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Garcia-Mladenovic, au bonheur des dames

Lauréate du tournoi de double féminin, 45 ans après la dernière victoire 100% française à Paris, Kristina Mladenovic et Caroline Garcia étaient tout sourire. "C'est un rêve de jeunesse, un rêve d'enfant", soulignait l'aînée Mladenovic, déjà victorieuse de deux tournois du Grand Chelem en double mixte qui disait pourtant: "Je ne saurais pas vous décrire mes émotions au moment de gagner ici, à Roland-Garros, avec Caroline."
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Kristina Mladenovic et Caroline Garcia avec leur coupe de Roland-Garros (THOMAS SAMSON / AFP)

"Gagner un Grand Chelem, en France, avec une autre Française que j'apprécie beaucoup, ça dépasse tout ce que j'ai pu vivre." Caroline Garcia a le privilège de porter la coupe de Roland-Garros. Pour elle, c'est son premier en Grand Chelem, alors que sa compatriote Kristina Mladenovic en a déjà gagnés deux, avec Nestor, à Wimbledon et à l'Open d'Australie. "Là, c'est très différent", souligne l'aînée des deux, qui n'accuse que 23 printemps au compteur. "C'est une personne qui m'est très chère. On se connaît depuis toute petite. A 22-23 ans, gagner Roland-Garros ensemble, c'est beaucoup d'émotion." Et elle enfonce le clou: "Ce n'est jamais logique de gagner un Grand Chelem. Ce n'est jamais une évidence. Les gros tournois qu'on a gagnés, c'était de beaux sacres. Mais Roland-Garros, c''est dix marches encore au-dessus."

Caroline Garcia va plus loin dans l'analyse de ces émotions avec sa coéquipière: "On partage les mêmes valeurs, on a une éducation presque identique. Et sur le terrain, on a les mêmes envies d'aller jusqu'au bout." Kristina Mladenovic abonde: "C'est une aventure humaine de nos deux familles. Il y a quelque chose de très fort entre nous. On s'est rendu compte qu'on avait toutes les deux de grands objectifs, de grands rêves." Chacune est entraînée par son père (avec Georges Goven pour Mladenovic). Gagner en France, entre Françaises, devant un large public, cela donne à ce succès une dimension différente: "C'est historique", lance Caroline Garcia. "Il y a eu beaucoup d'émotions, d'ondes positives. Le fait de les vivre ici rend les choses encore plus profondes." Près de deux heures après la fin de la rencontre, "Kiki" dit qu'elle pourrait encore pleurer. L'émotion est trop forte.

Vidéo: Le bonheur sur le terrain

VIDEO. Garcia et Mladenovic sacrées en double dames

"Roland-Garros, c'est pour la vie"

Entre la blonde et la brune, l'extravertie et l'introvertie, l'aventure est née lors d'un match de Fed Cup, contre le Kazakhstan. Mais leur collaboration ne s'est pas installée en avril 2013, date de cette rencontre. "C'est là qu'on a appris à se connaître", assure Garcia. "Dans un coin de notre tête, on avait l'idée de bien jouer ensemble." Mladenovic estime que sa coéquipière "avait montré ses qualités. Mais ce n'était pas le bon timing pour s'associer ensemble. Il a fallu progresser chacune de son côté."

Dans un éclat de rire, Caroline Garcia rappelle qu'elle "était nulle au filet. Jamais je n'aurais imaginé gagner Roland-Garros en double." C'est pourtant elle qui martelle que "ce titre, on ne pourra jamais nous l'enlever. Roland-Garros, c'est pour la vie." Et Kristina Mladenovic détaille: "Etre Françaises, jeunes, pour notre premier Roland-Garros ensemble, face à une très bonne équipe, 6-4 au 3e set, c'est énormément de choses à vivre." Avant de venir devant la presse, elles ont pris le temps de boire "une coupette" en famille et avec les amis, de chantonner. "Généralement, on fait assez simple", résume Caroline Garcia d'un ton las. "Là, on a plus la force de réfléchir." Et Kristina Mladenovic ajoute à l'unisson: "On ne sait même pas si on aura la force de faire quelque chose". Unies jusqu'au bout, dans le bonheur comme dans la fatigue. Et certainement dans la fête aussi.

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