Olivier Giroud, un transfert à l'AC Milan et une éternelle envie de renaissance
Transféré de Chelsea à l'AC Milan, samedi, l'attaquant français tente de se relancer dans un nouveau championnat, à un peu plus d'un an de la Coupe du monde au Qatar.
Quand certains auraient déjà fait leurs bagages vers des contrées plus exotiques, lui a choisi l'Italie pour redonner un énième souffle à sa carrière. À 34 ans, Olivier Giroud continue de surprendre et déjouer tous les pronostics. Son transfert à l'AC Milan, samedi 17 juillet, en est la preuve saisissante, malgré une dernière saison en dents de scie du côté de Chelsea.
Passé par la France et l'Angleterre, l'international tricolore s'est lancé le défi de repartir une nouvelle fois du bon pied avec les Rossoneri, quatrièmes du dernier exercice de Serie A et qualifiés pour la prochaine Ligue des champions. Une culture du rebond incessant qu'il entretient au fil des saisons, pour toujours finir par ressortir la tête de l'eau et rester indispensable en club comme en sélection.
Une éclosion déjà tardive au plus haut niveau
Longtemps passé par les divisions inférieures du National et de la Ligue 2 sous les couleurs de Grenoble, Istres et Tours, Olivier Giroud réalise un exercice 2009-2010 plein : 21 buts et 7 passes décisives sous le maillot tourangeau. Montpellier le choisit pour en faire son attaquant numéro 1. Un choix payant pour le club héraultais, avec un titre de champion de France en 2012, remporté au nez et à la barbe du Paris Saint-Germain.
Accompagné d'une réputation de joueur spectaculaire, Olivier Giroud s'envole vers l'Angleterre et signe à Arsenal. Une décision réfléchie comme à chaque fois pour son entraîneur à Montpellier (2010-2012), René Girard : "Il a mené une carrière plus qu'intelligente quand on la prend du début à la fin. Jusqu'à ce qu'il arrive chez nous à Montpellier, ça a toujours été des clubs qu'il a choisis. Venir à Montpellier avant de partir en Angleterre pour continuer à s'étoffer, c'était une décision forte. Une fois arrivé à maturité, il a ensuite pris l'option d'aller dans des clubs où il a pu jouer au très haut niveau."
Goodbye England, Ciao Italia
Son physique de joueur athlétique et puissant, taillé pour la Premier League, a fait des étincelles du côté de Londres avec Arsenal et Chelsea en neuf saisons. Un championnat anglais auquel il avait déjà failli tourner le dos en janvier 2018 avant de trouver un nouveau point de chute in extremis. En perte de vitesse chez les Gunners, l'international français s'était déplacé de quelques kilomètres chez les Blues de Chelsea. Le temps de gagner une Ligue des champions en 2021 et de (re)trouver un statut de joueur décisif dans les moments clés, mais toujours aussi discutable sur le terrain en fonction des entraîneurs.
Après 255 matchs en Angleterre, sa décision de partir pour l'Italie et l'AC Milan est dictée par la foi de continuer dans un top club européen. "Je crois qu'il sort d'un football en Angleterre extrêmement engagé et qui demande beaucoup. Peut-être qu'à son âge c'est un peu plus difficile aussi, explique René Girard. Je pense qu'il aurait pu avoir d'autres clubs en Angleterre, mais connaissant le garçon et sa réflexion : redescendre d'un échelon en ayant côtoyé les plus grands, c'est toujours compliqué." Une force de conviction cultivée également sous les critiques répétées de sa place en équipe de France.
Souvent critiqué, jamais enterré avec les Bleus
Toujours décrit comme un joueur lent, au physique à l'ancienne et au style de jeu simpliste, le champion du monde 2018 avec les Bleus défie les lois de la logique et de la concurrence. Tel un phénix qui renaît de ses cendres, sa faculté à surmonter les critiques l'a toujours rendu aussi indispensable en sélection. Capable de faire parler son jeu de tête à tout-va ou d'évoluer en appui avec Antoine Griezmann voire Kylian Mbappé, avant le retour de Karim Benzema, il est devenu le deuxième meilleur buteur de l'équipe de France avec 46 buts en 110 capes.
Une constance dans les critiques et dans l'art de les retourner en sa faveur, sans jamais faire pour autant l'unanimité aux yeux du grand public. "On dit Giroud ci, Giroud ça, il est deuxième meilleur buteur français de tous les temps en sélection. Il y a des joueurs comme lui à qui on colle une étiquette et de laquelle il est difficile de se défaire. Il faut toujours montrer, il faut toujours prouver que..., regrette René Girard. En équipe de France, je sais pas qui a fait mieux au niveau de l'efficacité. C'est vrai que c'est une question qu'on peut se poser : comment les gens peuvent-ils avoir des réflexions sans cesse sur lui et son niveau ? C'est un petit peu français ça, on aime bien toujours remettre en question : 'Si on n'est pas comme ça, on doit être comme ça...' "
Dans l'optique de son départ en Italie, retrouver une place de choix dans un effectif comprenant Zlatan Ibrahimovic est aussi une garantie de motivation, avant de se tourner vers son dernier rendez-vous international avec les Bleus : la Coupe du monde au Qatar en 2022. "Quand on regarde le chemin, c'est extraordinaire. Aujourd'hui, je lui dirais : 'Bon vent et éclate-toi en Italie'. [...] Il ne faut pas qu'il se pose de questions et il ne s'en posera pas. Il va faire ce qu'il a à faire, comme il l'a toujours fait", conclut son ancien entraîneur.
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