: Vidéo Entretien avec le milieu de terrain du PSG Marco Verratti : "J’étais un petit garçon qui venait d’une petite ville de province italienne et ici j’ai tout eu"
Le footballeur italien Marco Verratti, milieu de terrain au Paris Saint-Germain, a accordé un entretien à franceinfo pour revenir sur sa carrière, sa victoire lors de l'Euro 2021 avec l'équipe d'Italie et sa joie de jouer au PSG avec Lionel Messi.
L'équipe de France de football affronte l'Espagne dimanche 10 octobre à 20h45 à Milan, pour la finale de la Ligue des nations. Dans l'après-midi, l'Italie affronte la Belgique pour la troisième place à Turin. Coup d'envoi de la rencontre à 15h.
L'Italie où l'on retrouve l'un des piliers du Paris Saint-Germain, Marco Verratti. Dans un entretien accordé à franceinfo, le milieu de terrain italien revient sur son parcours depuis ses premiers matchs à Pescara sur l'Adriatique, sur la victoire des Italiens à l'Euro 2020, l'arrivée de Lionel Messi dans la capitale et sa longévité au PSG.
franceinfo : Bonjour Marco, comment allez-vous ? Vous semblez en pleine forme !
Marco Verratti : Disons que j’en ai fini avec la malchance et que je vais mieux, même s'il va me falloir courir encore plus. Mais je me sens mieux et le match face à Manchester City l’a montré.
Jouer devant la défense, c’est le poste que vous préférez ?
Disons qu’en milieu de terrain, je me sens bien partout. Les postes différents, c’est l’entraîneur qui les choisit. C’est lui qui, face à City, m’a demandé de jouer devant la défense. C’est là qu’il fallait en effet casser le "pressing" parce que c’est une équipe qui presse beaucoup et qui provoque les 'un contre un'. Mais parfois je peux jouer davantage devant, le coach sait qu’il peut me demander de m’adapter aux adversaires.
"Verratti ? Je suis amoureux. C’est un joueur exceptionnel", a déclaré Pep Guardiola à votre sujet après le match contre Manchester. Ces paroles vous ont-elles touché ?
Ce sont assurément des mots qui font plaisir. C’est une personne qui comprend le foot, qui fait du bien au foot et un de ceux qui nous donne du plaisir avec le foot. Donc oui, je suis heureux.
Votre surnom c’est "petit hibou" mais aussi "la machine à laver"...
Disons que le "hibou" c’est un nom d’enfance alors que "machine à laver", ça vient du terrain.
Parce que vous rendez les ballons impeccables ?
Parce que c’est mon rôle. Distribuer le plus de ballons possibles aux attaquants, les mettre dans les meilleures conditions. Et faire le maximum, faire du mieux possible, c’est mon job.
Vous parlez du plaisir de jouer. C’est aussi la philosophie prônée par Roberto Mancini pendant l’Euro. S'amuser, c’est la clef ?
Parfois, on oublie que c’est un sport qu’on aurait fait de toute façon, même à 20h en sortant du travail, comme le font des millions de gens. Je n’arrête jamais de m’amuser sur un terrain de foot, même quand il y a beaucoup de pression, que l’enjeu est énorme, je n’ai jamais perdu le plaisir de m’amuser et je ne le perdrai jamais. C’est pour ça que je me lève tous les jours.
Bien sûr qu'il y a du travail, mais sur le terrain, tu dois donner le sentiment que tu domines la pression et l’enjeu. J’ai appris à me détacher des matchs à très grands enjeux, c’est comme ça que tu prends du plaisir. Que ce soit une finale de championnat d’Europe ou un match amical, il faut toujours chercher à s’amuser, à prendre du plaisir et à gagner, parce que c’est ce que tu aimes le plus au monde.
En juillet, vous gagnez l’Euro. Quel souvenir garderez-vous de cette victoire ?
Ce sont des choses qui me resteront à vie. C’est la plus grande émotion que j’ai éprouvée dans le foot. Gagner avec la Nazionale, c’est tellement différent. Tu joues avec tes amis, devant ta famille, pour ton pays. La Juve, l’Inter, le Milan, tout ça n’existe plus. Du petit enfant à la grand-mère de 80 ans, tout le monde était là. Et c’est une émotion énorme de gagner l’Euro face aux Anglais, chez eux, et de rentrer à Rome, retrouver tes enfants, toute cette joie. Je garde tout ça précieusement à l’intérieur de moi.
Cette victoire m’a fait grandir, m’a rendu plus mûr. Le foot reste pour moi un jeu, peu importe les défaites et les victoires. Mais là, ça m’a changé. C’est le genre d’expérience que je souhaite à tout le monde. J’imaginais quand j’étais enfant que j’allais vivre tout ça et j’ai la chance que ce soit devenu mon métier. C’est vrai qu’à la fin, c’est nous qui sommes sur le terrain, mais j’étais aussi tellement heureux pour ma famille et mes amis.
Et vous allez repartir avec ce même groupe d'amis pour la Coupe du monde ?
Ça c’est une autre expérience qui va être exigeante aussi. Et il va falloir s’y remettre vite, en étant sérieux et en jouant vraiment les uns pour les autres. C’est notre marque de fabrique que personne ne nous enlèvera. Il faut qu’on se reconcentre sur l’objectif et qu'on donne le meilleur de nous-mêmes pour l’atteindre.
Après cet Euro et les vacances, retour à Paris, avec Léo Messi. Est-ce que vous diriez que lui aussi, malgré son âge, est porté par cet incroyable plaisir de jouer ?
La vie m’a donné l'occasion de jouer avec le plus grand joueur du monde, ici, tous les jours. Physiquement il est très bien, et avec le ballon au pied il est encore mieux. Quand on est avec lui, on oublie son âge. Il a tellement été fort quand il jouait contre nous qu’on va profiter de lui maintenant.
L’année prochaine, vous fêterez vos dix ans au PSG. Vous aviez 19 ans quand vous êtes arrivé. Qu’est-ce que Paris et la France vous ont apporté dans votre vie professionnelle et personnelle ?
Tout ! Footballistiquement, j’ai eu la chance de jouer avec et contre de grands champions, lors de grands matchs, c'est ce que je voulais par-dessus tout. Je suis tombé amoureux de ce club et c’est pour ça que j’essaie toujours de donner le maximum, pour rendre la confiance qu’on m’a donnée.
J’étais un petit garçon qui venait d’une petite ville de province italienne et ici j’ai tout eu. Mes enfants sont nés ici ! Quand tu as un peu plus de 18 ans, ce sont tes plus belles années. Et moi, je les ai vécues ici. C’était incroyable. Je suis devenu un homme et j’ai trouvé l’amour. Donc tout ce que j’ai vécu ici me laissera d’incroyables souvenirs.
Et la vie d’après, vous y pensez ?
Il me reste un peu de temps. Ce que je sais, c’est que je resterai toujours ici.
Et pas à Pescara ?
Je retourne à Pesacra, mais disons qu'après des années dans cette grande ville, on revient chez soi pour ses amis et la famille. Et puis parce qu’il y a la mer, et la montagne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.