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REPORTAGE | Le Mondial fait flamber le prix de l'immobilier à Rio

Rio de Janeiro a connu un boom immobilier lorsque la ville a été choisie pour accueillir la Coupe du Monde 2014 au Brésil. Depuis 2008, le prix du marché a triplé dans certains quartiers. Reportage.
Article rédigé par Germain Arrigoni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les quartiers résidentiels au bord de la plage de Copacabana sont parmi les plus recherchés © Maxppp)

C'est plus qu'un boom, c'est une véritable explosion. Lorsque Rio a été désigné en 2007 ville hôte pour le Mondial, le prix de l'immobilier est monté en flèche.

Des loyers cinq fois plus chers

"Il y a eu un fort engouement pour investir principalement dans le but de rénover pour louer et revendre ensuite à bon prix" , souligne Frédéric Michel Cockenpot, directeur de l'agence immobilière Where In Rio .

"Depuis 2008, Copacabana et Ipanema, les quartiers chics de la ville, ont connu une augmentation de 105 % et 216 %" , poursuit-il. Par exemple, le prix du m² a triplé à Copacabana entre 2008 et 2013 pour passer de 3.600 reais (1.200 euros) le m² à 11.000 reais (3.600 euros). Et dans certains quartiers, les locations d’appartement avec trois chambres ont vu leur prix quintupler pouvant atteindre 60.000 reais par mois (20.000 euros).

Vidéo. "Les prix des chambres sont mutlipliés par cinq dans les favelas".

La pacification a fait exploser les prix

La pacification de ces bidonvilles - lancée en 2008 en vue du Mondial - a également attiré les acheteurs venus construire et aménagés des logements avec une vue imprenable comme à Vidigal. Selon Secovi Rio, un groupement de professionnels du secteur, le prix des habitations subit, en moyenne, une poussée de 50 % dans les 72 heures après l'arrivée des UPP (Unité de Police Pacificatrice). A tel point que la population locale a dû déménager dans des favelas plus éloignées et qui, elles, ne sont pas pacifiées.

Dans une enquête publiée en janvier par l'institut Data Popular et la Central unica das favelas (Cufa), 13 % des habitants de quatre grandes favelas "pacifiées" appartiennent désormais aux "classes A et B", les plus aisés, et 66 % à la "classe C", la classe moyenne inférieure, celle où les revenus des familles oscillent entre 395 euros et 1.695 euros par mois. Elles représentent respectivement 12 % et 55 % de la population nationale.

Depuis ces derniers mois, un ralentissement en douceur est constaté par les experts qui devrait permettre d'éviter la bulle immobilière tant redoutée. Même si la hausse devrait repartir de plus belle à l'approche des Jeux Olympiques de 2016, organisés également à Rio.

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