Ligue des champions : le PSG a trois mois pour revoir sa copie
Qualifiés pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions mercredi, les Parisiens ont désormais trois mois pour gommer leurs trop nombreuses lacunes.
Pour la 10e saison consécutive, le Paris Saint-Germain sera au rendez-vous des huitièmes de finale de la Ligue des champions en février prochain. Malgré sa défaite à Manchester, contre City, le mercredi 24 novembre (1-2), le club de la capitale a appris sa qualification pour la phase à élimination directe grâce à la déroute de Bruges contre Leipzig (0-5). Il y aura bien un denier match, face aux Brugeois dans deux semaines, mais il sera anecdotique pour les joueurs de Mauricio Pochettino, assurés de terminer deuxièmes.
C'est un premier de groupe qui se dressera sur le route et ce n'est évidemment pas une bonne nouvelle, encore plus cette saison où les leaders ont eu tendance à survoler la concurrence. Liverpool, l'Ajax Amsterdam et le Bayern Munich ont pris ce wagon avec comme point commun entre ces trois formations cette impression de maîtrise. Ce n'est pas le cas du PSG.
Nouveaux problèmes et acquis perdus
Le nul à Bruges (1-1) était presque un soulagement tant le club de la capitale y avait souffert. Les deux victoires au Parc des Princes contre Manchester City (2-0) et contre Leipzig (3-2) ont été obtenues contre le cours du jeu. Surtout, l'excès de réalisme a fini par s'estomper lors de ces deux dernières sorties avec le nul concédé à la dernière minute à Leipzig (2-2) et la défaite logique à Manchester (1-2). Attention au retour sur terre pour une équipe qui traîne également ses lacunes sur les pelouses de Ligue 1, même quand l'adversité est moins relevée.
Evidemment, tous les regards sont tournés vers le trio Lionel Messi-Kylian Mbappé-Neymar depuis l'arrivée du septuple Ballon d'or en août. Une nouvelle ère devait s'ouvrir, avec un PSG encore plus fort, un an après avoir touché du doigt la coupe aux grandes oreilles. Mais à trop rêver, on ouvre plus facilement la porte à la déception. Après trois mois de cohabition, le fabuleux trio n'a pas trouvé l'alchimie. Paris ne sait toujours pas comment faire tourner la MNM à plein régime.
Déconnectée du reste de l'équipe en phase défensive, elle l'a également été à la relance mercredi. Trop éloignés des milieux, les attaquants parisiens n'ont pas proposé de solutions pendant 45 minutes alors que les vagues macuniennes asphyxiaient la défense. Cette association, qui devait permettre au club de la capitale d'être la meilleure formation du monde, est pour l'instant un fardeau. Le PSG marque plus facilement quand les trois ne sont pas sur la pelouse : toutes les 89 minutes quand ils sont réunis, contre toutes les 36 minutes quand l'un d'eux n'est pas là.
Des interrogations dans tous les secteurs
Mais tout cela n'est qu'un sequoïa qui cache la forêt de lacunes du Paris Saint-Germain de Mauricio Pochettino. Depuis l'arrivée de l'entraîneur argentin en janvier dernier, aucune identité de jeu n'a émergé. Il manque une recette et une routine de grand club à cette équipe, qui a fini par perdre un acquis précieux : l'habitude d'écraser la scène nationale. Le titre lui a échappé pour la première fois depuis 2017 la saison précédente et les victoires à l'arrachée sont devenues la norme (contre Lyon, Metz, Angers, Lille, Nantes...).
En plus de ne pas régler les problèmes qui traînaient depuis plusieurs saisons, Pochettino en a vus d'autres surgir. Le milieu du PSG est toujours aussi perdu sans Marco Verratti, dont les blessures fréquentes rythment les saisons déjà chaotiques de son équipe. Les combinaisons se multiplient mais la stabilité n'est plus là depuis la retraite de Thiago Motta à l'été 2018. Paris ne sait tout simplement plus tenir le ballon et joue comme un outsider, en s'adaptant à l'adversaire et en cherchant à le tromper en contre.
Quant à la défense, elle a également son lot de problèmes même si Marquinhos est toujours aussi fiable. Malgré l'irrégularité de Presnel Kimpembe, les débuts toujours attendus de Sergio Ramos et l'incapacité d'Abdou Diallo et Thilo Kehrer à concurrencer les titulaires, la charnière centrale n'est pas le plus gros point d'interrogation du secteur. Il faut plutôt regarder sur les côtés où les très offensifs Achraf Hakimi et Nuno Mendes ont énormément de difficultés dans leurs interventions, au point de ne plus exister en projection. Après des débuts flamboyants, Hakimi vient par exemple d'enchaîner 14 rencontres sans réussir le moindre centre.
La spirale des blessures
Et là où sont les solutions, Paris trouve aussi le moyen de se retrouver dans l'inconfort, à l'image du poste de gardien n°1 encore partagé entre Keylor Navas et Gianluigi Donnarumma.
Le contexte n'est pas forcément idéal car la spirale des blessures ne s'arrête jamais (Paris n'a jamais réussi à aligner deux onze identiques), mais Mauricio Pochettino dispose encore de trois mois pour faire les bons réglages et assouvir les ambitions de Ligue des champions de son club. Le temps peut-être de récupérer un groupe au complet, voire une ou deux recrues lors de la fenêtre hivernale. À moins que les sirènes de Manchester United ne soient trop tentantes et que le technicien argentin finisse par mettre les voiles.
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