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Vidéo "ll assume de ne vouloir voir que des joueurs blancs en équipe nationale" : le documentaire "Je ne suis pas un singe" s'intéresse au racisme dans le football

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Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Dimanche 6 janvier, Canal + a diffusé un documentaire sur le racisme dans le football, "Je ne suis pas un singe". Son réalisateur, le reporter Marc Sauvourel, présente ce projet et son enquête.

"On a constaté que c'était un phénomène qui était encore très présent". En enquêtant sur le racisme dans le football pour son documentaire réalisé avec l'ex-joueur Olivier Dacourt, Je ne suis pas un singe, Marc Sauvourel ne pensait pas avoir autant raison. Deux semaines avant la diffusion de son film sur Canal+, dimanche 6 janvier, le joueur sénégalais de Naples Kalidou Koulibaly a été victime de cris de singes durant la rencontre du championnat d'Italie Inter-Naples, le 26 décembre.

"Je suis noir, j'aimerais savoir si ça ne te dérange pas"

Marc Sauvourel et Olivier Dacourt, qui avaient déjà collaboré pour le documentaire Ma part d'ombre, qui évoquait les souffrances et les non-dits des footballeurs, ont voulu cette fois se pencher sur ce que "peut ressentir un joueur noir qui est victime de cris de singes", explique le réalisateur à franceinfo. Pour cela, ils ont interrogé d'anciens joueurs, comme l'ex-milieu de terrain d'Arsenal et de la Juventus Turin, Patrick Vieira, ou l'ex-gardien des Girondins de Bordeaux Joseph-Antoine Bell, mais aussi des joueurs encore en activité comme le défenseur tricolore de Barcelone Samuel Umtiti, l'attaquant italien de l'OGC Nice Mario Balotelli, ou l'attaquant camerounais Samuel Eto'o. "On a voulu raconter une histoire du racisme à travers le temps", assure Marc Sauvourel.

Pour ce documentaire, le duo s'est également mis en quête de témoignages de supporters racistes. Habituellement, leur parole est rare. Ils ont réussi à en trouver un, du côté de Vérone (Italie). Il s'agit d'un supporter d'un des clubs de la ville, l'Hellas Vérone, qui se définit comme "fasciste" d'après le réalisateur. "Il assume le fait de faire des cris de singe pour déstabiliser le joueur noir et le fait d'avoir envie de ne voir que des joueurs blancs en équipe nationale, ajoute-t-il, le discours est terrible".

L'embarras du président de la Fifa

Marc Sauvourel et Olivier Dacourt sont également allés toquer à la porte de l'instance dirigeante du football mondial, la toute-puissante Fifa, dirigée par Gianni Infantino. Dans la bande-annonce du documentaire, l'ancien international français pose frontalement la question au Suisse : "Quelle politique mène la Fifa pour lutter contre le racisme ?". L'extrait montre un dirigeant souriant, mais embarrassé. "Il n'est pas surpris par le sujet, il a accepté de nous parler, précise le réalisateur, mais c'est un homme politique donc il a un discours très policé".

En matière de racisme, certains acteurs du football, comme Patrick Vieira, pensent que la Fifa ne prend pas ses responsabilités. "Il estime qu'il faut sanctionner, mais selon lui, les amendes ne sont pas une solution", déclare le journaliste. Pour le joueur, "retirer des points à une équipe en championnat, voire la reléguer, n'est pas une solution parce qu'on pénalise des joueurs, une équipe et des supporters qui ne sont pas responsables du comportement de quelques-uns"

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