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REPORTAGE | Les "autres yeux" du Mondial

L'Association brésilienne pour malvoyants permet à ces spectateurs handicapés de vivre les matches de la Coupe du Monde. Dans les stades, seize bénévoles commentent les rencontres spécialement pour eux.
Article rédigé par Germain Arrigoni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (José peut suivre les matches grâce à une fréquence spéciale captée dans le stade par son téléphone portable © RF/GA)

Ils sont leurs yeux. Seize commentateurs racontent en direct les matches de ce Mondial à des spectateurs malvoyants présents dans les tribunes du stade.

Pablo a été sélectionné parmi 60 candidats par L'Association brésilienne pour malvoyants (Urece). Pour cet étudiant de 32 ans, "l'essentiel est de photographier le terrain avec ma voix" .

Bien décrire les actions

José est malvoyant de naissance comme 6,5 millions de Brésiliens. Cet économiste de 38 ans ne rate aucun match de Botafogo, son équipe de cœur. "J'adore aller au stade mais ce n'est pas facile. J'ai l'habitude de suivre les matches à la radio mais ça m'énerve quand les commentateurs crient 'Goooooooooooooool !' car ça ne décrit pas l'action et je loupe beaucoup de choses" .  Ce chanceux a déjà pu assiter à trois rencontres dont Pays-Bas - Espagne (5-1), "un match inoubliable et je pourrais vous décrire tous les buts comme si je les avais vus" , lâche-t-il.

Pablo le sait et il a été formé en conséquence. Lors de ses commentaires, il insiste "sur le langage corporel, les expressions des visages, l'environnement, les tenues, les couleurs et tout autre renseignement utile pour mieux appréhender l'ambiance qui règne" . Et d'ajouter : "Autre avantage par rapport à la radio classique, il n'y a pas de pub !" .

  (José, malvoyant, a assisté à trois matches du Mondial © RF/GA)

Un tiers des stades équipé

Après avoir acheté un billet, tous les malvoyants peuvent se connecter grâce à leur téléphone portable sur une fréquence à courte distance qui est émise d'une cabine de presse de chacun des quatre des douze stades concernés par ce dispositif mis en place par la FIFA (Rio de Janeiro, Brasilia, Belo Horizonte et Sao Paulo). En tout, 22 matches (sur 64) sont commentés ainsi.

"Le plus beau des matches à vivre, ce serait évidemment la finale au Maracanã" , se met à rêver José qui a été vite découragé par le prix de la place le 13 juillet. "Et même s'il n'avait pas été commenté, j'aurais été là-bas juste pour l'ambiance" , sourit-il. Comme les rencontres de Botafogo, il l'écoutera sur sa bonne vieille radio.

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