Cet article date de plus d'un an.

PSG : Hugo Ekitike, Carlos Soler, Vitinha... Les choix du mercato d'été n'ont pas payé

A un mois du terme de la saison du club de la capitale, qui se déplace à Troyes dimanche, le bilan de ses recrues estivales peut déjà être dressé, et il n'est pas satisfaisant.
Article rédigé par Andréa La Perna, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
Carlos Soler, Hugo Ekitike et Vitinha sous les couleurs du Paris Saint-Germain lors de la saison 2022/23. (AFP)

"On ne veut plus du flashy, du bling-bling, c'est la fin des paillettes". Les déclarations du président Nasser Al-Khelaïfi lors de l'intronisation de Christophe Galtier sur le banc du PSG l'été dernier avait fait grand bruit. Un an après l'arrivée de Lionel Messi, le club de la capitale avait décidé de mener un mercato plus sage et ciblé, sous la houlette de Luis Campos, officiellement "conseiller football" mais officieusement nouveau directeur sportif.

A défaut de réussir à vendre ses indésirables, le champion de France a libéré de la place en multipliant les prêts. Dans l'autre sens, des profils de joueurs censés s'intégrer au plan de jeu du nouveau coach sont validés. Au total, six nouveaux visages sont arrivés. Mais, malgré un début de saison prometteur, la saison 2022-2023 restera un échec. Paris est encore resté bloqué en huitièmes de finale de Ligue des champions et a même réussi à se mettre tout seul en danger sur la scène nationale, avec un constat amer à un mois de la fin de sa saison : aucune de ses recrues n'a réussi à se rendre indispensable.

Hugo Ekitike, la promesse non tenue

Après un gros nettoyage du secteur offensif (exit Icardi, Sarabia, Draxler, Di Maria), Paris avait besoin de se renforcer. Pour une fois, le club de la capitale a investi sur le marché français en attirant l'espoir de Reims, qui sera d'ailleurs le seul élément purement offensif à rejoindre le champion de France cet été en dépit des ambitions de Galtier sur le mercato. Le buteur longiligne de 20 ans avait l'occasion de grandir aux côtés des meilleurs après une saison intéressante à 10 buts en 24 matchs en Ligue 1.

Mais la pépite est comme tombée dans un piège. Derrière les trois stars, Messi, Neymar et Mbappé, difficile d'avoir du temps de jeu, surtout qu'il a très vite été clair que Christophe Galtier ne prendrait pas le risque de se fâcher avec eux en les sortant trop tôt en cours de match. Alors, Hugo Ekitike n'a d'abord eu droit qu'à quelques miettes lors du début de saison canon de son équipe. Son premier but s'est fait attendre et n'a été inscrit que lors du dernier match avant la trêve liée à la Coupe du monde, le 13 novembre face à Auxerre.

Son temps de jeu a augmenté au moment où la saison de Paris a commencé à dérailler, début 2023. Il n'en a pas profité et n'a plus marqué depuis le 11 janvier contre Angers. Alors que Neymar s'est gravement blessé mi-février, libérant une place devant, Ekitike n'a pas eu droit à la moindre titularisation depuis presque trois mois. Et ses rares apparitions ont montré un joueur assez brouillon et déconnecté du reste de l'équipe (4 buts en 28 apparitions).

Renato Sanches, l'abonné à l'infirmerie

Sur le papier, le Portugais avait de quoi apporter l'impact qu'il manquait dans l'entre-jeu parisien. Technique, puissant et capable de faire le lien entre le milieu et l'attaque, le meilleur jeune de l'Euro 2016 retrouvait Christophe Galtier, le coach qui l'avait aidé à renaître à Lille. Mais, Renato Sanches traînait aussi la réputation de joueur très sujet aux blessures (10 en trois saisons avec le Losc). 

