Gabart franchit le cap Horn en leader
Le passage du cap Horn est toujours un moment exceptionnel pour les skippers du Vendée Globe. Pourtant François Gabart, leader de la course et Armel Le Cleac'h, son dauphin, n'ont guère le temps d'apprécier "la délivrance et le retour à la civilisation" - dixit Michel Desjoyeaux, double vainqueur de la course (2001, 2009 - que représente ce passage à la pointe du Chili point de bascule vers l'Hémisphère Nord. En effet, les deux hommes et leurs bateaux sont sous la menace de glaces dérivantes, certaines visibles au radar, d'autres seulement à l'oeil nu. Desjoyeaux a également souligné mardi la présence "anormalement proche des côtes" sud-américaines de ces "foutus glaçons". Le Cleac'h reconnaissait d'ailleurs sans peine "que les icerbergs sont vraiment une source de stress".
Les glaces inquiètent
Deuxième à quelques 38 milles de Gabart, le skipper Banque Populaire a franchi le cap Horn 1h15 après le leader. Benjamin de la course (29 ans), François Gabart ne pourra même pas profité du nouveau record qu'il établit au passage de ce cap mythique. Le précédent était celui de Desjoyeaux en 56 jours, 15 heures et 8 minutes. Il est désormais figé à 52 jours, 6 heures et 18 minutes. Pour expliquer le soulagement que représente le passage du cap Horn, le "Professeur" n'y va pas par quatre chemins. "On sort d'un mois dans les mers du sud. Elles ont un côté magique et majestueux, mais il y a un moment où, passez-moi l'expression, on en a un peu plein le c...". Joint en vidéo-conférence, Le Cleac'h contenait pourtant sa joie. "Quand on sera au niveau des îles, d'ici environ 150 milles, les conditions seront plus simples, a jugé le marin finistérien. Le champagne est au frais pour fêter le cap Horn. (...) Quand on aura passé tout ça dans un peu moins de 150 milles ce sera la délivrance, on pourra savourer dans l'Atlantique."
Dick ne renonce pas
Alors qu'il ne leur reste plus que 7.110 milles à couvrir jusqu'à l'arrivée (ils en ont parcouru 18.000), les deux navigateurs formés au centre d'entraînement de Port-La-Forêt sont toujours à la bagarre. "Certes, le classement donne l'impression que nous sommes collés mais nous nous voyons très peu. La dernière fois, vaguement, dans le brouillard, il y a dix jours", assure le skipper Macif. Troisième à 490 milles, Jean-Pierre Dick espère un coup du sort pour recoller. "Pendant quelques heures, Armel et François pourraient être englués dans la pétole (absence totale de vent, ndlr). J'espère que cela me permettra de revenir dans le match", dit le Niçois en croisant les doigts, lui qi devrait franchir le cap Horn d'ici 1 jour et 7 heures
Malgré des motifs de satisfaction, le directeur de course Denis Horeau ne parvenait pas à outrepasser le risque majeur qu'incarne les glaces, d'autant que les skippers de tête connaissent des conditions de navigation compliquées. "La météo est difficile, le vent passe de 15 à 40 noeuds, la mer est dure, la visibilité réduit" a déclaré Horeau.
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