Gasquet, le quart c’est maintenant !
Le grand jour est arrivé pour le Richard Gasquet nouveau. L’heure d’effacer toutes ses désillusions en Grand Chelem et d’intégrer pour plusieurs mois le grand huit mondial avec Jo-Wilfried Tsonga. Plus mature du haut de ses 27 ans, le Biterrois a retrouvé le niveau qui était le sien en 2007, année de sa demi-finale à Wimbledon et sa présence aux Masters. Fort de deux titres (Doha et Montpellier) et d’un retour dans le Top 10 à l’ATP (9e), il a passé un nouveau cap. « J'ai plus d'expérience aujourd'hui, bientôt 27 ans, je n'ai plus 20 ans, explique le Biterrois. L'an passé, j'étais entre 15 et 20. Cette année 9. Je suis plus costaud. Je gagne plus de matches. » Cela se traduit sur les courts par un grande confiance dans ses coups et des résultats probants. Sur ce Roland-Garros, Gasquet est l’un des cinq joueurs à ne pas avoir encore perdu un set (avec Djokovic, Tsonga, Federer et Ferrer avant les 1/8e, ndlr). Samedi, il a dominé Nikolaï Davydenko 6-4, 6-4, 6-3 sans trembler en s’appuyant sur un bon service et un revers toujours aussi efficace. « Je n'ai pas eu de blessures, je réussis à gagner des matchs, la confiance a augmenté, j'ai rarement perdu en-dessous, avance Gasquet pour expliquer cette embellie. J'ai gagné deux titres, j'ai bien joué à Miami. Ce sont les huitièmes, les très grands matchs arrivent, c’est maintenant qu'il faut essayer de faire un gros match et gagner. »
"Elever mon niveau de jeu"
Ces huitièmes, Gasquet n’en a pas peur mais ses rendez-vous manqués avec l’histoire lui rappellent combien il est difficile de vaincre ses démons. « Un gros match s'annonce. Je vais essayer d'aller en quarts de finale, faire un grand match. C'est important pour moi. Cela fait 8 fois sur les 9 derniers Grand Chelem, ce serait bien d'aller plus loin. Les 8 dernières fois que j'ai joué, à part Mayer à Wimbledon, je n'ai pas fait d’exploit. C’est à moi d'élever le niveau de jeu. » En deuxième semaine d’un Grand Chelem, personne ne peut se cacher. Plus discret qu’un Monfils ou un Tsonga, Gasquet ne cherche pas à emballer les foules. Sa joie et son plaisir sont intérieurs. Pour une fois, le tirage au sort ne lui a pas mis un des membres du Top 4 dans les pattes. Face à lui, un joueur plus à sa portée : Stanislas Wawrinka. « Grand revers, gros service, il joue très bien sur terre battue. C'est un adversaire compliqué à jouer, assure le Biterrois. Ce sera un beau match. Wawrinka a les deux trois meilleurs revers à une main du monde. Il est très puissant. Ce n'est pas évident. Ce ne sera pas un match facile. À moi de me faire plaisir, d’y aller à 100 % pour gagner ce match. »
Un défi physique
Du côté Suisse, on est aussi content de ne pas jouer un Djokovic ou un Nadal. Wawrinka, qui tentera également d’accéder aux quarts pour la première fois à Roland-Garros, mise sur le physique pour faire la différence face à Gasquet. « Je m'attends à un match très compliqué, difficile, il va falloir que j'engage le combat physique et mental contre lui, reconnaît le 10e mondial. Cela va être important de réussir à imposer mon jeu, à lui mettre beaucoup de pression, à lui montrer qu'il va devoir travailler chaque point pour les gagner et jouer là-dessus pour espérer gagner. » Heureusement, Gasquet a énormément progressé sur le plan physique. Le Biterrois est désormais capable d’encaisser les longs échanges et d’aligner les sets sans fléchir. De plus, il arrive frais pour ce match tant attendu. Le seul qui compte avant de penser à la suite et des chocs encore plus corsés. « Pour l'instant, je vois le quart, cela fait beaucoup de fois que je me suis arrêté… Après, c’est Nadal. Le tableau est difficile. Ce n'est pas un tableau évident. Il y a Djokovic derrière. » Ça en fait des caps…
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