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Leipzig-PSG : Presnel Kimpembe, un coupable idéal

Fautif dans le temps additionnel, le défenseur parisien a coûté deux points précieux à Paris contre Leipzig mercredi soir en Ligue des champions (2-2), mais il ne saurait être le seul responsable des errements défensifs de son équipe.

Article rédigé par Andréa La Perna, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Presnel Kimpembe fautif sur Christopher Nkunku dans le temps additionnel de Leipzig-PSG en Ligue des champions le 3 novembre 2021. (FRANCK FIFE / AFP)

Comme un air de mars 2019. Les circonstances ne sont pas les mêmes que lors de l'élimination contre Manchester United et l'issue n'était pas aussi cruciale, mais la coïncidence est frappante. Alors que le Paris Saint-Germain tenait une victoire précieuse en vue d'une qualification pour les huitièmes de finale de Ligue des champions, mercredi 3 novembre, le club de la capitale a été puni dans le temps additionnel par Leipzig (2-2) à cause d'un penalty concédé par Presnel Kimpembe.

Pas de main cette fois, ni de défaite, mais la VAR a encore douché les espoirs parisiens en pointant une erreur manifeste du défenseur. Sur un centre adverse, consécutif à un corner, l'international français (25 sélections) s'est appuyé de son bras sur le dos de Christopher Nkunku pour gagner le duel aérien au second poteau. La faute est d'autant plus évidente qu'elle n'est pas forcément nécessaire par rapport à la position de son vis-à-vis, même si le même Nkunku l'avait battu de la tête sur l'ouverture du score (8e). Surtout, Presnel Kimpembe avait déjà reçu un carton jaune assez clément en première période après avoir découpé deux adversaires en l'espace de trois secondes (32e).

Mais où est passé Kimpembe ?

La menace d'un carton rouge et donc d'expulsion ne l'ont pas aidé à tempérer son engagement. Evidemment, Dominik Szoboszlai ne s'est pas fait prier pour égaliser (90e+2) et offrir à Leipzig son premier point dans cette campagne de C1. Dans l'autre sens, Paris, qui menait 2-1 depuis plus de cinquante minutes en a perdu deux. Deux points précieux en vue d'une qualification pour les huitièmes de finale qui ont permis à Manchester City de récupérer la première place du groupe grâce à sa victoire contre Bruges (4-1).

Après la rencontre, Mauricio Pochettino n'a pas chargé son défenseur et préféré pointer le manque de réalisme en deuxième période, qui aurait permis à son équipe d'être à l'abri : "C'est dommage. Pas de chance. Nous avons eu le contrôle, clairement, sauf en début de match. On a eu la possibilité de tuer le match après. Le football, c'est aussi l'efficacité sur les moments clés". Pourtant les prestations de Kimpembe inquiètent depuis le début de la saison.

Dans les soirées où Paris subit, les projecteurs restent braqués sur son compagnon de charnière Marquinhos, sorte de dernier rempart irréprochable. La comparaison ne rend pas forcément service au champion du monde 2018, qui harcèle et essaie de peser dans l'impact quand le Brésilien dégage une sérénité studieuse. Lors de ses trois dernières apparitions en C1, Kimpembe affiche une moyenne médiocre de 3,5/10 dans nos carnets de notes.

Le symbole d'un collectif fragile

Cette saison est pour l'instant la plus faible de sa carrière en termes de ballons récupérés (4,3 par 90 minutes), de duels aériens remportés (1 par 90 minutes) et en pourcentage de titularisations conclues sans encaisser de but (18,8%: 3/16). Son tacle monumental contre Lille sur Burak Yilmaz n'a pas encore un an (21 décembre 2020) qu'il paraît déjà très lointain. Signe d'un changement de dynamique, il n'est plus forcément titulaire avec l'équipe de France. Didier Deschamps s'était passé de lui en demi-finales de Ligue des Nations contre la Belgique (3-2) alors qu'il avait aligné une défense à trois centraux (Koundé, Varane, Lu. Hernandez).

S'il n'est pas à la hauteur des performances qu'il a pu atteindre avec le club de la capitale, Presnel Kimpembe ne doit pas être tenu comme seul responsable des lacunes défensives parisiennes. Le coupable idéal est surtout le symbole d'une équipe aussi ambitieuse que fragile. Il fait partie d'une ligne défensive remaniée à 50% avec l'apport de latéraux plus attirés par l'attaque que par les tâches défensives (Achraf Hakimi et Nuno Mendes). Les repères sont soit flous, soit nouveaux, et le club parisien donne l'impression d'être plus dans la débrouille que guidé par une stratégie conquérante. Et quand les batailles font des dégâts, les soldats sont les premiers à tomber.

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