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Tony Vairelles, du RC Lens au fait divers

Impliqué dans une fusillade près d'une boîte de nuit, l'ancien international a marqué le foot français de son empreinte. Pas forcément pour les bonnes raisons.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le footballeur Tony Vairelles sous le maillot de l'équipe de France, le 14 octobre 1998. (Henri Szwarc / Getty Images)

Tony Vairelles en garde à vue, ça sent la mauvaise blague. C'est pourtant ce que vit l'ancien ailier de l'équipe de France depuis lundi 24 octobre.

Résumé de l'affaire : un des frères Vairelles se fait vider d'une boîte de nuit près de Nancy samedi 22 octobre. Le reste de la famille rapplique pour parer à l'injustice. Des coups de feu sont tirés sur les videurs. L'un d'eux va sûrement devoir être amputé de deux doigts ; l'autre a reçu une balle à deux centimètres de la colonne vertébrale.

Cinq membres de la famille, accusés de tentative d'homicide sont entendus par la police.

Mais "Toons" reste pour tous les amateurs de foot un joueur avec une image de battant, l'idole du public lensois, un attaquant de devoir qui a roulé sa bosse un peu partout en France (Nancy, Lens, Lyon, Bordeaux, Bastia, un passage au Luxembourg) mais aussi un homme d'affaires peu avisé qui a coulé le club de Gueugnon. Retour sur une carrière tout sauf ordinaire.

Mulet, Mike Brant et repas chez maman

Tony Vairelles est un des footballeurs qui symbolisent le mieux les années 90. D'abord à cause de sa coiffure, que n'aurait pas reniée un joueur de la RFA dans les années 80. Un look improbable partagé à l'époque par nombre de ses coéquipiers (voir à cet effet le groupe Facebook "Coiffeur du RC Lens dans les années 90").

Tony Vairelles affichait aussi un mental de battant, ne renonçant jamais sur le terrain, menant le RC Lens au titre de champion de France en 1998. Une image renforcée par son expulsion injuste face à Arsenal en Ligue des champions à l'automne 1999 (à la septième minute sur la vidéo ci-dessous). Alors que le joueur anglais a simulé, Vairelles ne proteste pas et sort dignement du terrain.

 

Sa légende, c'est ce reportage de Téléfoot qui l'a forgée. On y voit Tony Vairelles chanter Qui saura de Mike Brant en famille, ses parents qui vantent le sex-appeal du fiston, Tony jouant de la guitare devant son chien… Une vidéo culte.

 

Dans un autre reportage de 1996, on apprend que c'est maman Vairelles qui fait à manger pour son fils "parce que quand on est tout seul, faire la popotte c'est pas évident".

 

Sans parler de son goût pour "la joaillerie XXL" comme le remarque le blog Old School Panini : Vairelles ne se sépare jamais d'une immense croix en or qu'on l'a forcé à enlever pour la photo officielle et pour l'album Panini.

Une fin de carrière en eau de boudin

La légende Vairelles est en marche et rien ne l'arrêtera. Près de dix ans après avoir disparu de la L1, il a toujours ses fans inconditionnels. Pourtant, sa gestion chaotique du club de Gueugnon lui a valu des accrochages avec la mairie, le conseil général, les supporters, avant le passage par la case dépôt de bilan. Depuis cet échec, qui lui a coûté 250 000 euros, Vairelles s'entretenait dans un club amateur de la région nancéienne, en espérant signer un dernier contrat pro. 

Tony Vairelles, c'est une certaine idée du foot des années 90, quand les joueurs ne portaient pas les costumes les plus affreux, ne tunaient pas leur voiture avec des sacs Vuitton pour faire la sellerie ni ne changeaient de coiffure toutes les semaines.

Tony Vairelles, c'est huit sélections en équipe de France, mais aussi un site internet grandiose, dont le design rappelle à ses années de gloire, entre 1998 et 2003.

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