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Séisme en Turquie : des supporters de foot appellent à la démission du gouvernement

Depuis le séisme qui a fait plus de 44 000 morts le 6 février dernier, le gouvernement turc est vivement critiqué par l'opposition et des médias indépendants pour sa gestion de la crise.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des supporters de l'équipe de football turc Besiktas ont lancé des peluches sur la pelouse en hommage aux enfants victimes du tremblement de terre du 6 février dernier en Turquie, lors du match de la Super League turque contre Antalyaspor, à Istanbul, le 26 février 2023. (DHA / AFP)

C'est une contestation rare en Turquie. Des supporters de l'équipe de football turc Besiktas (première division) ont lancé dimanche 26 février à Istanbul un appel à la démission du gouvernement, rejoignant ceux du club de Fenerbahçe, près de trois semaines après le séisme dévastateur dans le sud-est de la Turquie. "Gouvernement, démission!", ont scandé dimanche soir des milliers de supporters de l'équipe stambouliote de Besiktas dans le stade Inonu à l'occasion de la rencontre de championnat contre Antalyaspor.

Ils ont également lancé des peluches sur la pelouse en hommage aux enfants victimes du tremblement de terre du 6 février qui a fait plus de 44 000 morts en Turquie et touché aussi la Syrie voisine. La veille, des supporters de Fenerbahçe avait chanté "Mensonges, tricheries, ça fait vingt ans, démission!", lors d'une rencontre contre Konyaspor.

La popularité du président Erdogan déjà entamée

Depuis le séisme d'une magnitude de 7,8, le gouvernement turc est vivement critiqué par l'opposition et des médias indépendants pour son manque de réaction durant les premiers jours dans des zones dévastées. A l'approche des élections présidentielle et législatives prévues le 14 mai, la popularité du président turc Recep Tayyip Erdogan, déjà entamée par la crise économique, en pâtit encore un peu plus.

Tentant de faire taire les critiques, Ankara a temporairement bloqué l'accès à Twitter le 8 février. Le Haut conseil turc de l'audiovisuel (RTUK) a également sanctionné trois chaînes de télévision ayant critiqué le gouvernement. "Le séisme ne détruit pas seulement les maisons, mais aussi l'empire de la peur. Même si on interdit Twitter ou les chaînes TV (...), des voix trouvent une faille et s'élèvent. Comme cela a été le cas dans les tribunes de Fenerbahçe", a estimé samedi 25 février un journaliste turc, Mustafa Hos, sur Twitter.

Les supporters de Besiktas, l'un des clubs d'Istanbul, sont réputés être plutôt proches de l'opposition. Les appels ouverts à la démission des autorités sont rares en Turquie depuis le durcissement du pouvoir par le président Erdogan après la tentative de putsch contre lui en 2016. "Alors que notre pays lutte contre la plus grande catastrophe du siècle, lancer des slogans de démission lors du match Fenerbahçe-Konyaspor est irresponsable et insensé", a réagi sur Twitter Devlet Bahceli, le leader du parti de l'Action nationaliste, partenaire de coalition du parti AKP de M. Erdogan. M. Bahceli a même appelé les clubs à prendre "les mesures urgentes et nécessaires" pour que les matches soient joués sans supporters.

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