Insigne, le petit ange du Napoli
En se couchant mercredi soir, Mitchell Langerak, le gardien allemand de Dortmund, n'a pas dû se sentir très bien. Il faut dire qu'entre la défaite sur le terrain du Napoli et le coup franc victorieux de celui que l'on surnomme "Il Magnifico", il y a de quoi être sonné. A la 64e minute, quand Insigne s'empare du ballon pour le poser à 25 mètres des cages germaniques, personne - et surtout pas Langerak - ne se doute qu'il va inscrire le plus beau but de la soirée en Ligue des Champions. L'Italien s'élance, expédie un missile qui détruit la barre transversale, pour finalement tutoyer les filets. Le pauvre gardien allemand, qui n'avait rien demandé - rappelons qu'il est entré sur la pelouse pour pallier l'expulsion de Wiedenfeller - s'est même pris le poteau en plein visage dans une tentative de sauvetage désespérée. Mercredi soir, le coup de patte de Lorenzo Insigne a fait deux victimes : le front de Langerak et sa barre transversale.
Formé à "l'école" Zeman
Des coupes de cheveux saugrenues, des bras bardés de tatouages, un talent fou, Insigne n'est pas un Napolitain très original. Mais "Lorenzinho" comme le surnomment les supporters du Napoli, n'est pas une pâle copie d'Hamsik ou de Lavezzi. Car à seulement 22 ans, ce "trequartista" de poche (1m63) est considéré comme l'un des plus grands espoirs du foot italien. En août dernier, le petit diable napolitain est d'ailleurs entré en jeu contre l'Argentine de Leo Messi. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas déçu : après avoir littéralement changé le visage d'une partie que l'Argentine avait, jusqu'ici, dominé de la tête et des épaules, Lorenzo gratifie les spectateurs de l'Olimpico d'un nouveau coup de génie : une frappe lumineuse qui nettoie la lucarne, encore. Lorenzo ne fait définitivement pas dans l'originalité.
Formé à Naples, Insigne a véritablement percé sous les ordres de Zdenek Zeman. Prêté par les Partenopei au club de Pescara (Série B), le jeune italien rencontre un entraîneur qui aime la jeunesse, la fougue et la rapidité. Avec Insigne, Zeman est servi : alors âgé de 20 ans, "Lorenzinho" marque 18 buts et passe 14 fois en 34 matches, avec en apothéose une remontée en Série A. Le jeune prodige aura donc l'occasion d'éclabousser de son talent la première division italienne. Mais pas avec Pescara. Mazzarri le coach napolitain a suivi avec attention les exploits du petit Lorenzo. Et lui demande aussitôt de rappliquer en Campanie.
La relève des azzuri
Pourtant, quand Ezequiel Lavezzi est cédé au Paris Saint-Germain en 2012, les décideurs azzuri envisagent sérieusement l'achat de Jovetic, qui brille avec la Fiorentina. Si le Serbe débarque à Naples, Insigne polira certainement le banc de touche. Mais devant l'abnégation du virtuose et ses prestations pendant les matches d'avant-saison, le président napolitain Aurelio de Laurentis se ravise :"je devrais donner 30 millions pour Jovetic ? Impossible, parce que dans ce cas, je laisserais Insigne sur le banc". Dans le même temps, Arrigo Sacchi, le charismatique ancien coach du Milan AC, dépeint un joueur doté "d'un talent extraordinaire". Dès son retour à Naples, Lorenzo concrétise tous les espoirs placés en lui : la saison dernière "Il Magnifico" dispute la bagatelle de 37 matches et inscrit 5 buts. L'Italien se distingue par une vista peu commune, une ingéniosité flagrante et des passes millimétrées à la pelle.
Rafael Benitez, le successeur de Mazzarri sur le banc du Napoli, a déjà fait d'Insigne une pièce maîtresse de son équipe. Mercredi soir, pour son premier match en Ligue des Champions, le génial n°10 a guidé son équipe vers la victoire. Sans doute "Insigne" du destin.
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