Soupçons de détournement de fonds publics : perquisitions à la Ligue de football professionnel

Le siège de la LFP est perquisitionné, mardi, dans le cadre d'une enquête ouverte en février dernier.
Article rédigé par Pierre de Cossette
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une photo prise devant les locaux de la Ligue de football professionnel (LFP), à Paris. (FRANCK FIFE / AFP)

Des perquisitions ont débuté, mardi 5 novembre, au siège de la Ligue de football professionnel (LFP), dans le 17e arrondissement de Paris, dans le cadre d’une enquête ouverte en février 2024 notamment pour "détournement de fonds publics", a appris franceinfo de source proche du dossier. Ces perquisitions ont été effectuées en présence du président de la LFP, Vincent Labrune. Une perquisition est également en cours au siège de CVC Capital Partners, ainsi qu'au domicile de Vincent Labrune à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), précise une source proche du dossier à franceinfo, confirmant une information de l'Équipe. L'enquête est menée par la section de recherche de Paris depuis juillet dernier, précise une source judiciaire à franceinfo. Une enquête ouverte des chefs de détournement de fonds publics, de corruption active et passive d’agent public et de prise illégale d’intérêts, précise cette source.

L’enquête, menée par le Parquet national financier (PNF), s’intéresse en particulier aux conditions dans lesquelles, en 2022, la LFP a cédé au fonds d’investissement luxembourgeois CVC Capital Partners 13% des droits du football français à vie, contre un apport d’un milliard et demi d’euros. Cette procédure fait suite à une plainte adressée le 27 novembre 2023, par l’association "AC !", laquelle évoque notamment des faits de détournement de fonds publics survenus en 2022.

"Une vision court-termiste" consistant à distribuer des fonds aux clubs

Ces perquisitions, dans les locaux de la LFP situés dans le 17e arrondissement de Paris et au siège de CVC Capital Partners, interviennent six jours après la publication d’un rapport sénatorial sans concession sur la gouvernance du football professionnel français. Les rapporteurs (Laurent Lafon, UDI et Michel Savin, LR) dénoncent une "vision court-termiste" consistant à distribuer des fonds aux clubs.

Dans ce rapport, les sénateurs estiment que "les dirigeants de la LFP avaient objectivement un intérêt personnel à choisir de recourir à une solution reposant à 100 % sur une levée de capital, compte tenu des bonus importants qu’ils ont perçus suite au succès de l’opération". Ils s’étonnent par exemple du bonus de 3 millions d’euros prévu pour Vincent Labrune, le président de la LFP, à la suite de l’accord avec le fonds d’investissement, ainsi que le triplement de son salaire annuel, passé de 420 000 euros à 1,2 million d’euros. Début octobre, le conseil d’administration de la Ligue a finalement réduit ce salaire de 30%. Vincent Labrune a par ailleurs renoncé à son indemnité de départ.

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