United à quitte ou double face à Manchester City
Ils se sont effacés. Les sourires francs nourris par un jeu plus offensif et une réussite clinique, parfois insolente tant les lacunes d’un groupe en quête de repères restaient visibles, mais alimentant des résultats qui fuyaient les Reds Devils depuis des mois, ont laissé place à une pression colossale avant le derby mancunien (21h). La prise de pouvoir d’Ole Gunnar Solskjaer, après le limogeage de José Mourinho, ne remonte qu’au 19 décembre dernier et Manchester United est déjà passé par toutes les phases. De l'espoir, au bord du gouffre.
Le mois de mars comme tournant
Il avait emmené un vent de fraîcheur, de renouveau. Dès l’arrivée du Norvégien à la tête de l’effectif, United signait huit victoires consécutives et pas moins de douze matches sans défaite. Les Red Devils de nouveau capables de tenir un nul contre la flamboyante attaque de Liverpool (0-0) fin février ou d’éliminer Arsenal, puis Chelsea en FA Cup, ont enchaîné des performances solides. Irrégulier voir transparent sous l’ère Mourinho, Paul Pogba enfilait de nouveau son costume "Coupe du Monde" et participait grandement à la renaissance des siens.
Puis, se sont succédées une qualification miraculeuse contre le PSG en 8e de finale de la C1 et une défaite sèche (0-2) concédée sur la pelouse de l’Emirates Stadium le 10 mars dernier. Depuis, rien ne va plus. Les contre-attaques supersoniques ont laissé place à une fébrilité de tous les instants, à un manque de mouvement et de hargne, élément si cher à la philosophie mancunienne.
Un vestiaire au bord de l’implosion
Résultats ? Six défaites et deux petites victoires contre Watford et West Ham, une élimination sans gloire face au FC Barcelone et cette claque contre Everton (0-4) dimanche. Celle de trop. Tandis que certains joueurs sont allés à la rencontre des supporters ayant fait le déplacement pour s'expliquer, Paul Pogba, fortement critiqué car absent de cet échange, s’est exprimé plus tard au micro de Sky Sports.
Ma performance personnelle, celle de l’équipe, celle de tout le monde a été irrespectueuse. Nous ne nous sommes pas respectés ainsi que le club et les supporters.
Une façon de désamorcer la polémique après une mise au point musclée dans les vestiaires. A en croire le Daily Mail de vives tensions y auraient éclaté après la rencontre. Selon le tabloïd, les joueurs se seraient renvoyés la responsabilité de la défaite avant que le staff n’intervienne pendant près d’une demi-heure pour calmer les esprits et exiger des excuses publiques.
Gagne ou crève
La pression est de retour. Peut-être aussi pesante qu'à l'aube du départ de Mourinho. Car cette défaite est lourde de conséquences pour Man U. Désormais, les protégés de Solskjaer n’ont plus la qualification pour la C1 entre les mains. En l’absence de Ligue des champions la saison prochaine de nombreux cadres pourraient filer vers d’autres horizons. En tête de liste, David de Gea, Paul Pogba ou encore Romelu Lukaku.
Face à City ce soir (21h), Manchester United aura l’occasion de se racheter. L'occasion de ne pas totalement gâcher le rebond entamé depuis le changement d'entraîneur. "Notre seule manière de s’excuser auprès d’eux (les fans) est de tout donner sur le terrain, de faire de notre mieux, de se créer des occasions, de marquer, de bien défendre, de travailler pour l’équipe. On peut perdre des matches, mais avec une bonne performance et de la fierté sur le terrain", glissait Paul Pogba quelques jours avant ce match en retard de la 31e journée.
Renverser les Citizens, les Red Devils savent le faire. La saison dernière, ils avaient retardé le sacre des Skyblues en s’imposant (3-2) à l’extérieur après avoir été mené (2-0) grâce à un doublé de Pogba. En s’adjugeant le derby mancunien, United pourrait s’offrir un sursis voir se relancer. Mais également placer un peu plus près le titre des mains des hommes de Jürgen Klopp.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.