France : la "Céleste" pour oublier le funeste
Avec Didier Deschamps à leur tête, les Bleus veulent changer d'ère. D'air aussi. Car celui qui les entoure depuis maintenant quelques années est au mieux vicié, au pire irrespirable. A trois semaines du début de la campagne qualificative pour la prochaine Coupe du monde, où les Bleus ont hérité d'un tirage au sort extrêmement difficile puisqu'ils seront dans le même groupe que l'Espagne, la situation presse. Dès le 7 septembre, les Bleus devront être fin prêts pour se rendre en Finlande avant d'accueillir le Belarus le 11 septembre au Stade de France. La marge de manuvre de Deschamps s'en trouve très réduite. Lex-capitaine de l'équipe de France est un homme de défi, ça tombe bien car celui qui lui est proposé est de taille : il faut obtenir des résultats tout en restaurant une image particulièrement brouillée. Pour corser l'affaire, à la veille de son premier match, Deschamps voit resurgir un vieux dossier: Ribéry et Benzema ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour une affaire de "sollicitation de prostituée mineure" dite affaire Zahia. Bon courage Didier...
Si une victoire face à l'Uruguay serait la bienvenue pour débuter son mandat, Deschamps souhaite surtout rétablir un "état d'esprit irréprochable" au sein de son groupe. Avec les non-convocations de Ben Arfa et de Mvila, qui s'ajoutent aux suspensions infligées à Nasri (3 matches) et Ménez (1 match) par la Fédération française, et l'établissement de "règles de vie" au sein du groupe, le sélectionneur a déjà marqué son territoire. Pour transmettre son message, en revanche, l'ex-coach de l'OM marche sur celui de Laurent Blanc en décidant de confier le brassard de capitaine à Hugo Lloris. Le portier lyonnais, à n'en pas douter, fera partie de l'ossature dégagée par Blanc lors de ses deux années passées sur le banc tricolore. Ribéry, Benzema et Cabaye (à court de forme et non convoqué cette fois) seront certainement les autres hommes de base de "D.D".
"On ne joue pas au football pour s'amuser" Didier Deschamps
Avant de révéler son onze de départ, ce dernier s'est déjà exprimé quant à ses objectifs de jeu : "Je veux que mon équipe ait la maîtrise du ballon pour poser des problèmes à l'adversaire et utiliser le ballon du mieux possible. Après, tout dépend de la qualité de l'adversaire. La philosophie, c'est d'être efficace, a-t-il déclaré en conférence de presse d'avant-match. "Evidemment qu'il faut gagner, on ne joue pas au football pour s'amuser. On ne peut pas être complètement satisfait s'il n'y a pas le résultat au bout. Je veux que les joueurs entrent sur le terrain avec la volonté de gagner le match en prenant du plaisir et en faisant des efforts." Vaste programme au vu des dernières prestations françaises lors de l'Euro.
Pour exécuter ce plan, Deschamps alignera un 4-4-2 d'entrée de jeu avec Giroud associé à Benzema en pointe, se distinguant en cela de son prédécesseur, peu enclin à faire confiance au "néo-Gunner". "J'ai envie d'utiliser deux systèmes, un avec deux attaquants axiaux et un autre plus classique, avec un attaquant axial et un milieu qui joue juste derrière", avait indiqué plus tôt en conférence de presse le technicien français. "J'ai envie de tester cette animation à deux attaquants axiaux." "Avec deux attaquants, on a plus de présence offensive, a-t-il ajouté. Le souci dans ce système, c'est que face à des adversaires qui placent cinq joueurs au milieu, on aura plus de difficultés, mais je ne veux pas me priver d'une option offensive, même si ça demande un travail dans le replacement pour avoir un bon équilibre."
Mavuba-Evra, les "revanchards"
Dans ce contexte d'urgence, l'Uruguay tombe à pic. Quatrième de la dernière Coupe du monde et vainqueur l'année suivante de la Copa America, la "Céleste" présente le profil idéal pour s'étalonner et ce, même si la formation sud-américaine sera privée de ses deux leaders d'attaque, Suarez et Cavani, et ne pourra s'appuyer devant que sur Forlan, désormais exilé au Brésil (Internacional Porto Alegre). La France, elle aussi, compte ses absents mais elle entend bien mettre à profit cette période pour faire quelques tests : Sans Mexès et Rami, dépassés à l'Euro, et après le forfait de Koscielny (mollet), Sakho et Yanga Mbiwa auront notamment l'occasion de marquer des points. Mathieu Debuchy occupera le couloir droit tandis que Patrice Evra, relégué sur le banc par Gaël Clichy à l'Euro, récupère son poste d'arrière gauche avec l'arrivée aux commandes de son ancien entraîneur à Monaco. Lui aussi a une revanche à prendre, tout comme le revenant Rio Mavuba, qui sera associé au milieu au jeune Lyonnais Maxime Gonalons. Au Lillois de saisir cette fois sa chance et de renouer à 28 ans le fil d'une carrière internationale interrompue le 28 mars 2007 après seulement 6 sélections. Pour lui, comme pour les autres, c'est bel et bien un nouveau départ.
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