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Ligue des champions : Paris, des individualités en cache-misère

Malgré leur victoire libératrice et précieuse contre le RB Leipzig mardi soir (3-2), les Parisiens ne feront pas oublier leurs lacunes collectives.

Article rédigé par Andréa La Perna, franceinfo: sport - Au Parc des Princes
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Kylian Mbappé célèbre son but avec le PSG face au RB Leipzig en Ligue des Champions le 19 octobre au Parc des Princes. (FRANCK FIFE / AFP)

"C'était un match difficile, mais on n'a pas fait un mauvais match non plus. Je ne pense pas qu'on ait eu de la chance. La chance, on la provoque." Kylian Mbappé a sorti l'extincteur au micro de RMC Sport après la victoire arrachée par le Paris Saint-Germain contre le RB Leipzig en phase de groupes de Ligue des champions, mardi 19 octobre (3-2). Mais les scènes de liesse de la fin de rencontre et la clameur du Parc des Princes sur les deux derniers buts du club de la capitale ne trompent pas.

Si Paris a décroché une victoire précieuse qui lui permet d'être en tête de son groupe, Paris a passé plus de temps à inquiéter qu'à faire vibrer. Au cours d'une soirée entamée de la meilleure des manières, avec une ouverture du score précoce de Mbappé (9e), l'équipe de Mauricio Pochettino a été complètement asphyxiée par le pressing des joueurs de Leipzig.

Merci Messi

Après leur victoire de prestige contre Manchester City lors du dernier rendez-vous de C1, où ils avaient brillé par leur capacité à défendre, les Parisiens ont fait preuve de trop de largesses face à un adversaire pourtant moins redouté. Ils ont tendu la joue trois fois en cinq minutes avant de prendre une claque à la 28e minute. Complètement battus sur un coup franc indirect, les Parisiens ont été sauvés par Marquinhos sur la ligne face à Willy Orban, puis par le poteau sur une frappe d'André Silva, à qui ils ont laissé l'occasion d'ajuster la mire quelques instants plus tard pour le 1-1.

"Peut-être qu'on a eu des problèmes dans la gestion des temps faibles", a confessé à demi-mot Mbappé après la rencontre. Le problème est que le temps faible du Paris Saint-Germain s'est étalé de la 10e à la 60e minute. Sur le premier but encaissé, Leipzig a pu construire depuis son gardien, passer tout le bloc en revue, avant de conclure tranquillement. A la pause, le manque de sérénité affiché par trois des quatre défenseurs (Kimpembe, Nuno Mendes et Hakimi) et l'incapacité à être plus dangereux que son adversaire malgré 72% de possession étaient criants.

La pause n'a pas créé d'électrochoc et le club allemand a fait mouche à nouveau, en passant encore par le côté gauche d'Angelino, comme sur le premier but. Paris a attendu d'être mené au score à l'heure de jeu pour enfin réagir. Qui sait d'ailleurs si le dénouement aurait été le même si Tyler Adams n'avait pas raté sa passe à la 67e minute ? Surtout, Paris aurait-il réussi à saisir cette fleur et en profiter pour la convertir en but sans Mbappé ni Messi ?

Pochettino sans recette

Il faut de la qualité pour convertir ses quatre tirs dans la surface adverse en trois buts, surtout quand Leipzig en a mis deux sur 14. Cette qualité n'était pas à l'évidence par sur le banc car Mauricio Pochettino n'avait pas la moindre option offensive supplémentaire avec les absences de Neymar et de Mauro Icardi. Son équipe a encore semblé livrée à elle-même ou plutôt aux fulgurances de ses deux stars. L'association Mbappé-Messi a fait des étincelles mais elle n'a seulement que maquillé les lacunes d'une équipe toujours aussi peu reconnaissable sur le pré.

Après dix mois de mandat, Pochettino n'a toujours pas réussi à imprimer sa patte dans la capitale. Les victoires éclatantes et soirées de domination totale se font rares. "Le style compte, nous avons des joueurs incroyables, des champions du monde, nous allons essayer de jouer un bon foot et de respecter l'esthétisme du jeu parce que il ne s'agit pas que de gagner, c'est gagner avec style", promettait-il pourtant le 5 janvier 2021 lors de son intronisation à Paris.

Son équipe joue, gagne souvent, mais jamais de la même manière et parfois sans le mériter plus que son adversaire. Chaque soirée de Ligue des champions est une pochette surprise. Il y a certes un charme à laisser libre cours au suspense, mais une équipe qui entend dominer la scène européenne ne peut pas se le permettre durablement. Les derniers vainqueurs de la Ligue des champions maîtrisaient leur partition à merveille, que ce soit le rouleau compresseur bavarois ou le Chelsea imprenable de Thomas Tuchel. Le prédécesseur de Pochettino n'avait eu besoin que de cinq mois pour être couronné.

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