Soupçons de match truqué au Montpellier Handball : ce que l'on sait
C'est France 3 Languedoc-Roussillon qui a lancé l'affaire, et depuis les réactions se multiplient à Montpellier. Elle concerne la dernière saison de D1, et un match en particulier, un déplacement de Montpellier à Rennes. Et l'une des deux seules défaites du club champion de France.
Le match en question
Ce fameux 12 mai 2012, Montpellier est déjà assuré de conserver son titre de champion de France. Les joueurs arrivent à Rennes sans aucune pression, alors que Cesson-Sévigné lutte pour son maintien en D1 (qu'il finira d'ailleurs par obtenir de justesse). Les Bretons s'imposent 31 à 28 face aux Montpellierains. Ils menaient 15 à 12 dès la mi-temps.
Était-ce une surprise ?
Oui et non. Oui, parce que Montpellier avait réalisé un parcours quasi parfait jusqu'ici, une seule défaite (à Nîmes) et un seul match nul (à Nantes). Non, parce que Cesson jouait pour le maintien et n'avait rien à perdre. De son côté, Montpellier n'avait de toute façon plus rien à gagner. D'ailleurs, plusieurs joueurs phares sont absents ce soir-là : les frères Karabatic (Nikola et Luka), Mladen Bojinovic, Vid Kavticnik, Florent Joly, Samuel Honrubia.
Comment l'affaire a-t-elle été découverte ?
C'est la Française des Jeux qui, la première, a eu des soupçons. Parmi les paris enregistrés autour de ce match, certains atteignent des montants quatre à cinq fois supérieurs à ceux attendus pour une telle rencontre. Pour une mise de 2 euros, on pouvait en gagner 90. La Française des Jeux porte plainte. Puis, selon France 3 Languedoc-Roussillon qui a révélé l'affaire mardi, le SRPJ de Montpellier remonte jusqu'à plusieurs compagnes de joueurs du club. Elles auraient joué environ 5.000 euros au total, dans trois bureaux de tabac (en région parisienne, en Bretagne et près de Montpellier). Les gains eux s'élèveraient à plus de 200.000 euros.
Qui sont les suspects ?
Difficile à dire pour l'instant. Nos confrères de France 3 Languedoc-Roussillon et L'Equipe évoquent une dizaine de joueurs concernés. Dont plusieurs absents du match en question. Le président du club Rémy Lévy et l'entraîneur Patrice Canayer auraient déjà été entendus. Selon l'Équipe, plusieurs joueurs avaient déjà été entendus après l'ouverture de l'enquête préliminaire en mai dernier.
Que risquent les joueurs et leur club ?
Si l'affaire se confirme et qu'elle a des suites judiciaires, les joueurs risquent jusqu'à trois ans de prison ferme. Que le match ait été perdu volontairement ou non, la loi condamne aussi les conflits d'intérêts. Les acteurs d'une compétition n'ont pas le droit d'engager des paris sur leurs rencontres (y compris par personne interposée) et de communiquer des informations* " inconnues du public "* .
Du côté sportif, les conséquences peuvent varier. Si le match a effectivement été truqué, le titre de champion de France de Montpellier pourrait être remis en cause. Sans parler de l'image du club, qui en pâtirait certainement quelles que soient les sanctions.
Que dit le club ?
Il considère qu'il s'agit de simples allégations. Le club a d'ailleurs publié un communiqué où il annonce qu'il se constituera "partie civile dans le cadre de l'information judiciaire ouverte ou à ouvrir" . Dans une interview accordée mercredi matin au Midi-Libre, Rémy Lévy fait part de sa " grande surprise " et nie toute implication du club, que les joueurs aient effectivement parié ou non. "On va se battre pour laver notre honneur" , assure le président.
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