Ce qui a changé pour les supporters du PSG depuis la rixe mortelle de 2010
Plus de six ans après la mort d'un supporter du PSG débute jeudi le procès de deux fans du club, devant la cour d'assises de Paris. Le drame a profondément changé les rapports entre les supporters ultras et les autorités.
L'affaire remonte au 28 février 2010. Yann Lorence, un supporter du Paris-Saint-Germain, habitué du kop Boulogne, était roué de coups devant le Parc des Princes par une trentaine de personnes de la tribune Auteuil. Il décèdera quelques jours plus tard. Plus de six ans après, jeudi 24 novembre, débute le procès de deux supporters du PSG devant la cour d'assises de Paris. Les deux hommes comparaissent pour "violences volontaires commises en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
La stratégie du plan Leproux : éloigner les ultras du Parc des Princes
Le drame a profondément changé les rapports entre les supporters ultras de football et les autorités. Dès 2010 est mis en place le plan Leproux, du nom de Robin Leproux, le président du PSG de l'époque. Placement aléatoire dans le stade, supression des abonnements... Les mesures sont fortes, l'effet est spectaculaire. Et le climat change. "Avant, au milieu de la foule, on sentait quelque chose de violent, se souvient Nino, un abonné en virage. Il y avait des endroits où je ne m'approchais pas. En sortant des tribunes, j'étais toujours sur mes gardes."
Avant, il y avait des types qui n'étaient là que pour la bagarre. Ils se battaient au moindre truc
Le Parc des Princes, lui aussi, a changé. L'enceinte parisienne est à moitié vide les soirs de match, avec une moyenne de 20 000 spectateurs, alors que le stade peut en accueillir plus de 40 000. De nombreux abonnés dénoncent une punition collective disproportionnée et décident de boycotter le stade.
Vers un assouplissement ?
L'objectif de ces mesures sont claires : éloigner les leaders du Parc des Princes. Quitte à formuler des motifs assez vagues. Quitte à ce que les interdictions de stade soient cassées, bien plus tard, par la justice. James, qui s'occupe d'une association de défense des supporters du PSG, est en désaccord avec la stratégie du club, qui complique sérieusement sa vie de fan. "Il y a eu des annulations de places. Ou alors quand vous avez une place, vous vous retrouvez bloqué à l'entrée. Et on vous dit : 'De toute façon, vous ne rentrerez pas', raconte-t-il. Il m'est arrivé de pouvoir rentrer dans le stade, mais au bout de quelques minutes on m'a fait sortir." Pour James, ces actes démontrent que ces mesures n'ont plus rien à voir avec la violence en tribunes.
J'ai même connu l'interdiction de circuler dans certains quartiers de Paris
Aujourd'hui, le PSG est entre deux eaux. Depuis quelques rencontres, le club, désormais sous pavillon qatari, a autorisé 150 à 200 ultras à assister aux matchs. Se pose également la question des déplacements.
Au-delà du Paris-Saint-Germain, une soixantaine d'interdictions de déplacement ont été prononcées la saison dernière en France. Cette politique globale a surtout permis de réduire de quasiment un tiers le nombre de policiers nécessaires pour sécuriser les matchs de football depuis 2009. Les autorités mettent en avant que ces mesures ont permis aux forces de l'ordre de se concentrer sur d'autres tâches plus prioritaires en période d'état d'urgence.
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