment comme la nouvelle terreur, mais ils sortent d’une période de disette allant des seventies aux années 2000 (jusqu’à la victoire en FA Cup en 2011). Chelsea, qui a l’antériorité pour lui avec les titres de 2005, 2006 et 2010, sans oublier la Ligue Europa 2013 et la Ligue des champions 2012, possède un palmarès récent beaucoup plus fourni. Les Blues ont fait partie du fameux Big Four des années 2000 avec United, Arsenal et Liverpool, pendant que City remontait lentement la pente. Aujourd’hui, Chelsea fait partie des ténors européens ce qui est loin d’être le cas de Man City, éliminé au premier tour de la C1 ces deux dernières saisons, dans des groupes plus difficiles il est vrai (du fait de son statu de non-tête de série). 

Le recrutement: avantage Chelsea

Chelsea s’est montré très actif lors du dernier mercato en réalisant les transferts de Filipe Luis (Atlético Madrid), Cesc Fabregas (Barcelone), Didier Drogba (Galatasaray), Loïc Rémy (QPR) et surtout Diego Costa, l’ancien goleador des Colchoneros, déjà auteur de 7 buts en 4 matches de Premier League depuis un mois. Sans oublier les retours de prêt de Kurt Zouma (Saint-Etienne) et de Thibaut Courtois (Atlético). City s’est montré un peu plus sage. Les Sky Blues ont engagé Bacary Sagna (Arsenal, libre) et Eliaquim Mangala (Porto). Ils ont bénéficié du prêt de Frank Lampard, l’ancienne idole de Stamford Bridge parti à New York City à l’intersaison, mais ont perdu Gareth Barry, Joleon Lescott, Jack Rodwell –trois internationaux anglais- ou encore Javi Garcia.

La forme du moment : avantage Chelsea

Les Blues ont réalisé le départ parfait avec quatre succès en autant de rencontres. Le match nul concédé à Schalke 04 pèse forcément moins que la défaite des Citizens à Munich, dans les ultimes instants qui plus est. Surtout que les Mancuniens pointent seulement au 5e rang et restent sur une défaite et un nul en championnat. De retour, Zabaleta pourrait se charger de Hazard alors que les débuts de Mangala sont toujours attendus. Devant, Agüero (trois buts) devrait retrouver sa place. La prestation de Yaya Touré, en méforme depuis la reprise, sera étudiée à  la loupe. Diego Costa, dont l'état inquiète José Mourinho, devrait être là. Tout comme Oscar alors que Schürrle ou Rémy peuvent espérer être titulaire.   Derrière, après avoir déjà encaissé sept buts toutes compétitions  confondues, il serait temps que Terry et Cahill ferment les vannes. Car l’attaque adverse (Dzeko, Aguero, Jovetic) peut faire des ravages dans un bon jour.

Le vent de l’histoire : avantage City

Même si les hommes de Jose Mourinho ont remporté les deux confrontations de la saison passée (2-1 à domicile, puis 1-0 au retour), les Mancuniens ont tout de même remporté le championnat d’Angleterre pour la deuxième fois en trois ans, prouvant ainsi qu’ils étaient bien les nouveaux maîtres. Contrairement aux Blues qui avaient lâché quelques points précieux face à des sans-grade, les Citizens avaient su tenir leur rang, effectuant notamment une fin de saison mémorable pour coiffer Liverpool au poteau. Chelsea n’a plus soulevé le trophée de la Premier League depuis 2010, mais Mourinho est souvent très efficace la deuxième saison de son règne. Si City veut dominer durablement les débats en Angleterre, Manuel Pellegrini devra gagner la bataille tactique face au technicien le plus réputé d’Europe.

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