France-Ukraine: les clés du match
Aller au combat, enfin
Les Bleus l’ont dit et répété, à Kiev ils se sont fait marcher dessus. Les Ukrainiens s’étaient mis dans les conditions d’un barrage pour le Mondial. Pas l’équipe de France. Ce soir, au Stade de France, les hommes de Fomenko ne devraient rien changer à leur approche de la rencontre. Le total de fautes (174) déjà commises lors de ces qualifications pour le Mondial devrait logiquement augmenter. Les Bleus en revanche vont devoir montrer un tout autre visage, une vérité que les joueurs ont rappelée. Giroud s’est déclaré "prêt à mourir sur le terrain". On ne leur en demande pas autant mais en tout cas beaucoup plus que vendredi soir. Le capitaine Hugo Lloris a lui aussi haussé le ton en conférence de presse, conscient de l’urgence. "Il n’y a pas de mots pour qualifier notre volonté. Il faudra prouver demain en agissant, imposer notre jeu, ce qu’on n’a pas su faire au match aller… Il faudra lâcher les chevaux". Une qualification passe par là.
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Marquer tôt…
Pour créer l’exploit, il va falloir marquer évidemment. Et le plus tôt serait le mieux afin de faire douter une équipe dont le gardien Piatov n’est plus allé chercher un ballon au fond de ses filets depuis 8 matches. Soit 730 minutes. Si les attaquants tricolores parvenaient à inscrire ce but rapidement, le doute pourrait s’immiscer dans les rangs ukrainiens. "Il va falloir montrer de quoi on est capable, être à notre meilleur niveau, jouer avec beaucoup d'intelligence, ne pas partir à l'abordage mais mettre de la folie parce que sans folie, l'exploit ne sera pas réalisable », a assuré Lloris.
… ou savoir être patient
"Le scénario idéal est de marquer rapidement mais il ne faudra pas de l'impatience non plus. Le temps ne joue pas pour nous mais ça peut se faire aussi au fil du match". Didier Deschamps a prévenu ses joueurs. Si le premier but ne vient pas rapidement, il ne faudra pas s’affoler, continuer à pousser, "emballer, mettre de la folie mais il faudra un juste milieu". Une donnée pour montrer que les Bleus ne vont pas devoir céder à la panique : 12 de leurs 15 buts (80%) lors de ces qualifications pour le Mondial l’ont été en seconde période.
Etre imperméable
L’Ukraine n’a plus encaissé de buts depuis 730 minutes. Une imperméabilité dont ferait bien de s’inspirer les Bleus. Car s’il va falloir marquer, il va aussi falloir bien défendre et ne pas prendre un but qui rendrait presque impossible une tâche qui paraît déjà très compliquée. Et pour ça, Didier Deschamps devrait faire confiance à la jeunesse de Raphaël Varane et Mamadou Sakho, remplaçant Laurent Koscielny suspendu et Eric Abidal, à la dérive à Kiev. Le Madrilène et le Red ont 135 minutes en commun (Georgie-France et la seconde période face à l’Australie), mais ils incarnent l’avenir à ce poste. Ils ont là une occasion d’emmagasiner de l’expérience et de s’imposer. Sur les ailes, Mathieu Debuchy et Patrice Evra devront être beaucoup plus solides qu’en Ukraine.
Retrouver le soldat Ribéry
Après avoir passé 90 minutes avec deux joueurs sur le dos, Franck Ribéry ne doit pas s’attendre à un autre traitement sur la pelouse de Saint-Denis. L’ailier du Bayern Munich a goûté aux charges ukrainiennes sans faire de différences. Il tient là le match qui peut le faire entrer définitivement dans le cœur des Français. A lui de jouer donc et d’éviter le piège de celui qui se rêvait héros. Le "Kayser" doit être le guide.
Le coaching
Vendredi soir à Kiev, Didier Deschamps est sorti abattu de la défaite. Déçu par la prestation de ses joueurs. Mais lui aussi a déçu, incapable de bousculer ses troupes, coaching inefficace. L’ancien entraîneur de l’OM a eu trois jours pour transmettre sa "culture de la gagne" qui ne l’a jamais quitté en tant que joueur ou sur le banc des différents clubs qu’il a fréquentés. Ce soir, il aura forcément un rôle à jouer et en fonction de la physionomie de la rencontre, ses remplacements seront guettés et attendus.
Se mettre le public dans la poche
Deschamps avait appelé à l’union sacrée avant le match aller. Elle est encore plus d’actualité avant ce retour au Stade de France. Une enceinte particulière pour les Bleus où ils ont vécu leur plus belle victoire (France-Brésil 98), mais qui peine à les soutenir. "Les gens seront là, le stade sera plein. C'est à nous sur le terrain, de par ce qu'on fera, la détermination qu'on aura, à les amener avec nous. Mais on aura besoin d'eux." Didier Deschamps connaît suffisamment ce stade pour savoir que rien ne sera offert aux Bleus. Il faudra aller le chercher. Et si la rencontre basculait dans l’irrationnel, le public trouverait l’occasion de s’enflammer.
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