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Qatar : les "esclaves" népalais des chantiers du Mondial 2022

Le journal britannique The Guardian révèle jeudi les conditions de travail épouvantables qui règnent sur les chantiers de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Les milliers de Népalais, venus travailler sur place, seraient transformés en "esclaves" et 44 d'entre eux seraient même morts cet été.
Article rédigé par Franck Mathevon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Fadi Aa-Assad Reuters)

Alors que des doutes planent quant aux conditions d'attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar, une nouvelle polémique monte cette fois autour des chantiers de construction des infrastructures. Dans un article, le quotidien britannique The Guardian
dénonce jeudi la "forme moderne d'esclavage " subie par les ouvriers travaillant sur les chantiers. Le journal se base sur des documents que lui a confiés l'ambassade du Népal à Doha.

Pour construire
les différentes infrastructures nécessaires à l'organisation de l'évènement, ce petit Etat du Moyen-Orient fait principalement appel à des travailleurs
étrangers. Selon le Guardian , plus de 90 % de la main-d'œuvre est composée d'immigrés. Et 40 % d'entre eux sont des Népalais. 

L'enquête du Guardian  dénonce les conditions de travail de ces ouvriers étrangers, des conditions si difficiles qu'entre le 04 juin et le 08 août, 44 travailleurs népalais auraient trouvé la mort sur les chantiers, succombant à des accidents du travail ou des crises cardiaques. Un de ces travailleurs était un jeune homme de 16 ans, en parfaite santé lors de son départ du Népal.

12 heures par jour sous un soleil de plomb

L'enquête du Guardian  cite l'ambassadeur népalais à Doha pour qui le Qatar est une "prison à ciel ouvert" . Les employés travaillent 12 heures par jour sous un soleil de plomb. Immigrés pour gagner de l'argent, ils
acceptent des salaires de misère. Certains n'auraient même pas été payés depuis des mois.

Dans une vidéo publiée sur le site du Guardian , on peut avoir un aperçu des conditions
de travail des ouvriers, logés tout près des chantiers. Chaque chambre accueille
au moins 12 personnes, dans des locaux sales et sombres, dont les cuisines sont
infestées d'insectes.

Côté Qatar, le comité d'organisation se dit très
préoccupé par ces déclarations, le gouvernement assure mener des inspections du
travail visant à limiter les abus, mais apparemment, les cas de travail forcés
sont de plus en plus nombreux.

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