Premier League : six matchs sans victoire, Pep Guardiola en pleine automutilation ... L'invraisemblable passage à vide de Manchester City

En pleine spirale négative, le club anglais affronte Liverpool, dimanche, pour un choc qui tombe tout sauf à pic.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Pep Guardiola, l'entraîneur de Manchester City, lors du match de Ligue des champions contre le Feyenoord, le 26 novembre 2024, à l'Etihad Stadium. (ADAM VAUGHAN / AFP)

On a quitté les Cityzens sur une fin de match irréelle, mardi 26 novembre, en Ligue des champions. Alors qu'ils menaient 3-0 à la 75e minute, ils se sont écroulés contre le Feyenoord, concédant un embarrassant match nul (3-3). L'image la plus marquante de la soirée restera le visage de Pep Guardiola portant des traces de griffures sur le dessus du crâne et sur le nez. "Je me suis fait ça avec l'ongle d'un de mes doigts. Je voulais me faire du mal", a-t-il répondu, dans un sourire mi-provocateur mi-gêné.

Dès le lendemain, il s'est senti obligé de revenir sur la situation, se défendant de "minimiser la question très sérieuse de l'automutilation". Mais comment un coach de sa trempe, qui a mené Manchester City à six titres de champion d'Angleterre et à un sacre en Ligue des champions, en est-il venu à perdre à ce point le contrôle de ses émotions ? L'Espagnol ne s'est pas épanché sur ses sensations personnelles, mais une origine du mal est évidente : son équipe, habituée à tout écraser sur son passage, vit une traversée du désert incompréhensible.

Succession de blessures chez les cadres

Si frustrant soit-il, le match nul contre le Feyenoord est le meilleur résultat des Mancuniens depuis leur dernier succès, le 26 octobre contre Southampton (1-0). Après ce match, ils ont subi cinq défaites d'affilée contre Tottenham (1-2), Bournemouth (1-2), le Sporting (1-4), Brighton (1-2) et à nouveau contre Tottenham, avec une gifle reçue à domicile (4-0). Un champion d'Angleterre en titre n'avait plus connu telle série toutes compétitions confondues depuis Chelsea en mars 1956.

Pour ne rien arranger, Manchester City se déplace à Liverpool, dimanche (17 heures), sans aucun doute la meilleure équipe anglaise du moment et leader tranquille de Premier League avec huit points d'avance sur les Cityzens. Pep Guardiola a déjà fait le deuil de la saison qu'il espérait mener avec son équipe : "Cela va être une saison difficile pour nous et on doit l'accepter. On est fragile et je ne sais pas si le problème est mental"

Pour le milieu Ilkay Gündogan, la spirale négative dans laquelle se trouve son équipe est "inexplicable". Plusieurs pistes ont été évoquées, dont le vieillissement de l'effectif, et plus particulièrement au milieu de terrain, où Gündogan (34 ans), Bernardo Silva (30), Kevin de Bruyne (33) et Mateo Kovacic (30) ont tous passé la barre des 30 ans. Clé de voûte de l'entrejeu, le Ballon d'or Rodri (28 ans) est blessé et annoncé absent jusqu'à la fin de la saison.

Un contexte judiciaire lourd

Et c'est là, la raison principale des malheurs mancuniens invoquée par Pep Guardiola. "Rendez-moi mes joueurs et vous verrez (...). L'équipe est exceptionnelle quand tout le monde est là, mais à ce stade, elle n'est pas prête", a-t-il insisté devant la chaîne de télévision néerlandaise Ziggo avant le match contre le Feyenoord. Il a déploré les absences de plusieurs de ses défenseurs centraux, blessés, dont John Stones, Nathan Aké et Ruben Dias. Un clair problème défensif est exposé par les statistiques : City a encaissé 17 buts sur ses six derniers matchs, soit 2,83 buts par match (la saison passée, la moyenne était de 1,12 par rencontre).

Il ne faut pas non plus occulter que les soucis du club détenu par le cheikh Mansour ne concernent pas que le rectangle vert. Une épée de Damoclès plane au-dessus de sa tête depuis que la Premier League lui a intenté ce que les fans de football ont déjà surnommé "le procès du siècle" outre-Manche. Au total, Manchester City doit répondre de 115 chefs d'accusation, dont 80 évoquant des infractions financières. Une commission indépendante doit rendre une décision début 2025 et le volet de sanctions s'étire d'une simple réprimande à une possible exclusion de plusieurs compétitions majeures, dont la Premier League et la Ligue des champions. Un contexte qui ne facilitera pas le retour d'un ciel bleu et apaisé.

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