France : Les lignes arrières en pointillés
Hugo Lloris doit se demander quels joueurs évolueront juste devant lui lors de l'Euro ukraino-polonais. Seul titulaire indiscutable de l'arrière-garde de l'équipe de France, le gardien lyonnais a été le témoin d'un nombre incalculable d'expérimentations depuis la prise de fonction de Laurent Blanc. Le sélectionneur tricolore doit en effet composer, la plupart du temps, avec des blessures en cascades qui lui empêchent de construire une ossature stable. Principal domaine concerné : la charnière centrale où la paire Rami-Mexès, a priori le choix n°1 du coach, a souvent été désolidarisée en raison des blessures de l'un ou de l'autre, celle du néo-Milanais étant la plus problématique de part la longueur de son indisponibilité. Au final, l'axe Rami-Mexés aura tout de même été, et de loin, l'option favorisée par Blanc, avec 9 titularisations, loin devant le duo Abidal-Kaboul, aligné à trois reprises.
Abidal, problème et solution
Au Stade de France, c'est la paire Koscielny-Rami qui a officié face aux Américains. Avec une certaine réussite. Brillants avec leurs clubs respectifs (Arsenal et Valence) depuis le début de saison, les deux hommes ont affiché une complémentarité pleine de promesses. Surtout ils correspondent relativement bien à l'idée que Laurent Blanc se fait d'un défenseur central, à savoir propre dans les duels et habiles à la relance, un critère que remplit peut-être un peu moins Younes Kaboul par exemple. Le Parisien Sakho, lui, satisfait parfaitement ces exigences mais il est peut-être encore un peu trop jeune pour postuler à une place de titulaire dans le onze-type des Bleus à l'Euro. Reste le cas Eric Abidal, à la fois problème et solution, le Barcelonais pouvant aussi bien jouer dans l'axe que sur les côtés.
Les ailes, également, sont ouvertes à la concurrence. L'entrée très convaincante de Jérémy Mathieu sur le flanc gauche en fait un suppléant très crédible à Eric Abidal et/ou à Patrice Evra. Le Valencian semble même avoir pris ses distances avec Gaël Clichy, légèrement distancé à la course au couloir gauche. A droite, c'est le flou artistique puisque Debuchy ne cesse de marquer des points en profitant de la blessure de Sagna et des prestations en demi-teinte de Reveillère. Bref, les cartes sont complètement redistribuées et la table de jeu n'acceptera pas tout le monde. Comme le dit Jérémy Mathieu : "L'équipe de France : le plus dur c'est d'y revenir".
Koscielny: "Je ne suis pas inférieur" à Rami et Mexès
Q: Etes-vous satisfait de votre première sélection?
R: "Je suis satisfait. Ma première mission était de ne pas prendre de but et en plus on a gagné. A l'avenir, quand on pensera à ma première sélection, on retiendra la victoire".
Q: Blanc vous a-t-il parlé et donné des conseils en tant qu'ancien défenseur?
R: "Non. Il nous a dit de nous lâcher, d'aborder le match le plus sérieusement possible. Ce qui était important, c'était le collectif et de jouer notre jeu. J'aurais peut-être aimé avoir un attaquant un peu plus dur en face de moi, mais ils nous ont posé des problèmes. Défensivement, c'était costaud. Ce sont des matches où il faut rester concentré 90 minutes, qui peuvent nous aider à progresser".
Q: Comment s'est passé votre entente avec Adil Rami?
R: "Adil est un très bon joueur, ça s'est bien passé, le feeling a été bon".
Q: Y a-t-il une pression différente lors d'un match international?
R: "Au niveau technique et du rythme, c'est pareil que la Ligue des champions mais c'est différent au niveau de la pression. On joue pour notre pays. Tu joues de manière naturelle mais tu as plus de pression. Tu as envie de bien faire, et cette pression peut t'user physiquement et mentalement".
Q: Pensez-vous déjà à l'Euro?
R: "Il y a encore énormément de matches pour se montrer. Pour le moment, dans ma tête, je ne suis pas dans le groupe avant la fin du championnat".
Q: Piquer la place en défense à un titulaire, Rami ou Mexès, est-il l'un de vos objectifs?
R: "Faire partie du groupe serait déjà très bien pour moi. Mais la hiérarchie est aussi là pour être bousculée par les +petits+. A moi de faire ce qu'il faut. Je ne suis pas inférieur à Rami et Mexès mais ils connaissent le niveau international. Ils sont titulaires, je suis derrière eux mais je suis prêt à essayer de prendre une place. La concurrence est là pour m'aider à progresser et à grandir".
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