AS Roma: Le phénomène Garcia
« On a remis l’église au centre du village », déclarait Garcia après la victoire ô combien précieuse dans le derby face à la Lazio (2-0). Et c’est bien depuis ce jour, que celui que l’on surnomme « Sergent Garcia », est en train de convaincre même les plus sceptiques observateurs italiens. Après une saison décevante, la Roma est en train de renaître grâce à la patte du coach tricolore.
Considéré à ses débuts comme l’un des futurs grands entraîneurs français par Aimé Jacquet, cet adepte du jeu offensif, n’a pas seulement un sens aigu de la tactique footballistique, il sait aussi communiquer, et mettre en confiance. L’exemple de Gervinho qui commençait à s’essouffler du côté d’Arsenal et recruté cet été par la Roma, est flagrant. L’Ivoirien que Garcia avait dirigé à Lille a encore inscrit un doublé dimanche, lors du dernier succès contre Bologne (et quel succès : 5-0).
Les ajustements de Garcia dans le cœur du jeu romain, comme le repositionnement d’Alessandro Florenzi sur l’aile, ont été à chaque fois couronnés de succès. « Ce que l’on produit sur le terrain, c’est l’idée du coach », expliquait le défenseur Mehdi Benatia. L’ancien tacticien lillois est apprécié aussi car il est parvenu à se mettre dans la poche les deux "fuoriclasse" (vedettes) que sont Francesco Totti et Daniele De Rossi. La semaine dernière, Garcia s’est même permis de laisser Totti et ses 37 ans sur le banc, avant de le faire entrer pour qu’il offre la victoire aux siens contre la Sampdoria (2-0) !
Une carrière sans accroc
Cette réussite ne vient pas de nulle part. Après avoir fait ses premières armes dès 1995 en tant qu’entraîneur à l’AS Corbeil-Essonnes (DH), cet ancien milieu offensif avait été appelé par l’AS Saint-Etienne (L2) où il était devenu en 2000, l’adjoint de Robert Nouzaret puis de John Toshack. A ce moment, Garcia s’occupait déjà de disséquer les tactiques de ses adversaires, et de mettre en place un système adéquat. Toshack parti, Garcia avait alors pris les commandes de l’ASSE en janvier 2001, aux côtés de Jean-Guy Wallemme. L’année suivante il rejoignait Dijon, un club qu’il allait faire monter en L2.
Demi-finaliste de la Coupe de France avec le club bourguignon, Garcia avait commencé à faire parler de lui, et c’est ainsi qu’il était passé d’entraîneur du Mans en 2007, à celui de Lille l’année suivante. C’est dans le Nord qu’il allait confirmer tout le bien que l’on pensait de lui en décrochant d’abord un premier trophée majeur, celui de la Coupe de France 2011 (aux dépens du PSG, 1-0), puis en signant le doublé Coupe-Championnat dans la foulée. Désigné meilleur entraîneur de la saison, il avait même fait partie du Top 10 du meilleur entraîneur mondial.
S’il continue ainsi, Rudi Garcia pourrait bien franchir encore un cap, et pourquoi pas devenir l’un des tout meilleurs tacticiens au monde. Il rappelle toutefois que son équipe "n'a pas encore affronté des clubs classés dans les premiers", et que même à Rome, les chemins qui mènent au Scudetto sont encore longs.
Le classement de la Serie A
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.