: Vidéo "Je trouve ça aberrant" : des journalistes sportives répondent aux propos sexistes de Denis Balbir
Le journaliste sportif de M6 avait estimé que les femmes ne pouvaient pas commenter les matchs de football.
Mardi soir, dans le cadre de la Ligue des nations, l'équipe de France a battu l'Allemagne (2-1) et fait un grand pas vers la phase finale de cette compétition. Aux commentaires de cette rencontre diffusée sur M6, deux hommes, l'ancien footballeur Jean-Marc Ferreri, devenu consultant, et Denis Balbir. Plus tôt dans la journée, ce dernier avait déclenché une polémique en donnant un avis tranché. "Une femme qui commente le foot masculin, je suis contre. Dans une action de folie, elle va monter dans les aigus. Je sais qu'on va me traiter de misogyne et de sexiste. Mais ce n'est pas parce que c'est une femme ! C'est parce que le timbre de voix ne fonctionnerait pas", a-t-il déclaré lors de l'émission "Le Buzz TV".
"Il a le droit de penser ça"
Cette sortie médiatique a fait réagir. Anne-Laure Bonnet, journaliste de BeIn Sports, a interpellé Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes.
Ne cachez pas votre misogynie derrière l’excuse fallacieuse du timbre de voix. Les femmes n’ont pas le monopole des aigus. @fff @M6 @MarleneSchiappa ne laissez pas les jeunes filles penser qu’elles n’ont pas leur place aux commentaires, réagissez. https://t.co/NqLPWgzs1H
— Anne-Laure Bonnet (@annelaurebonnet) 16 octobre 2018
Contactées par franceinfo, Lucie Bacon, rédactrice en chef foot chez Konbini, et Ambre Godillon, journaliste spécialisée foot chez Yahoo ! Sports, ont accepté de réagir. "Denis, il a le droit de penser ça. C'est sa façon de penser, le football c'est déraisonné, c'est passionné, chacun a sa manière de l'apprécier", déclare Ambre Godillon, qui ne cherche pas à l'accabler, tout en reconnaissant qu'il a été "maladroit".
"Ma première réaction, ça a été de rire"
Lucie Bacon, elle, est moins clémente. "Ma première réaction, ç'a été, en vrai, de rire. Mais ce n'est pas possible, encore qu'en 2018, des mecs... bon qu'ils le pensent, d'accord, mais qu'ils le disent en interview alors qu'ils sont en pleine promo, je trouve ça complètement aberrant !", estime-t-elle. Toutes deux réfutent l'argument de la voix aiguë en assurant que cela n'est pas uniquement l'apanage des femmes. "Saccomano, il a commenté pendant des années et c'était son cri aigu qui a marqué des générations entières", cite la journaliste de Konbini.
Pour Ambre Godillon, les propos du commentateur sonnent comme un défi envoyé aux journalistes sportives : "Très bien, Denis, on va te prouver qu'il y en a d'autres qui savent le faire autrement, très bien, à leur manière, avec leurs compétences, avec leur voix".
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