François Hollande tient bon la barre aux côtés de Thibaut Vauchel-Camus
Pendant tout l’été, Thibaut Vauchel-Camus effectue le Sep Tour, pour défendre la fondation Arsep, qui travaille pour l’aide à la recherche sur la sclérose en plaques. Manche et Atlantique effectuées, il lui reste la Méditerranée à parcourir en septembre. Afin de sensibiliser le public, le skipper invite souvent à bord des personnalités pour donner un retentissement particulier à cette cause. Dernier invité en date il y a quelques jours, François Hollande. La rencontre complètement improbable s’est effectuée à Saint-Malo, là où vit Thibaut, grâce à Eric Basset marin et producteur musical (Malavoi, Zouk Machine ou Soft entre autres), ami de l’ancien Président depuis plus de 30 ans.
Rien d’insurmontable
"Déjà, pour expliquer la genèse du projet, je les connais bien tous les deux. Avec François Hollande on s’est rencontré lors de la fête de SOS racisme à la Concorde en 1985. Thibaut je l’ai eu comme adversaire ou partenaire sur l’eau. Son projet me semblait en adéquation avec l’ancien président. Je lui ai parlé de Thibaut, ce qu’il faisait, ce qu’était le défi solidaires en peloton et il m’a dit banco. Il est curieux et aime découvrir des choses qu’il ne connait pas. On a pu mettre ça sur pied malgré les problèmes de sécurité qui n’étaient pas insurmontables", confie Eric Basset.
Thibaut Vauchel Camus appréhendait un peu cette mise en place. Même si le premier contact date d’il y a quatre semaines, tout s’est accéléré il y a quinze jours, et le skipper Malouin, formé en Guadeloupe, a pu préparer la navigation, comme il l’avait fait avec Mickael Di Gregorio, l’imitateur, Gilbert Rozon le Québécois, ex-jury de La France a un incroyable talent ou encore Laurent Ruquier, l’animateur de France Télévisions.
"À ceci près qu’un ancien Président, c’est plus particulier. Tout s’est déclenché il y a deux semaines mais en toute discrétion. J’appréhendais un peu les contraintes de sécurité de la situation mais finalement ce fut très tranquille, Tout avait été checké avec ses agents de sécurité, il y en avait un qui était à bord et ils m’ont fait entièrement confiance. Je n’avais aucune pression", confie Thibaut.
François Hollande confiant et ravi
Briefé par Eric Basset pour ce déplacement à titre privé, l’ex-Président a vite été enthousiaste à l’idée de rencontrer un marin qu’il ne connaissait pas avant ce rendez-vous Malouin. "Thibaut m’a proposé de venir à bord de son trimaran pour quelques heures de navigation, j’ai répondu positivement à son invitation car je trouve que son défi aux couleurs de la fondation Arsep pour la recherche contre la sclérose en plaque est exemplaire. Il est conforme aux valeurs de la fondation que je préside, la France s’engage."
Le temps est incertain mais, en montant à bord, François Hollande touche déjà du doigt ce concentré de technologie qu’est un multicoque 50 pieds.
"Ça l’a impressionné", confie Thibaut, "mais il est resté très simple et naturel quand il est monté à bord. C’est un homme accessible et très sympathique, je n’avais pas d’a priori sur le personnage. Il est attentif et curieux, attentionné et a beaucoup d’humour. On savait qu’on allait rencontrer des grains sur la route avec un front dépressionnaire. On avait réussi à en esquiver plusieurs, et il m’a dit que de toute façon, avec lui quelque part, il faut s’attendre à ce qu’il pleuve."
Sensations à plus de 30 nœuds
Et ça n’a pas raté. L’équipage va finir rincé au propre comme au figuré. La météo dans ce genre de situation offre à la fois beaucoup et très peu de vent, et un multicoque et son équipage adorent ce genre de situation. Thibaut a laissé la barre à François Hollande. Et l’a regardé faire, après les conseils d'usage. "Il a barré, il a winché, il a participé à bord avec mon équipage et ça a duré deux heures et demi. Il était en confiance et a même fait un parallèle entre la navigation et diriger un Etat. Quand on est tout seul en mer c’est compliqué, avec un équipage c’est mieux. Dans un Etat il y a un gouvernement mais parfois aussi des grands moments de solitude. Rien n’est simple, il faut prendre des décisions seul pour savoir mener sa barque dans les deux cas.»
François Hollande a apprécié ce moment de liberté : "C’est fantastique, même si cette navigation a été très agitée, elle reste très instructive. Le trimaran provoque de belles sensations", confiera-t-il.
Le trimaran s’est souvent levé sur un flotteur, l’équipage a été rincé en mode car-wash, les conditions n’étaient pas du tout celles d’une croisière tranquille. Anecdotique ou pas, lors d’une manœuvre l’ex-président a perdu l’équilibre dans le cockpit et heurté avec l’arrière de la tête un bord anguleux du trimaran. Rien de grave, juste deux points de suture. "Ça arrive ce sont les risques du métier", lui soufflera Thibaut
Un buzz comme une fake news
Mais depuis hier et mercredi la presse people se déchaîne autour de cette blessure. "C’est n’importe quoi, c’est un incident privé avec des contre-vérités. C’est une chute dans le bateau sans gravité et aux conséquences étonnantes vu le buzz démesuré. Certains médias ont une attitude bizarre par moments. Ça nuit à l’image du projet et je suis désolé pour le Président Hollande de lui faire subir ces moqueries gratuites", lance agacé le skipper Malouin, avant de préciser les faits : "Il s’est juste cogné la tête comme ça peut arriver dix fois en mer lors d’une transat, la gestion de l’équilibre sur ce genre de bateau est un élément capital dans notre préparation de marin professionnel."
Intra-muros, dans la maison natale du célèbre écrivain, François Hollande en aparté avec Thibaut Vauchel-Camus a promis de suivre l’évolution du projet. "Il a joué la cause du bateau, a fait un pont entre le projet et sa fondation qui soutient aussi des projets d’innovation et de solidarité. Il a été très sensible à cela et il est prêt à nous aider. En ce sens, sa visite sur le bateau a été très bénéfique, malgré tout ce buzz fait autour".
Ce week-end Thibaut Vauchel-Camus et son équipage prendront part au grand prix de la ville de Brest réservé aux multicoques 50 pieds, avant de repartir pour la prochaine étape du Sep Tour, à Port Camargue le 29 septembre, une tournée qui se terminera à Cannes le 6 octobre.
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