Au lieu de s'envoler, la crainte s'est matérialisée très vite avec une blessure aux adducteurs dès le mois de septembre. Puis, l'ancien du Bayern Munich a ajouté quatre autres pépins à son historique bien chargé : en octobre, en décembre, en février et en avril. Il en est déjà à 20 matchs manqués à cause de blessures diverses cette saison. Un total qui va continuer à grimper dans la mesure où il est forfait pour la rencontre contre Troyes dimanche. Il est en passe de boucler l'exercice 2022-2023 sans le moindre fait d'armes et sans avoir disputé l'intégralité d'un seul match.

Renato Sanches sort sur blessure lors de PSG-Toulouse en Ligue 1 le 4 février 2023. (FRANCK FIFE / AFP)

Carlos Soler, l'eclipse perpétuelle

Dernière addition du mercato estival, l'Espagnol présentait un profil intéressant. Milieu capable de jouer dans l'axe, sur le côté, un peu plus haut, à l'aise sur coup de pied arrêté, Carlos Soler est arrivé dans l'ombre et y est resté. Mais à l'inverse de Hugo Ekitike et de Renato Sanches, ce dernier a bénéficié d'un temps de jeu conséquent (34 matchs dont 18 titularisations).

Sa polyvalence a surtout donné l'impression qu'il ne se démarquait pas dans un secteur particulier, comme s'il était aligné pour faire le nombre. Même s'il n'a pas rechigné à s'adonner aux tâches défensives, comme lors du match aller face au Bayern Munich, et même s'il est le meilleur buteur du club en dehors du trio infernal (6 buts), l'Espagnol n'a jamais dépassé ses fonctions et manqué cruellement de caractère.

Fabian Ruiz n'a pas résolu les problèmes du milieu

C'est lui qui devait apporter une plus value immédiate au milieu de terrain du Paris Saint-Germain, mais sa première saison dans la capitale restera assez fade. A l'image des autres recrues de l'été, il n'a jamais pris la rencontre à son compte, donnant l'impression d'accepter sa place sans jamais sonner la charge. Son élégance et sa capacité à réguler le jeu ont très vite été observées, mais il manquait à son équipe un joueur capable de verticaliser le jeu, ce qu'il n'a pas été capable de faire. 

Doublé par Vitinha, arrivé plus tôt que lui (et qu'il n'a pas réussi à détrôner même quand ce dernier traversait une passe difficile), il n'a pas non plus réussi à rendre le PSG plus dangereux sur les tirs de loin, un domaine dans lequel il est censé exceller.

Fabian Ruiz avec le PSG face à Marseille en Ligue 1 le 16 octobre 2022, au Parc des Princes. (MATTHIEU MIRVILLE / AFP)

Vitinha, du potentiel mais de l'inconstance

A lui seul, en étant le nouveau visage du PSG lors de son début de saison en boulet de canon, il avait donné l'impression que l'intersaison avait été gérée d'une main de maître. Mobile et à l'aise dans les petits espaces, Vitinha a formé un duo intrigant au milieu avec Marco Verratti jusqu'à la fin du mois de septembre. Puis, il a heurté le plafond au même moment où le club de la capitale n'a plus réussi à tenir sa cadence effrénée.

Au retour de la trêve, le Portugais a perdu sa capacité à créer le lien entre le milieu et l'attaque. Lors de la défaite à Monaco (1-3), juste avant le huitième de finale de Ligue des champions contre le Bayern Munich, il a même été pris à partie par Neymar en plein match. Vitinha a donné l'impression de perdre ses repères à chaque bouleversement du dispositif tactique de Christophe Galtier, ne se montrant que par intermittence sur la fin de saison, comme lors de la victoire cruciale contre Lens le 15 avril (3-1), avec un but et une passe décisive.

Nordi Mukiele coupé en plein élan

International français, capable de jouer à droite de la défense ou dans une charnière à trois, habitué à la Ligue des champions... Nordi Mukiele avait tout du bon choix et n'a pas indiqué le contraire. N'ayant pas peur d'aller au duel (parfois avec un peu trop d'engagement), il a été l'un des rares joueurs de caractère du PSG cette saison, mais elle s'est terminée brutalement en même temps que la campagne européenne de son équipe, à cause de la rechute d'une blessure aux ischio-jambiers.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.