Streaming illégal : le secteur sportif perd 290 millions d'euros par an, selon l'Arcom, qui s'inquiète de la progression des IPTV

Dans une conférence de presse, jeudi, le régulateur de l'audiovisuel a lancé un signal d'alarme face à la recrudescence du piratage sur les événements sportifs en 2024.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un match de la Coupe du monde 2022 diffusé en streaming, le 28 novembre 2022. (JOSEPH EID / AFP)

Le manque à gagner dû à la diffusion illicite de matchs est estimé à 290 millions d'euros par an pour le secteur du sport, a annoncé, jeudi 28 novembre, l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel. "Ce montant représente 15% du marché de la diffusion des contenus sportifs et pèse sur l'ensemble du secteur, les clubs, les fédérations (...) et le sport amateur", a détaillé Pauline Combredet-Blassel, directrice générale adjointe de l'Arcom, lors d'une conférence à Paris.

L'Arcom s'inquiète surtout de la progression des IPTV, ces boîtiers connectés qui permettent d'avoir accès à un bouquet de chaînes moyennant un abonnement bien moins élevé que l'offre légale. Selon Pauline Combredet-Blassel, ces contenus pirates représentent aussi un manque à gagner de 420 millions par an pour l'État en matière de recettes sociales et fiscales. "On en a bloqué plus de 1 600 depuis le début 2024, mais la question est de savoir si cela sera suffisant", s'est interrogée la responsable, évoquant un "enjeu majeur".

37% des spectateurs de la Ligue 1 sont concernés

A ses côtés, Benjamin Morel, directeur général de LFP Media, filiale commerciale de la Ligue de football professionnel (LFP), s'est montré très alarmiste. "Depuis le début de la saison 2024-2025, nous faisons face à un phénomène d'une ampleur inédite", a-t-il déclaré, citant une étude d'Ipsos selon laquelle 37% des personnes ayant regardé la Ligue 1 cette saison l'ont fait illégalement. Selon cette enquête, 55% des spectateurs du Classique OM-PSG fin octobre ont eu recours à des sources illégales.

Représentant la Ligue, Benjamin Morel a tenté de contrer l'argument selon lequel l'offre légale du principal diffuseur de la Ligue 1, DAZN, controversée en raison de son coût initial élevé revu depuis à la baisse, aurait pu créer un appel d'air. "Les tarifs ne peuvent en rien justifier le piratage, qui est du vol", a-t-il affirmé, expliquant le succès des boîtiers par son offre "tout compris", alors que l'offre légale de diffusion des championnats européens est répartie entre plusieurs diffuseurs.

L'Arcom se félicite en revanche que "le piratage baisse de manière structurelle", notamment grâce aux blocages de sites de "live streaming" (diffusion en direct) dont le nombre d'utilisateurs a baissé en France de 18% entre 2023 et 2024. Plus de 7 000 noms de domaine illégaux ont par ailleurs été bloqués 2022.

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