Foot : Neymar, Mbappé, Tuchel... Les chantiers qui attendent Leonardo au PSG
Le nouveau dirigeant brésilien va devoir gérer les ego, renouer un lien de confiance avec l'entraîneur et maîtriser la communication de crise du club.
Leonardo n'a pas encore défait ses valises que de nombreux dossiers l'attendent déjà sur son bureau. Le nouveau directeur sportif du PSG, qui a déjà occupé ce poste de 2011 à 2013, est attendu pour redonner un nouveau souffle au projet qatari. La saison ratée des Parisiens a mis en évidence l'absence d'incarnation au quotidien et les querelles d'ego dans les coulisses du camp des Loges. Retour sur les défis que va devoir relever le dirigeant brésilien.
Incarner l'institution PSG auprès des médias
Depuis la troisième élimination consécutive du club parisien en 8es de finale de la Ligue des champions en mars dernier, Nasser al-Khelaïfi n'a plus pris la parole en public. Avenir du club, coup de pression de Kylian Mbappé, affaire Neymar... Les occasions n'ont pourtant pas manqué. Mais le président du PSG s'est muré dans le silence depuis l'ouverture d'un nouveau front judiciaire à son encontre. Il a été mis en examen fin mai pour "corruption active" par le parquet financier, dans l'enquête sur des soupçons de corruption en marge des candidatures de Doha aux Mondiaux d'athlétisme de 2017 et 2019. Placé sous le statut de témoin assisté, le dirigeant clame son innocence seulement via son avocat.
Pour gérer la communication sportive du club parisien au quotidien, le président, très souvent en déplacement à l'étranger, n'a pas pu s'appuyer sur l'ex-directeur sportif Antero Henrique, lui aussi très discret. Justement, s'il y a un spécialiste en la matière, c'est bien Leonardo, pour qui le rôle de dirigeant n'est pas synonyme de travailleur de l'ombre. Au moindre début d'incendie, l'élégant polyglotte de 49 ans n'hésitera pas à se jeter dans l'arène médiatique.
Mettre de l'ordre dans le vestiaire
"On doit être plus strict et aller dans une seule même direction. Tout le monde doit tirer dans le même sens pour atteindre nos objectifs", avait prévenu l'entraîneur Thomas Tuchel lors d'un point presse en fin de saison. Six ans après le départ de Leonardo, l'autorité de l'institution PSG auprès de son vestiaire semble avoir décliné entre organigramme flou et frictions entre "clans".
A son époque, "il édictait les règles qu'on devait suivre. Les joueurs avaient un respect immense pour lui", se souvient dans France Football Javier Pastore, l'une des stars attirées à Paris par le dirigeant brésilien. Le joueur témoigne de l'ordre imposé par Leonardo durant son premier règne (2011-2013). "C'est fondamental d'avoir quelqu'un qui concentre les pouvoirs et qui peut donner une tranquillité à tout un effectif. Parce que chacun a son rôle défini et peut travailler sereinement", complète le milieu argentin, qui a évolué au PSG de 2011 à 2018.
'Leo', dans ce schéma, est une personne très intelligente et il sait comment gérer tout ça.
Javier Pastoreà France Football
Gérer les cas des stars Neymar et Mbappé
Pour montrer qu'il sait gérer un vestiaire, le dirigeant brésilien va devoir s'atteler au cas Neymar. Depuis l'arrivée en grande pompe de la superstar à l'été 2017, plusieurs voix se sont élevées dans le vestiaire pour dénoncer le statut particulier dont bénéficie l'attaquant. Dernier épisode marquant, son départ au Brésil avant la fin de la saison, sans que son entraîneur ait été consulté... "Qu'importe si Neymar est Neymar, si Cristiano Ronaldo est Cristiano Ronaldo. Le club, c'est une institution à respecter. C'est lui qui va guider le projet, ce n'est pas Neymar", avait pourtant prévenu Leonardo, dans un entretien à Canal+, quelques semaines après l'arrivée du Brésilien à Paris. Le dirigeant va pouvoir maintenant appliquer ses principes.
Dans le même temps, "Leo" va toutefois devoir redonner confiance au meneur de jeu parisien, en pleine tourmente judiciaire depuis les accusations de viol d'une Brésilienne. Victime de blessures à répétition, la valeur du joueur le plus cher de l'histoire est en chute libre : des 222 millions d'euros dépensés il y a deux ans, le numéro 10 n'en vaudrait plus que 124,7, selon le CIES. Outre le cas Neymar, Leonardo devra également s'atteler à calmer les ardeurs de Kylian Mbappé, en quête de "plus de responsabilités" au PSG ou "ailleurs".
Fluidifier les relations avec Thomas Tuchel
Leonardo va enfin tâcher de nouer des relations privilégiées avec l'entraîneur Thomas Tuchel... Ce que n'avait pas réussi l'ex-dirigeant portugais Antero Henrique. Le Parisien raconte que le Brésilien a déja organisé une réunion avec Thiago Motta, ex-joueur majeur du PSG qui a quitté son poste d'entraîneur des moins de 19 ans en raison de désaccords avec l'ancien directeur sportif, montre déjà la volonté de "Leo" de remettre à plat l'héritage de son prédécesseur.
Mais comment séduire Tuchel ? En répondant simplement à ses souhaits en matière de recrutement, la principale source de tensions avec Henrique. Cela tombe bien, c'est la marque de fabrique de "Leo". Contraint par le fair-play financier de l'UEFA, le PSG va chercher à réaliser cet été un mercato plus rémunérateur dans le sens des départs, et moins dépensier au niveau des arrivées. Sans se refuser toutefois à frapper un grand coup. A l'image du prodige néerlandais Matthijs de Ligt (19 ans) réclamé par les supporters ?
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