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Football : Le Brésil décide l'égalité hommes-femmes dans les sélections

La Fédération brésilienne de football (CBF) a décidé que les rémunérations des joueurs et des joueuses convoquées en sélections seraient les mêmes, tant au niveau des primes que des indemnités journalières. C'est l'un des premiers cas d'égalité hommes-femmes dans le football, suivant l'exemple de l'Australie.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
La Brésilienne Marta est devenue la meilleure buteuse de l'histoire de la Coupe du monde. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

"La CBF a décidé d'attribuer le même montant pour les primes et les indemnités journalières pour les hommes et les femmes, ainsi les joueuses vont gagner autant que les joueurs. Ce qu'elles recevront par convocation quotidienne, en valeurs, y compris en Coupe du monde, sera égal à celui des hommes. Il n'y aura plus de différence de genre." L'annonce faite par  le président de la Confédération, Rogério Caboclo, en conférence de presse, est une avancée immense. Car désormais, footballeurs et footballeuses de la Seleçao seront logés à la même enseigne. Appelées en sélection, les joueuses percevront les mêmes montants que les hommes.

"L'an prochain, elles gagneront les mêmes primes que les hommes lors des Jeux olympiques. Et lors de la prochaine Coupe du Monde (en 2023), les primes seront les mêmes, proportionnellement à ce qui est attribué par la Fifa", a expliqué M. Caboclo. La suédoise Pia Sundhage, sélectionneuse du Brésil depuis juillet 2019, n'a pas caché sa satisfaction à l'annonce de cette avancée historique pour l'égalité hommes-femmes dans un pays pourtant connu pour être traditionnellement machiste. "J'espère que tout le monde arrive à voir le sourire dans mes yeux (elle portait un masque en conférence de presse). C'est historique. C'est très spécial de pouvoir faire partie de tout ça. Nous allons travailler avec ardeur, je suis chanceuse", s'est-elle félicitée. Les joueuses brésiliennes avaient déjà touché des primes équivalentes à celles des hommes lors du Tournoi de France, organisé en mars.

Marta, meilleure joueuse du monde à six reprises (elle avait reçu le trophée de meilleure jouesuse Fifa en 2006, 2007, 2008, 2009, 2010 et 2018) sera donc désormais l'égale de Neymar. Et peu importe si les Brésiliennes n'ont jamais été championnes du monde (les hommes l'ont été cinq fois), et qu'elles ont raté le titre olympique de peu en 2004 et 2008 (médaille d'argent), leur investissement sous le maillot auriverde sera considéré au même niveau que celui des hommes. Au pays du football roi, la décision pourrait faire du bruit. En novembre dernier, la Fédération australienne avait été la première à décider de l'égalité hommes-femmes.

Encore loin du compte

En revanche, les Etats-Unis ne l'ont toujours pas fait. Pourtant, l'année dernière, en pleine Coupe du monde féminine, la sélection américaine avait mené un long bras de fer avec sa fédération, menaçant même de faire grève, pour réclamer un traitement égal aux hommes. Elles avaient ainsi attaqué en janvier 2019 leur fédération en justice pour “discrimination institutionnelle fondée sur le genre”. En mai dernier, un magistrat les a déboutées de leur demande. Pour des joueuses qui avaient remporté 3 des 7 Coupes du monde de l'histoire, avant d'en décrocher une 4e cette année-là, sans oublier les 4 médailles d'or olympique en six éditions...

La Fifa avait alors proposé le doublement de l'enveloppe destinée aux joueuses lors de la prochaine Coupe du monde. Elle atteignait les 30 millions de dollars en 2019, contre 400 pour le Mondial masculin en 2018.

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