Fourneyron à l'heure du bilan
Les problèmes liés à la jeunesse et aux sports professionnels faisaient partie des priorités de François Hollande. La première à cause du chômage qui la gangrène, les autres pour l'image de privilégiés et de triche qui leur collent à la peau. Ancien médecin du sport au CHU de Rouen, devenue Médecin inspecteur régional jeunesse et sport puis membre du Ministère de la Santé et des Sports où elle est notamment chargée de l'organisation et du suivi de la médecine sportive nationale, ainsi que de la coordination des médecins des équipes de France, Valérie Fourneyron semblait la personne idoine à ce poste. D'autant qu'elle avait participé à la rédaction de la loi de 1989 contre le dopage. "Les footballeurs ne sont pas des exceptions. Ils doivent comme tout un chacun participer à la solidarité nationale", déclarait la future ministre deux mois avant son intronisation, en mars 2012. L'application de la taxe à 75% au milieu du football a d'ailleurs été l'un de ses principaux chantiers.
La taxe à 75%, sa grande victoire
Avec ses prises de position tranchées, l'ancienne maire de Rouen s'était d'abord mis les représentants des footballeurs professionnels à dos, avant de parvenir à les convaincre. Sa grande victoire en tant que ministre. Déterminée à faire valoir sa poigne de fer dans le conflit entre la LFP et l'AS Monaco, l'ancienne volleyeuse a dû baisser pavillon. Au lieu d'imposer au club du Rocher les mêmes conditions fiscales que ses homologues de Ligue 1, Fourneyron accepte une conciliation et les 50 millions d'euros en provenance de la Principauté. Malgré son énergie reconnue de tous, cette proche du président Hollande a perdu beaucoup de crédibilités lors de boulettes désignant l'escrimeuse Laura Flessel comme judokate, rebaptisant Teddy Tamgho Thierry ou évoquant le Mondial... 2016.
En février 2013, le Comité interministériel de la jeunesse ayant abouti avait dû faire face à la fronde des coureurs sur le Tour de France, lassés d'être la cible prioritaire de ces investigations. Ce travail de la chambre haute devait déboucher sur une loi de modernisation du sport que la ministre comptait présenter en mai devant le Parlement. Cette proche perspective et sa relation privilégiée avec Hollande n'auront pas survécu à la déroute des Municipales. Manuel Valls et le Président de la République ont arbitré. Et ils lui ont montré le chemin des vestiaires.
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