PSG : et si on arrêtait de parler de "crise" ?
Alors que le club parisien est premier du championnat et pas trop mal embarqué en Coupe d'Europe, on n'évoque pourtant que ses problèmes.
La trêve internationale est terminée, et la Ligue 1 fait son retour avec la 14e journée. L'affiche du week-end, c'est PSG-Nancy, dimanche à 21 heures. Pas forcément pour le glamour de l'équipe nancéienne, qui s'est brutalement réveillée il y a deux semaines avec une victoire sur Brest (3-1) malgré la pire attaque de L1. Mais pour le vrai-faux suspense autour de l'avenir de l'entraîneur parisien Antoine Kombouaré au club.
Il faut croire que l'investissement colossal des nouveaux propriétaires qataris a relevé le niveau d'exigence des observateurs. Tout est prétexte à parler de crise : une défaite initiale, un coup de moins bien, des points égarés en Ligue Europa, un match nul à Bordeaux, un entraîneur à moins de 200 000 fans sur Facebook. Est-ce qu'on n'en fait pas un peu trop ?
Un club tout sauf en crise
Le PSG est premier de Ligue 1 et réalise un des meilleurs débuts de saison de son histoire. Le club de la capitale n'a perdu qu'une rencontre et reste sur douze matchs sans défaite. D'après plusieurs sources, ses propriétaires qataris rêvaient de recruter une pointure au poste d'entraîneur. Ils ont sondé cet été José Mourinho, le coach du Real Madrid, sans succès. Ils ont envisagé à plusieurs reprises la piste Carlo Ancelotti, qui préférerait entraîner en Angleterre. Et maintenant, on évoque le technicien néerlandais globe-trotter Guus Hiddink, l'homme qui transforme tous les clubs où il passe en machines à gagner. Mais le PSG en est déjà une, même si les loupés en Coupe de la Ligue (élimination par Dijon) et les débuts laborieux en Ligue Europa font désordre.
Antoine Kombouaré en première ligne
De là à conclure que le PSG changera de tête en cas de coup dur à Nancy, il n'y a qu'un pas, sur lequel évite soigneusement de répondre l'homme fort du club, Leonardo, dans une interview accordée en début de semaine à L'Equipe (condensée ici par PSGMag) : "Antoine connaît sa situation depuis le début. (...) Antoine Kombouaré sera-t-il bien sur le banc contre Nancy, dimanche ? Bien sûr. La situation n'a pas changé. Sera-t-il l’entraîneur du PSG jusqu’à la fin de la saison ? L'idée, c’est celle-là."
Crise, vous avez dit crise ?
Cette situation d'incertitude énerve profondément les supporters du club parisien. On parle toujours autant en négatif du PSG malgré son excellent début de saison. Le site PSGMag a même préparé pour les quotidiens avides de titres catastrophistes sur le club les prochaines crises à venir : "Vous aussi, vous aimez les crises au PSG ? Vous souhaitez continuer à assouvir votre passion de collectionneur, alors que le club parisien caracole en tête du championnat…" Il n'a pas totalement tort.
On a déjà parlé de crise à cinq reprises cette année :
• Le 7 août, après la défaite contre Lorient lors de la 1re journée, alors que l'équipe était en rodage. Citation du Parisien : "Millions riment parfois avec bidon. A Paris, la crise, comme l'automne, est déjà là. Une journée, un match, une défaite, une crise, c'est un record ! Mais c'est désormais le quotidien d'un club qui a déboursé plus de 80 millions d'euros cet été."
• le 20 août, après la 2e journée et le nul contre Rennes, L'Equipe titre "Paris déjà en crise". Dans la semaine, le blog foot Plat du pied sécurité relève qu'on parle déjà d'ultimatum pour l'entraîneur Kombouaré.
Après une accalmie avec 8 victoires et 1 nul en Ligue 1, ça recommence :
• le 26 octobre, après la défaite contre Dijon en Coupe de la ligue. On évoque le spectre de la "crise de novembre".
• le 6 novembre, après le nul poussif du PSG à Bordeaux (1-1), le site parier-sport.info se demande quand arrivera la fameuse crise de novembre, une tradition du club, comme les départs canons de Toulouse et l'effondrement de Rennes au printemps.
• le 17 novembre, l'affaire Péguy Luyindula, du nom de l'attaquant international écarté du groupe, qui réclame sa réintégration dans le groupe pro, a été qualifiée de "crise" par le site AllPSG, qui n'avait pas utilisé ce terme depuis six mois.
• dans un futur plus lointain, l'économiste du sport Walter Andreeff prévoit sur le site spécialisé Sokapolis une crise au PSG un jour ou l'autre. "Je vous annonce à l’avance que tout ceci finira mal. Parce qu'il y aura bien un jour où les Qataris en auront assez de dépenser des millions, ou le revendront à quelqu'un d’autre."
A croire que le premier mot qui vient quand on pense PSG, c'est "crise" et qu'il en faut forcément une chaque année. Sauf qu'avec l'arrivée des Qataris et un titre de champion qui se profile à l'horizon (encore lointain), 2011-2012 sera peut-être la saison de la crise de croissance.
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