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"Si tu veux un coup de crosse dans la tête, j'ai ce qu'il faut dans mon sac" : un journaliste "menacé" par l'entraîneur du Stade lavallois porte plainte

L'entraîneur François Ciccolini n'a pas apprécié une question du journaliste de France Bleu Mayenne, qu'il a vécue "comme une agression directe".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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François Ciccolini, entraîneur du Stade lavallois. (DAMIEN MEYER / AFP)

Un journaliste de France Bleu a porté plainte, après avoir été "menacé" par l'entraîneur du Stade lavallois François Ciccolini, a appris franceinfo auprès de la rédaction de France Bleu Mayenne mardi 14 août. Les faits se sont passés vendredi soir à l'issue de la rencontre entre Laval et Boulogne-sur-Mer, perdue 2-0 par les Mayennais.

Martin Cotta, journaliste à France Bleu Mayenne, a posé une première question au coach lavallois concernant le match. L'entraîneur y a répondu. La deuxième question, qui tournait autour de la raison de cette défaite, a déclenché la colère de François Ciccolini.

"François Ciccolini est tout de suite monté dans les tours. Il est parti un peu en live et surtout il a insulté et menacé de mort notre journaliste", raconte sur franceinfo Thierry Ruffat, rédacteur en chef de France Bleu Mayenne.

Il a demandé à Martin Cotta s'il avait déjà vu un journaliste avec des sparadraps sur la tête et lui a dit qu'il allait en voir un dans trois secondes.

Thierry Ruffat

à franceinfo

Thierry Ruffat cite un autre morceau choisi : "Si tu veux un coup de crosse dans la tête, j'ai ce qu'il faut dans mon sac." Dans l'enregistrement auquel franceinfo a eu accès, François Ciccolini dit également : "Tu me poses toujours des mauvaises questions, je vais te parler mal. Peut-être que je vais te frapper la tête par terre."  L'entraîneur ajoute : "T'en as jamais vu des journalistes avec des sparadraps sur la tête ? Peut-être que tu vas en voir un dans pas longtemps."

La question du journaliste "ressentie comme une agression"

Le Stade lavallois a publié un communiqué mardi 14 août pour défendre son entraîneur, souhaitant "apporter quelques précisions". Selon le club, "l'entretien s’est déroulé en dehors du cadre protocolaire", parce qu'il n'a eu lieu ni en zone mixte, ni en salle de presse, comme le demande la Fédération française de football (FFF).

Le Stade lavallois précise également que "l'une des questions portait sur les choix du groupe de joueurs présents sur ce match. La question posée a été ressentie comme une agression directe et une défiance au professionnalisme de l’ensemble du staff, des joueurs présents au match mais également envers les joueurs non retenus et restés à Laval."

Le club assure que, si le coach a "très mal accueilli les questions", François Ciccolini "l'a fait savoir laconiquement". Le Stade lavallois indique qu'il va inviter le journaliste de France Bleu Mayenne "à un entretien d’échange".

La commission de discipline saisie

Le conseil national de l'éthique annonce mardi soir, dans un communiqué, saisir la commission de discipline de la fédération française de football, estimant que les propos de François Ciccolini présentent "un caractère menaçant et agressif".

Dans un communiqué, la Société des journalistes de Radio France condamne les propos de l'entraîneur lavallois.

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