A 38 ans, Zlatan Ibrahimovic défie les lois de la longévité
“Les gens me disent que je suis vieux et fatigué, mais je ne fais que m'échauffer. Je suis comme Benjamin Button, sauf que j'ai toujours été jeune, jamais vieux”. Cette nouvelle punchline, Zlatan Ibrahimovic l’a lâchée après son doublé contre la Sampdoria lors de l’avant-dernière journée de Serie A. Depuis son retour en Lombardie fin décembre 2019, après deux saisons pleines au Los Angeles Galaxy, Ibra brille avec le Milan, malgré ses 38 ans. Mieux, avec ses dix buts en dix-neuf matches de championnat, il a enclenché le redressement de son club. Au point d’affirmer : “Si j’avais été là depuis le début, nous aurions gagné le Scudetto. S’ils me gardent, nous le gagnerons la saison prochaine”. Chiche ?
Un millésime suédois
En dehors du fait que l’Inter et surtout la Juventus semblent trop forts pour ce Milan sur une saison, il faut prendre Zlatan Ibrahimovic au mot. A 38 ans bien passés, le Suédois devrait prolonger l’aventure en Lombardie selon la presse italienne, d’au moins une année et avant, peut-être, un retour chez lui (il est co-propriétaire du club d’Hammarby). Dans tous les cas, la carrière de Zlatan est loin d’être finie. "Si un projet me stimule, je peux jouer à mon niveau jusqu'à 50 ans", affirmait d’ailleurs l’ancien Parisien en novembre dernier, toujours un brin provocateur.
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Provocateur, mais pas que. Le fait est que le quasi quadragénaire affiche une forme éclatante, rare pour un attaquant de son âge. De fait, les numéros 9 de son âge sont, justement, rares. Buteur en professionnel sur quatre décennies différentes, Zlatan s’affinerait même avec les années, à l’écouter. "Plus je vieillis, plus je deviens bon, comme le vin rouge ! Vous aimez le vin rouge ? Je suis le parfait exemple de cela. Plus je vieillis, mieux je joue", se félicitait-il en décembre 2016. De fait, avant son départ en MLS, Ibra marquait 0,82 buts par matches après ses trente ans, contre 0,44 buts avant ce cap. Et comme pour le bon vin, on n'en connaît pas tous ses secrets mais quelques uns.
D’abord, un secret qui n’en est pas un : Zlatan Ibrahimovic est un ancien pratiquant du taekwondo. Ceinture noire à ses 17 ans, Ibra en tire encore des conséquences positives aujourd’hui, au-delà des buts spectaculaires qui ont fait sa renommée. Doté d’une souplesse incroyable développée dans les dojangs - qui lui permet de mettre le pied où d'autres ne peuvent mettre la tête -, il a longtemps été épargné par les soucis physiques, hormis une rupture des ligaments croisés à Manchester United en 2017 (dont il est revenu, à 36 ans ! ). Un corps fiable que le buteur doit aussi à son hygiène de vie.
Une mécanique de précision
Lors de ses années au PSG, Zlatan dressait le menu : “Je ne mange pas de suppléments alimentaires, des shakes protéinés ou des barres chocolatées… Rien de tout ça. Je mange de la vraie nourriture (…) La veille des matchs, on mange des pâtes pour tenir 90 minutes et sinon, c’est beaucoup de viande, de poisson, d’oeufs et des légumes. Je ne fais pas vraiment de régime, mais j’essaye de garder un certain poids, sinon je n’ai pas ma vitesse et ma flexibilité habituelle. Je prends un petit déj léger, un gros déjeuner et un dîner (parfois aussi un petit casse-croûte avant de dormir). J’aime manger une omelette et un sandwich”. A l’époque, il s’était d’ailleurs plaint auprès des cuisiniers du club du manque de produits frais.
Au-delà de cette hygiène de vie irréprochable, Zlatan s’appuie aussi sur un mental d’acier. Derrière le personnage médiatique qu’il a construit se cache une vraie force de caractère, héritée d’une enfance tumultueuse dans la banlieue de Malmö. Ibra ne s’en est d’ailleurs jamais caché. Ajoutez à cela un agent influent, capable de le placer au bon endroit, au bon moment, et vous obtenez un buteur prolifique de 38 ans. Cet agent, c’est Mino Raiola, qui ironisait en 2017 à ce sujet, dans les colonnes du journal suédois Expressen: “Je ne le laisserai pas arrêter. Il doit travailler pour moi maintenant. Je travaille pour lui depuis plusieurs années. Maintenant, c’est son tour. Mes enfants grandissent et j’ai besoin d’argent. On s’est mis d’accord sur le fait qu’il travaille pour moi pendant encore cinq ans”.
Dans la même interview Raiola avançait une explication à la longévité de son poulain : "Quand Zlatan était plus jeune, il avait des voitures de sport. Ensuite il a compris que cela était mauvais pour son dos. Aujourd’hui, il conduit une Volvo". Ou l’art d’adresser un beau coup de pub au constructeur suédois, sponsor de … Zlatan Ibrahimovic. Au final, que ce soit au volant de sa Volvo ou pas, Ibra continue de rouler sur les défenses adverses à plus de 38 ans, ce qui prouve que le moteur est bien huilé.
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