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Succession à la Fifa : les jeux sont ouverts

Au lendemain de la démission surprise de Sepp Blatter, la question de la succession du Suisse à la tête de la Fifa est au cœur des préoccupations du football mondial. Le prince jordanien Ali Ben Hussein est d’ores et déjà candidat, l’ancien joueur David Ginola également. Mais le nom qui revient avec insistance, c’est celui de Michel Platini, l’actuel président de l’UEFA, pas encore candidat.
Article rédigé par Arnaud Racapé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
  (Sepp Blatter a laissé vacant un siège de président de la Fifa déjà très convoité © MAXPPP)

Les jeux, et les paris, sont ouverts : qui pour succéder au démissionnaire Sepp Blatter à la présidence de la Fifa ? Le Prince Ali de Jordanie est à nouveau candidat, mais l’ombre de Michel Platini plane déjà sur le futur scrutin, qui devrait être organisé dans les mois à venir lors d’un congrès exceptionnel.

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Michel Platini dans la lumière

L’actuel patron du football européen (UEFA) n’est encore candidat à rien. Mais son nom revient avec insistance pour succéder à Sepp Blatter à la tête de la Fifa. Il avait publiquement demandé, ces jours derniers, au Suisse de démissionner de ses fonctions face au scandale de corruption qui secoue l'organisation. "Ecoeuré et dépité", l’ancien meneur de jeu de l’Equipe de France, 59 ans, n’avait pas fait acte de candidature à cette présidentielle, refusant de s’opposer à son ancien mentor. Et, même après le départ de Sepp Blatter, rien n’indique un changement de positionnement à venir.

Noël le Graët et Frédéric Thiriez, les dirigeants du football français, en ont en tout cas fait leur favori pour la prochaine élection. "C’est le candidat idéal, il a une image incontestée et incontestable ", juge ainsi Noël le Graët, président de la Fédération française de football, qui a pourtant voté pour Sepp Blatter "sans regret " lors du scrutin de vendredi.

Le grand reporter à L'Equipe magazine Jean-Michel Brochen abonde dans ce sens : "Il est ajourd'hui l'un des seuls, si ce n'est le seul à avoir l'envergure, l'aura, la compétence et l'amour du football nécessaires (...) Michel Platini est en pole position, après à lui de voir s'il veut y aller ".

Michel Platini est l'un des seuls à avoir l'envergure, l'aura et l'amour du football nécessaires" Jean-Michel Brochen, grand reporter à l'Equipe magazine

Plus critiques, d'autres reprochent à l'ancien numéro 10 d'avoir trop longtemps fermé les yeux, en tant que membre éminent du bureau exécutif de la Fifa, sur les dérives du système qu'il dénonce aujourd'hui avec tant de vigueur.

Le Prince Ali, candidat naturel

Il était devenu, à la faveur des désistements successifs, le seul et unique rival de Joseph Blatter lors du scrutin de vendredi. Le prince jordanien Ali Ben Hussein, soutenu par Michel Platini, avait récolté 73 voix au premier tour vendredi, avant de se retirer au profit du président sortant.

Dès mardi soir, il a annoncé être de nouveau candidat à la succession de Sepp Blatter. Son jeune âge, 39 ans, joue plutôt contre lui pour beaucoup d’observateurs, qui lui reprochent son inexpérience. Le Prince Ali a beau être irréprochable dans l’affaire de corruption révélée la semaine dernière, pas sûr que son programme, basé sur le renouveau de la Fifa et du football, suffise à convaincre les électeurs du football mondial.

David Ginola, Luis Figo, trop seuls

Les deux anciennes stars du football, le Français David Ginola et le Portugais Luis Figo, se sont retirés de la course au scrutin présidentiel en faveur du Prince Ali. Si le Français a déjà annoncé son intention de revenir dans la course, ses soutiens semblent trop peu nombreux pour espérer devenir un candidat sérieux au trône.

Même constat pour Luis Figo qui s’est toutefois réjoui mardi que "le changement arrive enfin" sur son compte Twitter. Un peu plus tôt, il s’était dit toujours "disponible"  pour rendre le football plus "démocratique et transparent ".

Zico, "pourquoi pas ?"

Autre légende du football, autre numéro 10, Arthur Antunes Coimbra, alias Zico, est une personnalité majeure du football brésilien. Destinataire, à l'image de Michel Platini, de plusierus appels du pied pour se positionner dans la course à la présidence, il a fait savoir mercredi sur son compte Facebook qu'il ne fermait pas la porte à cette éventualité.

"J'ai été ministre des Sports, j'ai de l'expérience (...) Je n'ai pas encore de soutien, mais si c'est ouvert je peux me porter candidat à la Fifa. Ce n'est encore qu'une idée... Qui sait ?", conlut l'homme de 62 ans.

Michael Van Praag et Wolfgang Niersbach, prétendants sérieux

Moins en vue, moins connus, leurs noms pourraient réapparaître à la faveur du nouveau scrutin. Michael Van Praag, l’actuel président de la fédération néerlandaise de football, âgé de 67 ans, était lui aussi un prétendant au poste de président de la Fifa. Il s’est écarté en mai 2015, au profit du Prince Ali. La démission de Sepp Blatter est une "bonne nouvelle " selon lui. Et même s’il n’a rien dit sur une éventuelle candidature, il ne ferme pas la porte à cette éventualité.

Quant à Wolfgang Niersbach, ancien journaliste de 64 ans et actuel président de la fédération allemande, il fait partie du bureau exécutif de la Fifa et aura lui aussi, une carte à abattre. "La Fifa a désespérément besoin d’un nouveau départ avec un nouvel homme à la barre ", a-t-il déclaré après le retrait de Sepp Blatter, sans préciser s’il pouvait ou comptait incarner ce renouveau.

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