Roma, un appétit de Louve
"A Florence, la Roma a su défendre et souffrir." Le commentaire d'Alessandra Bianchi, grande spécialiste du football transalpin et, accessoirement, fan depuis toujours de la "Lupa" (la Louve), résume, à lui seul, tous les progrès réalisés par le groupe dirigé par Rudi Garcia. C'est vrai que, ce jour-là, contre une Fiorentina, parmi les favoris dans la course au titre, les Romains s'en étaient sortis indemnes, malgré la pression adverse, en s'arrachant comme rarement (2-1). Si, jusqu'à la saison passée, le club de la capitale italienne avait une image positive, avec son football souvent champagne, les spécialistes ne misaient guère sur les Giallorossi, jugés comme trop fragiles pour tenir la baraque jusqu'au bout. Meilleure attaque cette saison en Serie A, avec 22 buts inscrits, la Roma possède quelques joyaux dans son effectif qui lui permettent de posséder huit points d'avance sur la Juventus, tenante du titre. Un gouffre.
La plus-value Pjanic
Outre les exploits de Miralem Pjanic, notamment sur coups francs ("Je suis plus mature qu'à Lyon, mais c'est vrai que le style de jeu du coach me correspond bien. Il compte beaucoup sur le milieu de terrain et nous laisse l'organisation du jeu. Il ne veut pas qu'on saute les lignes. J'ai donc beaucoup plus de responsabilités."), le Bosnien Edin Dzeko et l'Egyptien Mohamed Salah brillent en attaque. Les deux pointes profitent aussi d'un retour en forme de l'Ivoirien Gervinho, intenable sur son aile. L'ancien Lillois fait de nouveau vivre les pires cauchemars aux défenseurs adverses. Daniele De Rossi est toujours aussi précieux en sentinelle et se permet même de scorer à des moments cruciaux. Quant à Alessandro Lorenzi, en parfait piston au milieu de terrain, il est tout simplement exceptionnel. Même Lucas Digne, prête par le PSG, a su se fondre à la perfection dans la formation orchestrée par Rudi Garcia. L'ancien coach du LOSC le reconnaît aisément : "Cette équipe a grandi." Arrivée à maturité, la Louve montre les crocs.
Ancelotti dans le collimateur ?
Si l'équipe s'est renforcée, tant numériquement que sur le plan de la qualité technique, sa défense laisse encore à désirer. Le seul bémol laissant sceptiques certains observateurs. La stabilité n'est pas toujours au rendez-vous et certains joueurs flottent encore dans leur maillot. Le Brésilien Leandro Castan laisse sur la faim les tifosi. Et que dire de son compatriote Maicon, transparent jusqu'alors ! Le Grec Vassilios Tosoridis déçoit également. Une fragilité récurrente de la base arrière qui nuit à la régularité dans les performances. Les récents déboires en Champions League, avec la défaite au BATE Borisov (2-3) et le nul concédé au Bayer Leverkusen, avec un tableau d'affichage en folie (4-4), ont même un temps fait vaciller le trône sur lequel est assis Rudi Garcia.
Pour ce match en Allemagne, les supporters romains n'avaient, entre autres, pas compris la titularisation de Florenzi au poste d'arrière latéral. Rudi Garcia s'en était d'ailleurs excusé : "Je pensais avoir choisi la meilleure formation, mais je me suis trompé, parce qu'il y avait peu d'équilibre." Toujours friands de rumeurs, les médias italiens ont même évoqué une possible piste menant à Carlo Ancelotti pour succéder au "Francese". Un bruit aucunement fondé. Rudi Garcia est là et bien là. On ne pourra pas lui enlever tout le travail effectué depuis trois ans du côté de Trigoria, le centre d'entraînement des Giallorossi. Un sacerdoce qui finira bien un jour, si on lui en laisse le temps, par payer. Dès le mois de mai prochain ?
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