PSG: La faillite collective face à l'Europe
"La situation se comprend: le PSG était un instrument de soft-power pour le Qatar pour obtenir la Coupe du monde 2022. Mais quand il y a une stratégie autour du sport, il ne faut pas oublier le sport." Pour Michael Tapiro, les échecs répétés du PSG dans les épreuves européennes, quelque soient les équipes et les disciplines, trouve sa source dans l'objectif de départ qui était de "faire exister un état pétrolier et gazier minuscule sur la scène mondiale. Stratégiquement, c'est une réussite, car acheter le club pour 45 millions d'euros, avec le symbole de la Tour Eiffel... Et autour de Jean-Claude Blanc, le travail est formidable sur le marketing, le merchandising..."
En revanche, en terme de résultats, deux finales de Ligue des Champions pour l'équipe féminine de foot et une pour celle masculine de handball, et c'est tout. Pas mieux qu'un quart de finale chez les stars masculines du ballon rond. "Gagner semble secondaire dans la démarche globale", estime le spécialiste du sport-business.
Pour le directeur de la Sports Management School, le PSG "n'est pas invité chez les hommes, affronte un plafond de verre chez les femmes avec les Lyonnaises, et malgré la meilleure équipe de tous les temps en hand". Et même les jeunes ne représentent pas une réussite, puisqu'en Youth League, après la finale perdue en 2016 contre Chelsea, le PSG a été sorti avant les 8e de finale par le Hertha Berlin cette saison.
La gouvernance en cause
"Les Qataris ont dépensé 1 milliard d'euros", souligne-t-il. "Si le club n'était pas un levier diplomatique, Nasser Al-Khelaifi aurait été viré depuis longtemps, car il porte la responsabilité de ses échecs. Normalement, le président est le responsable." Et d'enfoncer le clou: "Normalement, on apprend de ses erreurs. Mais on a l'impression que dans ce club, il n'y a pas de signe d'amélioration. La preuve, quand le PSG a subi la 'remontada' à Barcelone, il a recruté ensuite Neymar et Mbappé pour ne plus qu'on en parle. Mais acheter les meilleurs, cela ne fait pas gagner."
C'est aussi le cas en hand. Avec le plus gros budget d'Europe (17 millions d'euros, soit plus de deux fois plus que le 2e budget de France, Montpellier), quelques-uns des meilleurs handballeurs de la planète, le PSG n'a pas atteint le Final Four cette année. "Le problème de gouvernance gangrène le handball. On a placé des contre-pouvoirs en face de chaque décideur. En fait, il faut l'union sacrée autour d'une personne, qui a du charisme, avec un objectif commun: gagner. Ce n'est pas le cas à Paris", conclut Michaël Tapiro.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.